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  • Writer's pictureSylvain Lupari

TANGRAM: Layers (2013) (FR)

Du down-tempo à l'ambiant en passant par le synth-pop psychédélique et du Berlin School, Layers est une foire aux rythmes et ambiances

1 Desert of Lost Blessings 7:04   2 Violent Sunrise 4:58   3 Skanvas 4:09   4 No More Synchronisation 3:37   5 Regrets are Just the Start 5:20   6 Soundwaves Breathing on my Neck 4:42   7 Modern Losses 6:02   8 Nocturn 6:02   9 Compliment of the Trees 5:52 SynGate | CD-r TG01

(CD-r 47:48) (Psybient ,down-tempos, synth-pop and Berlin School)

Finalement, et il est grand temps, Tangram perce l'anonymat de l'Internet pour frayer avec les gros noms de la MÉ Allemande. C'est par le biais de SynGate que le musicien Hongrois Peter Fabok nous offre un très bel album qui se veut une des belles surprises de 2012. LAYERS trempe dans ce que la MÉ a de plus beau à offrir; une imagination au service de ses multiples équipements. À travers 9 titres qui survolent tous les genres de rythmes et de structures de MÉ contemporaine, Tangram tisse un étonnant voyage musical au cœur d'une jungle électronique où les rythmes aux multiples formes et les ambiances, tant séraphiques, morphiques qu'organiques nous attire dans les inextricables passages du temps et de ses vestiges.

Desert of Lost Blessings débute l'aventure avec un ruisselet d'arpèges dont les reflets mélodieux scintillent sous des couches de synthés aux tonalités hybrides. Une ligne de séquences survole l'intro, faisant tournoyer ses ions comme une hélice d'hélicoptère alors qu'une autre ligne de rythme étend un pattern récurrent qui roule en boucle sous des faisceaux musicaux qui balaient l'horizon rythmique d'un ténébreux voile ambiosphérique. Une bribe mélodieuse s'extirpe de ce rythme stationnaire. Comme le roucoulement d'un oiseau robotisé elle va et vient dans un schéma répétitif, entraînant des percussions qui moulent un bon down-tempo cosmique dont le rythme ondulatoire coule sous ces souffles ténébreux qui veillent sur la constance d'un rythme subdivisé par ses deux lignes parallèles. Violent Sunrise apparaît dans nos oreilles avec une tonalité de chute d'eau qui pourrait tout aussi bien être les bruits de circulation d'une autoroute en pleine nuit. Des ventouses marivaudent dans un effet stéréophonique sur des ions qui se dandinent, attendant un rythme plus franc qui prend pied sur un mouvement de séquences et des ses ions qui pépient dans une envoûtante spirale hypnotique. Une autre ligne hachurée éclot et libère des tonalités organiques qui tournoient en un filet stroboscopique sur les accords furtifs d'une ligne de basse et de sa structure de rythme hésitante. Des percussions sobres s'allient aux cliquetis des cymbales dont les tonalités d'élytres métalliques résonnent dans les strates morphiques d'un synthé qui ne peut que caresser ce rythme plus organique qu'irréel. Et plus on avance dans LAYERS et plus nous sommes subjugués par cette faune somatique qui étend ses filets ailés dont les lignes entrecroisées crépitent dans les atmosphères érosives de Skanvas. De sa finale naît un grouillant tapis de séquences qui fait déborder ses ions sautant dans une symbiose désarticulée jusqu'au rythme statique de No More Synchronisation qui se dandine sous un ciel noirci d'un synthé et des ses solos flottant avec des odeurs de grande faucheuse.

Regrets are Just the Start embrasse les cendres rythmiques de Desert of Lost Blessings pour déborder dans un genre de break-dance psychédélique qui peine à trouver une forme de rythme soutenu dans un environnement tissé de tonalités synthétisées hétéroclites qui en revanche n'ont aucune difficulté à tisser une approche mélodieuse. Soundwaves Breathing on my Neck nous plonge dans des ambiances Klaus Schulze et de ces pulsations tambourinées à la Timewind qui palpitent dans des boucles de synthé aux roucoulements harmoniques. En fait, le titre veut tout dire. Modern Losses plonge dans un bon synth-pop robotique avec une approche mélodieuse tisseuse de ver d'oreille. On croirait entendre un mélange de Kraftwerk et Gary Numan. Tantôt lent et tantôt animé, le rythme évolue par phases sous de superbes solos d'un synthé qui ne craint pas de lancer des mélodies plus infantiles. Du bon synth-pop intelligent. Nocturn reflète les origines de son appellation avec de soyeuses couches de synthé qui valsent dans des tonalités d'ondes de Theremin et dont les entrelacements équivalent à une copulation de baleines loin, loin dans le cosmos. C'est aussi tranquille que la beauté intérieure peut l'être. Compliment of the Trees reprend les guides du rythme avec un bon mid-tempo, un brin technoïde, avec de brèves harmonies dont les hou-hou roulent en boucles sur des pulsations/percussions à la Bowie sur Let's Dance. Les synthés étendent des nuages de bruits blancs et des enveloppes morphiques sur un rythme dont la subtile évolution passe par une intensité harmonieuse plus riche.

Du down-tempo à l'ambiant en passant par le synth-pop psychédélique et du Berlin School, LAYERS est une foire aux rythmes et ambiances qui étonne tant par sa diversité que par sa capacité de séduction à travers ce dédale de styles très éclectique. Actif depuis 2005, via ses propres plateformes de téléchargement, Peter Fabok affiche sa maturité et sa confiance en ses compositions en offrant une œuvre à la hauteur des grands noms de la MÉ contemporaine.

Sylvain Lupari (4 Mai 2013) *****

Disponible au SynGate's Bandcamp

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