top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

TASTENKLANG: Polyphony (2017) (FR)

“Comme avec Inspirations, Tastenklang réussit à séduire avec une EM très accessible, plus sophistiquée et toujours très agréable à écouter”

1 Prologue 5:14 2 Blue Dot 5:23 3 Electricity 4:51 4 Déjà-Vu 3:24 5 Metamorphosis 4:36 6 Euphoria 3:40 7 Euphoria Part Two 3:48 8 Phenomenon 3:22 9 Lights 6:07 10 Reflects 4:45 11 Vega 5:10 12 Ocean Liner 5:57 13 Rush Hour 5:45 14 Memories 2:58

(DDL/CD-r 66:06) (EDM, Melodic & New Berlin School)

Lorsque l'on dit que le temps fait son œuvre! Le tout premier album de Tastenklang avait jeté une bouffée d'air frais dans l'univers des rythmes en boîtes d'une MÉ construite autour de synthés et de séquenceurs numériques. C'était il y a 4 ans et l'album s'intitulait Inspirations. Un album que je recommande toujours en passant. Mais voilà, j'avais oublié! J'ai oublié cette sensation d'étonnement et surtout ce petit plaisir coupable de savourer une musique toute simple mais diablement efficace. Et 4 ans plus tard, le plaisir coupable fait place à la découverte d'un album plus mature et plus racé qui transite entre des rythmes de plomb tournoyants (il n'y en a pas tant que cela), du bon e-rock, de belles approches mélodieuses et surtout des moments de créativité qui trouvent refuge dans des phases ambiosphériques et ambiosoniques. Bref un album de MÉ entraînante tissée dans un étonnant univers de percussions où les rythmes et les mélodies époussettent à merveille les moments d'ambiances intimistes (oui, oui) et dévastent aussi toute tentative de vouloir snober les 14 titres, les quelques 65 minutes de POLYPHONY. Et voici pourquoi…

Daniel Gessert ne perd pas de temps! Prologue débarque entre nos haut-parleurs avec un mouvement très fluide d'un séquenceur en mode harmonique. De longues spirales mélodieuses s'accouplent et leurs tonalités quasi cristallines miroitent sous les reflets de nappes nasillardes. Une palpitation de la boîte à rythme donne plus de mordant à une structure hybride où rythme et mélodie vont de pair dans de bons arrangements électroniques. Entraînant et mélodieux, Prologue trébuche dans un superbe piège à percussions entre la 3ième et 4ième minute qui fait sursauter nos oreilles de plaisir. Je suis encore sous le charme lorsque Blue Dot évapore son introduction très éthérée pour plonger dans un infernal EDM nourrie de percussions aussi sauvages et de très bons effets percussions. Quand Element 4 rencontre Moonbooter sur un fond de Jean-Michel Jarre et sa tournée Nord-Américaine de 2017! Electricity est plus en mode Dance & Transe avec de beaux effets et de séduisantes lignes stroboscopiques aussi survoltées que le beat. Après un Déjà-Vu qui me propose un mirage purement d'ambiances où souffles chauds et séquences oscillantes harmonisent sérénité et nébulosité avec de suaves nappes de voix, Metamorphosis fleurit aussi d'une introduction pensée dans la soie pour muter lentement en un autre bon e-rock. Les ingrédients de la Psy-Dance (élytres de métal, nappes allégoriques et effets stroboscopiques organiques), ornent cette approche ascensionnelle qui s'agrippe à un vif mouvement répétitif des pulsations syncopées. Ça donne un tournis circulaire bien tempéré. Euphoria est un titre très Dance serti sur une puissante basse qui rayonne dans ses turbulences sphéroïdales. Des poussières d'étoiles coulent avec un élan harmonique sur une musique pensée pour percussions lourdes et vives. Euphoria Part Two est LA ballade de l'album. Une ballade à la Moonbooter qui va vous donner des frissons. Garanti! Phenomenon n'est pas en reste avec ses tonalités si cristallines qui sont comme des gouttes d'eaux se transformant en boules de verre lorsqu'elles rebondissent sur un tarmac en acier. Des nappes, autant célestes que sibyllines, et des notes de piano suivent cette lente éclosion harmonique qui semble se figer dans mon état végétatif. Ça me donne le goût d'écouter Eddie Jobson et son Theme of Secrets.

Ambiant, séraphique et méditatif. Lights nous éveille doucement afin de nous ramener à ces phases d'Electronic Dance Music. Lourd et vif, le rythme laisse par contre beaucoup d'espace à des nappes très éthérées qui sonnent comme du bon vieux Tangerine Dream. À date, je n'ai pas trouvé de moments morts ou tout simplement insupportable dans cet excellent album de Tastenklang. Au contraire, je vogue de surprise en surprise! Comme avec ce Reflects qui est un bon titre d'ambiances surnaturelles où l'impression d'entendre l'orgue d'un Orque flirte avec la réalité. Vega s'accroche à ces ambiances avec un petit élan machiavélique et, surtout, un petit parfum vintage. Je reste toujours submergé dans une période de nébulosité astrale avec cette boule de pulsations palpitant sur les harmonies d'un séquenceur. Un séquenceur aux tintements de verre qui décharge de splendides assauts qui se défont comme les perles d'un collier mélodique, créant une avalanche de séquences qui va ravir ceux qui pensent avec nostalgie à Chris Franke. Et toujours, Daniel Gessert injecte des petits fluides de mélodies au travers des structures qui se gobent aisément mais qui sont aussi assez bien songées. Je quitte les sphères contemplatives de ce dernier album de Tastenklang avec Ocean Liner et son approche aussi créative qu'envoûtante. Le rythme est délicat et s'apparente au style de ballade électronique, soit un mid-tempo, avec tout le tralala habituel, soit nappes de synthé et réverbérations intrigantes, et les coups de percussions motoriques sont jumelés à de séduisants effets de voix. Et toujours…ces petits filaments harmoniques ajoutent une profondeur difficilement explicable à ces rythmes polyphasés et surtout aux effets polyphoniques des tons et des mélodies. Je visite les planchers de danse pour une dernière fois avec Rush Hour, alors que Memories conclut cet autre séduisant album de Tastenklang avec une très belle mélodie morphique se cachant dans un large banc de nébulosités astrales.

J'ai adoré ma découverte de POLYPHONY! J'ai trouvé de tout dans cet album qui m'a déconnecté des structures alambiquées de la MÉ progressive sans pour autant m'en éloigner tant que cela. Disponible sur le site Bandcamp de SynGate ou en format CD-r professionnel. Un autre très bon album de Tastenklang.

Sylvain Lupari (17/12/17) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

6 views0 comments
bottom of page