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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Terminus Void Apeiron (2023) (FR)

Un excellent album qui donne une toute nouvelle dimension à la MÉ

1 Transmission I 5:09

2 Awakening 4:06

3 Schwinger Effect 5:05

4 Temporal Paradox 5:58

5 Apeiron (Part I & II) 11:57

6 Flow of Order 6:29

7 Boundless 6:49

8 Waiting on Infinity 4:36

9 Transmission II (Feat. Pat Keista) 6:23

10 Beyond Apeiron 8:40

(CD/DDL 65:14)

(Berlin School Cosmic Rock)

Quand Ron Boots s'excite et se laisse emporter, on doit être curieux. Et quand il fait l'éloge d'un artiste, d'une musique. On se doit d'écouter! Le savoir de l'homme en matière de musique électronique (MÉ) est immense et ses connaissances de l'art, puisqu'il la joue et la produit, ont construit sa crédibilité au fil des ans. APEIRON de Terminus Void est la raison du dernier enthousiasme du boss de Groove nl. Puisque l'album est disponible sur le célèbre label Hollandais, est-ce un conflit d'intérêt culturel? Oui et non! Oui, parce que c'est le cas! Et non, parce que Ron a tout à fait raison! Dans une enveloppe musicale aux essences de renouveau sonore, APEIRON vous réserve un gros 65 minutes d'une MÉ qui respire les années analogues tout en jetant dans les ambiances ces visions futuristes aux uniques tonalités de Vangelis. Bref, un mélange unique à cause de l'utilisation du synthé Waldorf Quantum qui harmonise les sons de l'époque analogue à celle plus contemporaine des synthés numériques. L'empreinte, les influences du magicien des claviers Grec sont partout dans APEIRON, tant le musicien-synthésiste de Seattle multiplie les harmonies flottantes et les arrangements dans une tonalité qui est très proche de la légende grecque. Les lames de lamentations aiguisées et les ondes rotatoires qui font gémir des sirènes apocalyptiques sont légion dans cet album et flirtent avec les dimensions cosmiques et de science-fiction de Papathanassíou. La musique est non seulement belle avec une séduisante empreinte chaleureuse, les rythmes sont en mode évolutif avec un séquenceur qui peut jusqu'à structurer 3 lignes de séquences dans un même titre. Les amorces sont souvent tranquilles pour évoluer vers des formes de down tempos entraînants, et finalement du bon rock et/ou du bon Berlin School cosmique. Les percussions électroniques soutiennent les rythmes séquencés avec de belles textures plutôt séduisantes. Libre à vous de lire la longue chronique très détaillée qui suit… sinon, dites-vous que ce APEIRON est un must si vous aimez une MÉ cosmique progressive créative, harmonieuse et entraînante.

Pour un titre de 5 minutes, il y a beaucoup d'action dans Transmission I (idem pour la majorité des titres de cet album) qui débute cette nouvelle aventure musicale au pays de Groove nl avec une ouverture bourdonnante. Des effets d'explosions assourdies, récurrents dans l'album, nous plongent dans un univers futuriste dystopique. La masse sonore vibrionne. Une ligne d'arpèges vitreux se met à dandiner d'un pas à l'autre dès la 1ière minute, sculptant un rythme électronique avec un lointain effet de mélodie diabolique à la Halloween amplifié par d'étranges effets vocaux qui rappellent ces dialogues inaudibles lors d'une figure démoniaque un peu plus loin dans le titre. Le synthé colle une ligne ondulatoire qui engendrera un essaim de lignes et d'oscillations. Elles onduleront avec grâce dans un panorama cosmique tissé par de soyeuses orchestrations. Ce qui frappe est le son! Non seulement il est dense, compacte. Sa texture est chaleureuse avec une essence analogue plus envoutante ici qu'ailleurs dans les œuvres du genre. Et ça enchante l'ouïe avec des percussions dont les frappes motoriques résonnent comme du bois caoutchouteux. Le rythme ainsi multiplié par les oscillations du synthé, les séquences alternantes et les percussions électroniques, Transmission I s'est métamorphosé graduellement en un bon rock cosmique électronique qui vogue sur les ailes d’un mellotron et dans une ambiance parfois étrange, intrigante pour ne pas écrire près du berceau de l'épouvante. On retrouve ces explosions feutrées, et par ricochet les sources du même décor, dans Awakening qui est un titre purement atmosphérique. Les ambiances sont légèrement plus ténébreuses à cause des nappes bourdonnantes d'où filtre une texture de voix absentes qui fredonnent un air chtonien. Les orchestrations valsent dans cette poussée de brises caverneuses. Par moments, elles tissent des lames plus lumineuses, genre bleu argenté, contrebalançant un peu la vision purement ténébreuse des ambiances. D'ambiances sombres, nos oreilles voguent vers un bon rock électronique sis sur un downtempo qui va en accélérant la cadence avec Schwinger Effect. Le synthé multiplie ce langage d'oscillations qui roulent en boucles dans un décor qui flirte entre la saga Underworld et Prometheus de Ridley Scott. Les arrangements nous plonge dans cette ambiance de dystopie. Et ce même si le synthé sculpte de bons solos qui font des pirouettes avec un effet de vibrato, semblable à des fredonnements de spectres. Et ces solos hurleront sur une bonne distance, flirtant aussi avec les frontières de l'épouvante vers la fin. Le rythme est conçu sur un maillage de basses pulsations et de percussions motoriques où se greffent de bonnes percussions manuelles, style bongos, de même qu'une série de riffs de clavier. Le séquenceur est plutôt discret et tisse une ligne autant rythmique que mélodique qui sautille par moments mais qui coule plus souvent en symbiose avec les oscillations du synthé. C'est un titre aussi solide que Transmission I! Terminus Void continue d'exploiter cette balance entre les rythmes entrainants et les phases d'ambiances avec Temporal Paradox qui est un titre lourd, intense et riche de ses arrangements qui exploitent les frontières du Cosmos. La musique atmosphérique avance par des poussées finement saccadées. La musique emprunte un virage cosmique très Software en mi-parcours. Témoignant de cette richesse sonore et musicale qui remplit les sillons de ce APEIRON.

Sur une longue structure évolutive, la pièce-titre prend d'abord racine avec de faibles rayons de bourdonnements qui ondulent mollement. Une onde plus translucide s'en détache, donnant le signal au séquenceur pour qu'il active une ligne de rythme qui sautille dans un axe circulaire. Le synthé fait mugir des ondes qui sonnent comme des trompettes angéliques, jetant une vision sinistre sur une ambiance futuriste. Une seconde ligne d'arpèges séquencés, et des cliquetis percussifs, émergent après la 6ième minute, structurant deux ossatures rythmiques qui roulent en symbiose et dont l'axe giratoire lui donne une délicate texture stroboscopique sonore. Les percussions alourdissent le pas par la suite avec des cognements lourds, amenant la conclusion de Apeiron (Part I & II) vers un rock électronique jumelé à du downtempo, alors que le clavier émiette des accords qui sonnent comme une guitare caquetant dans une finale qui fait très Robert Schroeder. Sans oublier Vangelis pour les lentes complaintes philarmoniques du synthé. Flow of Order nous amène aux confins du Cosmos en créant un délicieux effet de flotter entre deux hémisphères cosmiques. Son panorama est rempli d'une ombre blanchâtre qui irradie une fine texture de grésillements. Le synthé multiplie les nappes endormitoires, les textures de voix séraphiques et ces lames plaintives dans des odes musicales qui explorent le Cosmos, comme le futur. Le clavier libère des accords qui sautillent et fondent dans ce décor. Ils amorcent un délicat mouvement du séquenceur qui fait onduler une discrète ligne de rythme ambiant sous de sulfureuses lamentations du synthé. J. Ronald Smith sculpte un panorama complexe où les chants de baleines intersidérales ne sont pas juste le fruit de notre imagination. Le séquenceur couche une autre ligne de rythme, plus limpide et plus animée, qui ondule dans un axe ascensionnelle, échappant des zigzags harmoniques sous ces souffles de synthé empreint de nostalgie. Un peu comme si Vangelis accompagnait Terminus Void sur ce titre. Surtout qu'on entend encore ces explosions feutrées qui faisaient les délices de la bande sonore de Blade Runner. C'est très beau et c'est composé de façon à ce que nous flottons dans le Cosmos. L'ouverture de Boundless est conçue sur les mêmes bases atmosphériques. Le rythme qui en sort, autour de la 1ière minute, est de nature évolutive. Il démarre chétivement pour prendre plus d'assurance lorsqu'une ligne d'arpèges se met à sautiller maladroitement autour de la seconde minute. Les séquences gambadent et dribblent leurs bonds dans cette savoureuse technique du cliquet pour finalement constituer la base d'un rythme qui s'accroche à des percussions électroniques. Des effets organiques ajoutent encore plus de délices à l'écoute, de même que les orchestrations du synthé et de cette chorale astrale qui fredonne un air absent. Waiting on Infinity est un bon rock électronique harmonieux de son clavier mélodieux. La structure vit sur un maillage de deux lignes du séquenceur et des percussions électroniques dont les boom-boom flirtent avec un solide downtempo. Et toujours, le ciel de APEIRON est traversé par ces lames de synthé plaintives qui ont cette texture d'un Vangelis nostalgique. Transmission II marche effectivement dans les sillons de Transmission I. Sa structure évolutive est plus lourde, voire plus apocalyptique avec un bon travail des percussions et quelques lamentations et solos de guitare performés par Pat Keista. C'est du bon rock électronique lourd et ténébreux avec la caractéristiques ondulatoires de Transmission I. Beyond Apeiron termine cette première odyssée musicale de Terminus Void au pays de Groove nl avec une intense et musicale ambiance cinématographique de science-fiction. C'est une lente virée dans le Cosmos avec des larmes plaintives de synthé qui son enrobées d'une onde de bruits grésillants. Le synthé y fait pleurer de tendres solos de même que soupirer une brume orchestrale dans un panorama plus près de Vangelis que des étoiles.

Voilà! Un excellent album mérite amplement sa chronique détaillée. Et oui, Ron avait toutes les justifications pour s'emballer de la sorte. APEIRON est un excellent album qui donne une toute nouvelle dimension à la MÉ.

Sylvain Lupari (01/11/23) ****¾*

Available at Groove nl

(NB : Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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