top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

THANECO: Journey to Ithaca Vol.2 (2021) (FR)

Un album solide où les odeurs de TD et Vangelis se côtoient pour un voyage fantastique

1 Dark Pelagos 8:03

2 Sirens 6:11

3 Skylla 7:49

4 Charyvdis 5:17

5 Cattle of Helios 8:24

6 The Wrath of Zeus 5:49

7 Alone in the Endless Sea 4:46

8 In Calypso's Captivity 9:07

9 The Land of the Phaeacians 8:02

10 Alcinous 5:42

11 Arrival – Conclusion 9:24

(CD-r/DDL 78:35)

(Berlin School, Ambient movie EM)

Voici la seconde partie du voyage d'Ulysse sur les poèmes de Homer, et son Odyssey, et de Cavafy pour la ville Ithaca. Suivant les routes de Journey to Ithaca (Vol. I), le musicien Grec joue la carte de la prudence en offrant un voyage fantastique au cœur des imaginations fertiles de ceux qui voient la musique en l'écoutant. Et pour autant que nous connaissons ces deux poèmes, la musique reflète les passages annoncés par les titres. Une caractéristique qui démontre tout le talent de mélodiste et d'arrangeur chez Thaneco. La musique est plus violente sur JOURNEY TO ITHACA (Vol. 2) en raison des passages des poèmes qui sont nettement plus violent que sur le volume 1. Je pense entre autres à Skylla, Charyvdis, The Wrath of Zeus et In Calypso's Captivity. Thaneco promène son auditoire entre des phases de Berlin School, principalement inspirées par le Dream, et des contes oniriques à la Vangelis en passant par des segments qui flirtent avec un style plus dynamique comme l'Électronica. Les séquenceurs sont ingénieux alors que les claviers et synthés tissent de tendres mélodies et des solos qui qui nous sortent les tympans des oreilles. Bref, autant nous avons aimé Journey to Ithaca (Vol. I), autant le verdict sera le même pour JOURNEY TO ITHACA (Vol. 2).

Intrigante, l'ouverture de Dark Pelagos propose une onde de woosshh et des crotales organiques, un peu comme si nous entrions dans un marécage maudit. Une belle introduction qui nous conduit à un passage animé par un vif mouvement du séquenceur. Une course sinusoïde avec de grands pas et d'autres moins affamés où s'ajoute une séquence d'ions dribblés, ajoutant une profondeur endiablée à cette structure de rythme. Les ambiances restent sombres avec des nappes de brume et de voix fantomatiques, ainsi que des filaments semi-translucides, accroissant la texture prismatique de ce très bon Berlin School. Le rythme est soutenu, mis à part les hésitations qui ne font qu'accroître ses charmes. On poursuit dans le domaine des charmes sibyllins de l'album avec Sirens et ses lamentations de synthé fredonnant comme ces mythique femmes mi-poisson. J'aurais pensé entendre des ondes Martenot, mais ces chants sont créés avec le Moog Sub37 qui, selon Thanos est idéal pour structurer une ambiance énigmatique où le charme destitue la raison d'avoir peur. Un très beau titre atmosphérique. Skylla nous entraine à nouveau vers une bonne structure de Berlin School avec un rythme zigzagant sous des effets de tirs dans un jeu vidéo. Le rythme est entrainant avec une bonne direction harmonique tracée par le clavier. Il sautille avec de légères imperfections et des effets de dribble bien éparpillés, comme ces riffs de clavier qui ajoutent une certaine vélocité. Le synthé souffle de bons solos sur cette structure qui se termine dans une confusion deux minutes avant sa finale. Skylla et Charyvdis sont les deux monstres qui ont détruit le bateau d'Ulysse, d'où cette agressivité et ces phases d'ambiances nébuleuses. Charyvdis nous offre une structure de rythme chaotique avec deux série d'arpèges séquencés qui s'affrontent dans un duel harmonique-rythmique. Une ligne de séquences bien rondes et juteuses délimitent le territoire avec une agressive figure rotative. Il y a du rythme au pouce-carré dans ce titre qui se termine avec une belle ballade lunaire. Un sourd bourdonnement initie cette onde de synthé roulant comme une boule en ouverture de Cattle of Helios. Les ambiances restent lugubres jusqu'à ce que des tintements de cloches fassent rayonner les airs d'un synthé dans cette zone de désolation. Au bout de la 3ième minute le synthé et le séquenceur déposent les prémices d'un mélodie dont la tonalité a été empruntée à ces tintements de cloche. Les nappes de synthé qui la recouvrent nous rappelle un certain Vangelis. Et lorsque la mélodie atteint sa maturité, elle nous offre un superbe downtempo vivant de ces arpèges mélodieux et spasmodiques avant de laisser filtrer un très beau solo de synthé. Un bref moment d'une tendresse inouïe!

J'aime lorsqu'une musique s'identifie à son titre. Et on ne pas dire que Thanos Oikonomopoulos ait loupé son coup avec l'agressivité du rythme dans The Wrath of Zeus. Même le synthé est agressif avec des solos qui défient les vents hurlants qui accompagnent cette procession de la colère de Zeus qui, après un passage plus modéré, s'éteint sans avertissement. Alone in the Endless Sea est tout simplement fascinant! Un carrousel d'ions charmeurs sautillant en tintant comme du verre installe un mouvement de comptine séquencé. Des gazouillis électroniques ajoutent une touche organique à ce rythme pétillant comme des éclats de verre. Une ligne de basse-pulsations s'ajoute et détonne dans ce décor féérique en projetant une marche plutôt féroce. Le travail du séquenceur et des percussions sur ce titre est tout simplement jouissif. Et encore plus lorsqu'un violon caresse ce tumulte folklorique avec un voile de mélancolie. Il y a des titres comme ça qu'on aimerait qu'ils dure plus longtemps. Un titre remarquable! In Calypso's Captivity est un titre qui débute avec une onde bourdonnante. Une onde qui avance avec le pas d'une basse aussi lugubre que ce chant du synthé sonnant comme un violon déprimé. Des étoiles scintillent et d'autres tonalités pétillent, apportant un enthousiaste ambiant à ce titre qui tranquillement se développe avec ce synthé devenu subtilement très mélodieux. Le séquenceur sort du silence un peu avant la 4ième minute. Son débit statique initie une marche sobre qui sied très bien avec le synthé tissant tranquillement des solos acrobatiques. Une des grandes qualités de Thaneco est de nous surprendre, et alors qu'une grosse nappe de voix grégoriennes avance avec la ferme intention de tout engloutir, In Calypso's Captivity se pousse avec un superbe, comme inattendu, mouvement Électronica copieusement arrosé de très beaux comme bons solos de synthé créatifs. Un excellent titre qui précède le non moins splendide The Land of the Phaeacians et sa douce mélodie en verre de cristal qui tinte et résonne en son ouverture. Les arpèges moirés flottent avec grâce, imitant ces danses bucoliques de nos ancêtres, avant de se transformer en un chant mélodieux du synthé qui tranquillement installe le mellotron qui en absorbe la candeur. Et tourne, et tourne cette ritournelle astrale en acceptant un nouvel item de charme, une nappe de voix éthérée. Le séquenceur sort une ligne de rythme alambiquée qui tournoie avant de se coller à une violente ligne de basse-pulsations. Une flûte accompagne cette dynamique rythmique qui accueille une chorale chtonienne, signifiant un changement de rythme drastique où dansent des accords de piano électrique me rappelant le travail de Ray Manzarek avec The Doors. Un titre qui demande patience et amour! Tout le contraire avec Alcinous et ses deux lignes de rythme qui courent et s'entrecroisent dans un autre duel rythme versus mélodie rythmique. Un mouvement à la Berlin School, plus précisément les années vintage de Tangerine Dream, avec un synthé qui déroule ses boucles harmonieuses, complices du mellotron et de son emprise nébuleuse sur un titre qui me paraît trop court. Arrival – Conclusion termine cet autre bel album du musicien Grec avec une première partie cinématographique digne des grandes œuvres de Vangelis. Le piano est tout beau et sa mélodie intuitive. Les frissons d'émotivité dansent sur mon corps lorsque les orchestrations la portent à un autre niveau. Il reste un peu moins de 4 minutes lorsque le séquenceur élimine les derniers brouillards en instaurant un rythme vertigineux qui n'a rien à foutre des élans de rythme élastique. Il trace une course insensée et s'épuise lorsqu'il reste plus de 90 secondes au compteur. Un temps pour que les ambiances mortuaires qui enrobaient cette délicieuse mélodie d'ouverture nous rappelle que la vie et la mort sont un cycle qui se répète encore et encore. Tel que cité par la plume de Thanos Oikonomopoulos.

Sylvain Lupari (28/09/21) ****¼*

Disponible le 1er Octobre 2021 au SynGate Bandcamp

124 views0 comments

Recent Posts

See All
bottom of page