Sylvain Lupari
THE AMNIS INITIATIVE: Ejection (2020) (FR)
“J'ai découvert la profondeur de cet album après une bonne demi-douzaine d'écoutes et chacune d'elle amenait sa ou ses trouvailles”

1 Ejection 5:44
2 Aurora Borealis 5:34
3 Solar Storm 3:09
4 Liberation 6:07
5 Vigil in the Dark 4:30
6 Reunited 4:37
7 Offline 1:38
8 Total Blackout 2:21
9 A Sky Full of Stars 7:33
10 Solar Wind 4:09
11 The Carrington Event (Flashback: 1859) 6:52
12 A New Dawn 3:01

13 1989 (Flashback: Second Warning) 9:00
14 Final Warning 1:39
15 Ejection - Sunspot Remix 5:35
(CD/DDL 71:30)
(Soundtrack, E-Rock, EM)
Lorsqu'on découvre un nouvel artiste, nos horizons semblent se rétrécir. Cette soi-disant ouverture d'esprit culturelle s'évapore pour afficher une suspicion, cherchant inévitablement à établir des parallèles avec un tel ou une telle. Ce sont ces parallèles qui souvent permettre d'établir une meilleure connexion avec l'objet de notre découverte. Et lorsqu'il n'y a rien pour établir ces liens, on semble perdre nos repères. Ça explique en grande partie le temps que j'ai eu de besoin afin d’écrire cette chronique. Des liens avec The Amnis Initiative? Mis à part les structures de Vangelis dans sa musique de films, il y en a peu. La musique de cet album est sombre avec une vision ancestrale qui correspond à l'idée que je me fais de cette époque où même les Amish étaient au même niveau de tous les habitants de cette planète. Et cette réflexion n'est pas gratuite puisque j'ai clairement ressenti l'esprit Amish à bien des endroits dans cet album, notamment au niveau des chants. Très orchestrale, on début je pensais aux derniers albums de Mannheim Steamroller ainsi qu'à leurs hymnes de rock électronique sur Fresh Aire III et Fresh Aire 4, la musique proposée sur EJECTION est en tout point conforme avec son histoire, soit cette tempête solaire qui a frappé le Terre au 18ième siècle. Surnommé événement de Carrington, cette tempête a produit de très nombreuses aurores polaires visibles jusque dans certaines régions tropicales et a fortement perturbé les télécommunications par télégraphe électrique. Elle est considérée comme la plus violente tempête solaire enregistrée ayant frappé la Terre. Cet événement est censé se produire à tous les 150 ans. Imaginé les conséquences d'un tel cataclysme en 2020!?
La pièce-titre n'est fait dans le timide! Une ligne de basses séquences trépignent vivement dans un rapide mouvement oscillatoire où se jette une mélodie spectrale du synthétiseur. Son chant est comme celui d'une araignée jouant les pieuvres sur une masse d'air qui monte et descend. Les percussions qui s'invitent, nous invite à un très bon rock électronique alors que des voix gothiques accompagnent le chant initial du synthé. Ejection arrive à ce point où les ambiances jouent avec les tumultes avant que le rythme ne reparte avec une présence accrue du synthé qui lance ainsi de très bons solos. Comment survivre à une pareille introduction? Aurora Borealis y parvient pourtant avec son air synthétisé sifflant une mélodie affûtée. Des basses pulsations érigent un rythme stoïque alors que des arrangements empruntés à l'univers de Vangelis nous conduisent dans un secteur plus rock progressif. C'est l'envol de la musique avec de bonnes percussions, un séquenceur déliant une limpide ligne de rythme harmonique statique, alors qu'encore une fois le synthé nous surprend avec sa vision et sa tonalité à mille lieus de ces nappes aux limites du rock progressif croisant