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  • Writer's pictureSylvain Lupari

THE FELLOWSHIP OF HALLUCINATORY VOYAGERS: Tenderness Avalanche (2018) (FR)

Voici un album coloré de rock électronique psychédélique cosmique qui demande vraiment un esprit ouvert et qui sera récompensé

1 I can hear the Dark 9:48 2 Dark Star (Book of the Dead Mix) 18:31 3 Through the Steepled Window    (Standing on the Ledge Mix) 16:48 4 Tenderness Avalanche 11:37 Sendelica Music

(DDL/CD & Vinyl 56:45) (Cosmic psychedelic electronic)

Il y a un mouvement de renouveau dans le très coloré univers du rock cosmique psychédélique. On a qu'à penser à E-Musikgruppe Lux Ohr, Electronic Orange, Astral Sun, Sun Dial et finalement Dave Schmidt et son projet Sula Bassana. Des groupes qui injectent au style Berlin School des vapeurs de psychédélisme avec des guitares et leurs effets qui décousent des rythmes construits autour d'un séquenceur et du multiple de ses percussions. La marche est haute pour un amateur du genre purement Berlin School puisque les frontières du Krautrock et de ses ascendants ancestraux sur l'art électronique, soit la période des années 70 à 73, sont plus inaccessibles que les premiers mouvements séquencés de Blackdance ou Phaedra. Sendelica est un groupe Anglais du West Wales qui fait justement du rock cosmique psychédélique. Le fondateur du groupe, Pete Bingham, a contacté Craig Padilla afin de former un projet; The Fellowship of Imaginary Voyagers. Les deux artistes se sont connus autour de 2013 avec l'album, on parle de vinyle ici, Strange Fish One sur étiquette Fruits de Mer Records. Ils ont gardé contact et nous propose aujourd'hui TENDERLESS AVALANCHE, un album haut en couleurs et qui demande effectivement une ouverture d'esprit. Mais au final, on découvre un album écoute par écoute qui reste aussi audacieux que séduisant par moments, comme aussi audacieux que totalement hors d'atteinte par moments…!

C'est avec une basse solitaire de Gary Smart que s'ouvre I can hear the Dark. Le pas d'un séquenceur en mode Cha-cha-cha astral et des cliquetis de percussions épousent le roulement de la basse, alors que des larmes de violons ajoutent un voile de tendresse et que peu à peu se greffent des effets sonores plus tonitruants que musicaux. Doucement, I can hear the Dark s'accroche à un autre niveau sphéroïdal du séquenceur qui extirpe la musique de son cocon bucolique psychédélique afin de l'amener dans une phase plus électronique. Le roulement ambiant et harmonique du séquenceur tisse un solide ver-d'oreille alors que la musique évolue dans une incertitude sonore, comme si on entendait vraiment les ténèbres. Ce premier titre de TENDERLESS AVALANCHE met nos oreilles en confiance car nous sommes dans des territoires où elles ont entendu plus audacieux. Sauf qu'elles (nos oreilles) ne perdent rien pour attendre car le long Dark Star (Book of the Dead Mix) nous plonge au cœur de ses ambiances zizanophoniques. Les clapotis d'eau et les murmures qui surfent sur la finale de I can hear the Dark se transposent dans l'introduction de Dark Star (Book of the Dead Mix) où nous attend aussi un genre de guitare japonaise comme le kyoto de Kitaro. Une pulsation basse établit une structure de rythme hypnotique où se couchent des effets sonores, de même que les soupirs du violon et les sombres riffs du violoncelle de Kate Riaz. Des effets de distorsions d'une guitare très Floydienne amènent les ambiances biscornues de ce long titre dans les territoires psychédéliques des années More et Ummagumma. Mais toujours, il y a des effets séduisants dans la musique qui nous tient captif. Outre la guitare, des nappes de synthé ornent un panorama sonore qui vibre de rage avec son rythme devenu plus insistant.

Un titre lourd et intense qui s'évapore dans la belle introduction de Through the Steepled Window (Standing on the Ledge Mix) et de ses paisibles ambiances qui font très Book of Saturday de King Crimson. Le violoncelle qui écrase ses cordes dans les reflets miroitant d'une eau iodée est à l'origine de cette impression. Des râles de saxophone se joignent à cette dense faune de distorsions où même un filet de séquences tournoie, ajoutant ce fil électronique à des ambiances forgées par des instruments à cordes et à vents. Bougeant par instants par la poussée d'un séquenceur trop fragile pour supporter le poids de tels ambiances, Through the Steepled Window (Standing on the Ledge Mix) reste un titre qui plaira plus oreilles qu'aux pieds ou même les doigts. La pièce-titre termine cette séduisante collaboration entre Sendelica et Craig Padilla avec une vision de MÉ ambiante qui est plus près des panoramas sonores du synthésiste américain. Un beau titre où l'approche cosmique éthérée de Craig Padilla cohabite avec beauté dans les visions sombres et expérimentales, qui sont plus musicales ici, de Pete Bingham.

Un album qui s'adresse avant tout à ces amateurs d’une musique sans frontières ni étiquettes, quoique le genre psybient dopé avec des éléments traditionnels (violon, batterie, guitare, basse et saxophone) peut s'appliquer, TENDERLESS AVALANCH s'apprivoise doucement. Comme bien des albums du genre, il faut à priori aimer la musique et sa capacité à séduire par la couleur de ses tonalités. Et la palette ici est large avec une fusion entre l'électronique et le progressif sur un fond de musique d'ambiances éthérées et sinistres. Bref un album à la dimension de son esprit et de ses contradictions!

Sylvain Lupari (04/01/18) *****

Disponible au Sendelica's Bandcamp



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