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  • Writer's pictureSylvain Lupari

V/A: Free Grooves (2019) (FR)

“C’est de l'excellente MÉ qui devrait aux fans de Berlin School dans le monde entier!”

1 Sparks (Martin Peters) 7:54 2 Phenomenon (Arcane) 5:46 3 Lost in Fear (Alt Version)

(Gert Emmens) 11:20 4 Slow Right Down (Spyra) 8:06 5 Oblivion (Volt) 11:00 6 Sad Day (Rene de Bakker) 7:59 7 Neon (Synthex) 4:23 8 Darya-ye- Mazandaran (Skoulaman) 12:4

9 You Are Still My Ears

(John Kerr & Ron Boots) 5:49

(CD 75:21) (Berlin School)

Nous aimons la MÉ et nous aimons l'apportée à tout le monde! Tel est la maxime de Groove et principalement de Ron Boots. FREE GROOVES est une très belle compilation de MÉ qui représente très bien le genre musical de Groove. On peut l'obtenir tout à fait gratuitement à l'achat de 2 CD dans le catalogue du label Hollandais. Un incitatif? Certes! Mais de la belle MÉ qui va satisfaire le gourmand de Berlin School en vous.

Et ça débute fort avec Sparks de Martin Peters. Une grosse ligne de basses séquences et une autre avec des ions plus lumineux sautillent tant avec lourdeur que musicalité dans un mouvement parallèle mais pas nécessairement en symbiose. Un petit coussin de brume étend le parfum de nébulosité, alors que le synthé lance de superbes solos harmonieux. Une ligne fantôme roule dans l'ombre de cette mélodie empirique et les séquences illuminent le rythme de Sparks avec des reflets de castagnettes frétillantes. Du très solide Berlin School résonnant de la moitié de Beyond Berlin alors que l'autre moitié Rene de Bakker, présente un titre, Sad Day, qui demande quelques écoutes supplémentaires pour se faire apprécier à sa juste valeur. Arcane nous offre en Phenomenon l'origine de ses influences avec une musique qui jette autant de parfums des années Logos que des années Seattle, notamment pour la musique de films, de Tangerine Dream. C'est tellement ressemblant qu'on dirait un titre perdu que l'on vient juste de retrouver dans les voutes d'Edgar. Dans ce genre de compilation, tout est permis! Surtout un titre avec autant de ressemblance d'Arcane qui plonge dans ses premières années. Gert Emmens suit avec une autre version de Lost in Fear, que l'on retrouve sur son dernier album Dark Secrets of the Urban Underground. Lost in Fear (Alt Version) n'est pas si loin de la version originale. Slow Right Down est un titre fougueux de Spyra. C'est dans les oscillations d'un langage organique qu'une nuée de boucles élargit son champ rythmique avec des oscillations gorgées de radioactivités soniques. C'est un festival de tons qui sautent entre nos oreilles avec l'appui d'une pléthore de percussions, nerveuses et agitées, qui dansent comme des castagnettes géantes dans une mer de réverbérations oscillatoires d'où s'échappent des filaments tordus de mélodies chantées par des rossignols électroniques sur acide. C'est assez âpre pour les oreilles et les coussins de brume mélancolique ajoutent une douceur qui fait du bien aux tympans. De loin le titre le plus complexe de FREE GROOVES, mais la richesse des éléments percussifs et la douceur des brumes anesthésiantes aident à mieux passer ce tintamarre qui flirte avec le génie.

Il y a de tout dans les 4 premières minutes de Oblivion du duo Anglais VoLt. Un lourd voile résonant flotte pour étendre sa texture ronflante. D'étranges pépiements de mouettes trappées dans les pénombres s'agitent sur ce tarmac rugueux où tournoient des ondes circulaires avec un parfum de Vangelis dans les airs méphistophéliques. Les ondes et nappes entrecroisent leurs différences dans un funèbre concerto sibyllin qui se fait déchiqueter par de lourdes séquences vrombissantes, des percussions en mode rock et des séquences spasmodiques qui sont emportées par ce torrent de percussions et de sa structure de rythme trop rapide pour les pieds les plus agiles. D'une ouverture chthonienne à du gros England School immodéré, avec de bons solos toujours très tranchants, voilà de quoi est fait ce Oblivion de Volt! J'écrivais plus haut comment la structure de Sad Day pouvait être complexe avec sa texture tapageuse qui reste repliée en mode ambiant. Il y a un bloc très serré de séquences houleuses et de percussions claquantes dont la surface donne un repaire a des filets d'émotivités plutôt difficiles à saisir d'un synthé assez émotif. Comme avec Spyra, il faut du temps mais nous finissons par être attiré par cet attirail d'effets percussifs. Neon est un gros synth-pop bruyant et entraînant de Synthex. J'avais très hâte d'entendre le titre de Skoulaman, et Darya-ye-Mazandaran ne m'a pas déçu. Une délicate structure de rythme ambiant étale ses tonalités irisées dans un doux trot d’un cheval galopant dans une prairie de brume. Les séquences ont deux teintes, dont une grésillante sinon organique, et d'autres arpèges étendent leurs éclats prismiques dans une lueur harmonique à demi complète. Romanesque et attendrissante avec ses nappes de brouillard matinal, la musique sautille toujours dans ses éclats gargouillants qui ne sont jamais déplacés. Un beau titre, comme on est en mesure de s'attendre d'un artiste tel que Skoulaman. Je m'étais promis d'écouter attentivement You Are Still My Ears du duo John Kerr & Ron Boots. Mon premier constat a été d'établir un lien entre cette pièce et la musique que l'on retrouve dans Refuge en Verre, un album collaboration entre Ron Boots & SynthNL. C'est beau, assez entraînant et près des mélodies électroniques New Age, mais avec de bien meilleurs solos de synthé. Impossible de ne pas aimer, tant c'est bien fait! Disons que c'est la cerise sur le Sundae d'une très belle compilation qui se déguste les oreilles toujours bien gourmandes.

Sylvain Lupari (22/03/19) *****

Disponible chez Groove NL

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