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  • Writer's pictureSylvain Lupari

WINTHERSTORMER: Ground Connection (2011) (FR)

Un très bon album qui dénoue les liens entre la musique progressive, psychédélique et électronique

1 Summer Breeze II 21:08

2 Connection Lost 14:19

3 Beneath the Roots of all Things 4:32

4 Ground Connection 25:42

Bajkal Records:222020

(CD 65:57)

(Progressive Berlin School & Experimental EM)

Plus de 3 ans se sont écoulés depuis la parution du dernier opus de WintherStormer, le fascinant Electric Fairytales. Et le quatuor Norvégien n'a pas modifié son approche en offrant un album anti-commercial, faisant le lien entre les sphères d'une MÉ aux ambiances aussi hybrides qu'insaisissables et d'une musique progressive au fort penchant psychédélique. Navigant toujours sur ces eaux ambiguës, WintherStormer offre ainsi une musique toujours étonnante où le charme se cache derrière une complexité musicale qui ne demande qu'à être apprivoiser. Et GROUND CONNECTION est le genre d'album qui s'apprivoisera plus facilement car pour la toute première fois, le groupe range son psychédélisme outrancier pour offrir un bel album truffé de passages accrocheurs.

Le superbe et étonnant Summer Breeze II ouvre l'album avec un léger rythme sautillant. Un rythme qui pétille sur ses cymbales, un peu comme dans l'esprit du jazz des années de la Soul Music, et qui ondule d'une belle ligne de basse. Des effets sonores résonnants survolent cette intro qui tranquillement verse vers une approche plus électronique avec un synthé aux accords chancelants, rappelant la mélodieuse approche d'Edgar Froese sur Drunken Mozart In The Desert. Des souffles métallisés, des ululements étranges et des cris de chouettes synthétisées nourrissent cette approche mélodieuse qui ondule telle une cascade. Les cymbales font entendre leurs délicats éclats alors que Summer Breeze II continue d'évoluer entre le Krautrock et l'électronique avec une pléiade d'effets sonores qui croisent des nappes de synthé plus agressives. Vers la 7ième minute le rythme s'apaise et nous entrons dans une phase plus atmosphérique où des bruits blancs circulent et rencontrent les tonnerres d'un monde parallèle empreint de statisme. Des percussions tablas dessinent une douce ascension rythmique vers la 11ième minute, triturée par les effets sonores caustiques et chatouillée de légers accords de guitare. Un rythme délicat qui augmente la cadence avec des frappes soutenues d'une batterie sans contraintes alors que les solos de synthé hurlent sur une structure plus près du rock progressif que de l'électronique. Une sensation amplifiée par l'apparition des solos d'une guitare électrique incisive qui tisse les ramifications entre le rock progressif et la MÉ. Avec Connection Lost nous pénétrons dans l'univers psychédélique et abstrait de WintherStormer. Nous sommes à l'ère d'Ummagumma de Pink Floyd et de ses effets sonores bigarrés où batterie aux roulements métalliques sont aussi tapageur que les sonorités hétéroclites qui émergent des synthés en rut. C'est un long titre plus expérimental et abstrait que rythmique, si l'on fait exception d'un genre de free rock vers la 4ième minute qui brasse la baraque, mais l'exercice est de courte durée car Connection Lost perd toute connexion avec une musique soutenue pour se réfugier dans les limbes musicaux, là où tout est permis sans aucune contrainte; soit cymbales oubliées dans des gaz sonores, coups d'enclumes perdus dans le statisme des bruits blancs, éruptions de synthé éraflée par de lourds riffs d'une guitare métallique. Bref, une intense cacophonie morcelée par des courts passages animés de rythmes chaotiques.

Beneath the Roots of all Things est un très bon titre qui prend racine avec une guitare aux boucles piégées dans des effets d'écho qui roulent sur les pulsations d'un bass-drum. Un titre qui prend des airs arabiques avec un bon rythme soutenu, où synthés et guitare échangent riffs et solos qui transcendent dans un monde tribal aux arômes orientaux. Court, accrocheur et efficace, le refrain de Beneath the Roots of all Things est le genre à créer des ver-d'oreille. Ground Connection est un long titre minimaliste envoûtant qui débute par une délicate onde synthétisée, ornée de fins tintements de clochettes et des accords d'une guitare un brin discrète. Le chant du synthé est entouré d'une fine réverbération d'où s'amorce une subtile procession caravanes des dunes avec une ligne de basse aux faibles ondulations et des percussions tablas. Et Ground Connection évoluera en mode minimalisme sur son long périple enveloppé de légers riffs de guitares et de synthés ainsi que des couches spectrales d'un synthé aux effluves arabiques. Un peu après la 16ième minute, le rythme augmente graduellement mais sans jamais exploser. Il suit une tangente hypnotique, drapé qu'il est de multiples couches de synthés et de guitares et toujours animé de latentes et hypnotiques percussions tribales qui le guideront vers une finale plus astrale.

GROUND CONNECTION est un très bel album qui délie les liens qui s'enchevêtrent entre la musique progressive, psychédélique et électronique. WintherStormer a atteint sa maturité musicale en offrant un album où les harmonies sont plus présentes et moins éparses que sur ses œuvres antérieures. Si l'album est moins décapant que Electric Fairytales il n'en demeure pas moins plus nuancé et accessible, grâce à une belle approche mélodieuse très enveloppante. Mis à part Connection Lost, qui peut être difficile d'approche, le reste de GROUND CONNECTION s'apprivoise aussi aisément que son envoûtement progressif.

Sylvain Lupari (23/07/11) *****

Disponible au WintherStormer

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