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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ARIEL RAGUET: The New Memories (2022) (FR)

Ce n'est pas pour toutes les oreilles, c'est de l'art abstrait pour les oreilles curieuses!

1 Distances 4:08

2 Fears 8:17

3 Searchings 8:36

4 Findings 9:25

5 Memories 28:47

(DDL 59:15)

(Modular Synth Experiences)

Pour son 50ième album, le label Cyclical Dreams poursuit son exploration des différentes formes de musique électronique (MÉ) progressive. Cette fois-ci, le label Argentin propose rien de moins qu'un album d'explorations et d'expérimentations qui tourne autour des différentes possibilités sonores des synthétiseurs. Ariel Raguet est un musicien né en Argentine qui a touché à différents styles musicaux en jouant de la basse, des guitares et des synthétiseurs. Ces dernières années, il s'est consacré à la recherche des capacités sonores des synthés, autant physiques que ceux sous formes de logiciel, se concentrant principalement sur les types de modulaires. Il a utilisé pas moins de 15 synthétiseurs modulaires pour les besoins de THE NEW MEMORIES, en plus du séquenceur Korg SQ-1, dans des sessions d'improvisations réalisées autour de 2019 avec principalement avec 2 synthés modulaires de type Moog 15. Il en résulte en un album de MÉ plus expérimentale qu'autre chose avec de lourds mouvements vibrionnant qui sonnent comme les murmures de gros bourdons amplifiés jusqu'à distorsion. Son style me fait penser à du Pete Farn avec des structures atonales où l'absence de vision mélodieuse est compensée par une recherche exhaustive des sons et de leurs dérivés dans des patterns pulsatoires lourds et pesants au point de nous inciter à diminuer le volume. Est-ce assez pour plaire? Ça dépend de ce qu'on cherche! Si on aime les sonorités d'antan, style Wendy Carlos, Stockhausen et Synergy, pensez à Cords sans aspects rythmiques ni mélodiques, cet album exploratoire du musicien Argentin peut plaire aux oreilles hasardeuses.

Sans rythmes? Pas tout à fait! Des gouttes de sons, émettant des bips, s'échappent des interstices du synthé dans une longue série séquencée afin de créer ces rythmes immobiles qui séduisent bien souvent les neurones. C'est de cette façon que Distances fait naître cette structure ascensionnel avec cette ligne de signaux sonores qui serpente un tableau sonore rempli de réverbérations statiques bourdonnant dans une toile de bruits blancs. Ces bruits nourrissent aussi la toile de Fears et de ses chassé-croisé de basse-séquences pulsatoires qui sortent des écouteurs avec une frénésie faisant battre nos tympans de façon agressive. J'ai dû diminué le niveau du son pour trouver l'expérience plus agréable. Findings est par contre nettement plus agressant avec un tourbillon de sons et de séquences d'où s'échappent des filaments psychédéliques. J'ai dû vraiment baisser le volume ici. Les informations affichées sur la page Bandcamp de cet album mentionnent un lien avec le style Berlin School. Ce n'est pas faux, puisque les séquences des différentes vibrations pulsatoires sonnent parfois comme la genèse de ces rythmes teutoniques. Comme dans Searching qui est conçu autour d’accords de synthé résonnants comme dans l'ouverture de Silver Scale de Tangerine Dream. La structure reste sans rythme entraînant mais riche en atmosphère électrique. Ariel Raguet maintien toujours nos oreilles dans des zones de perturbations vibratoires avec le long titre Memories dont l'évolution part d'une MÉ facilement écoutable à un torrent de flux sonores toujours près de l'écoutable pour se conclure dans des expérimentations sonores des années exploratoire des synthétiseurs.

Honnêtement, ce THE NEW MEMORIES n'est pas pour toutes les oreilles. Et il me serait bien difficile de défendre le contraire! Par contre, c'est sans doute l'album qu'il faut entendre si l'envie d'explorer les différentes sources et capacités des synthétiseurs fait partie de vos projets. De l'art abstrait pour oreilles curieuses!

Sylvain Lupari (08/04/22) *****

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

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