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  • Writer's pictureSylvain Lupari

AXESS: Imagination (2021)

C'est un très bon album d'Axess avec du Berlin School qui mérite bien nos oreilles

1 Earth Shine 12:20

2 Steam Part 1 & 2 14:00

3 Canal d'Amour 13:48

4 Imagination 21:42

(DDL 61:50)

(Berlin School)

Il y a un nouvel album de AXESS! Je l'écrit avec enthousiasme parce que j'ai l'impression que personne ne semble le savoir, comme en fait foie son très faible volume des ventes sur son site Bandcamp. Et pourtant, la musique de Axess est toujours très belle. Proposé à peine 5 mois après son album Zen, IMAGINATION remet Axel Stupplich dans ses habits de Pyramid Peak avec 4 longs titres minimalistes conçus sur le modèle Berlin School. De lentes ouvertures, pour la plupart statique, qui s'engraisse de multiples couches de synthé pour passer par des ponts atmosphériques afin de changer de peau. Le modèle typique à PPEAK! Nous avons affaire à un excellent compositeur qui sait comment exploiter ces longues structures minimalistes et leur apporter ces éléments qui font qu'on s'y accroche comme à le plus beau de nos rêves. L'actuelle pandémie est le grand responsable de cet album et de cette tranquillité qui donne des ailes de compositeurs à Axess. Offert seulement en DDL ou CD-R, IMAGINATION est à l'image de sa pièce-titre, soit comme ce long coït où l'orgasme n'est pas la priorité.

Une vague de sons et ses reflets flottent en ouverture de Earth Shine. Les cercles grandissant de cette vague empiètent sur une nappe de synthé dérivant de ses axes giratoires. Des percussions électroniques, toutes sobres, animent discrètement une rumba électronique en manque de vigueur. Étouffé par une masse sonore à laquelle s'est greffée une ombre plus musicale et une texture organique, le rythme surprend par cette fausse énergie qui accroche le ballant de nos pieds. Aspiré par une nappe de voix, Earth Shine atteint son pont autour de la 5ième minute. Le synthé lance des appels qu'une ligne au tempérament stroboscopique fini par rejoindre. C'est de cette façon que les 4 titres se développent dans IMAGINATION. Les différences viennent principalement après les ponts d'ambiances imaginatives. C'est donc la renaissance d'une structure qui est devenue plus entraînante avec cette ligne saccadée qu'une ligne de gorgotons suit avec ses mini-élans embryonnaires. Le ciel de Earth Shine resplendit comme un bon Pyramid Peak. Ici je pense à Dark Energy de l'album Anatomy, mais en moins énergique car Axel Stupplich est seul. Mais l'idée est là! Décoré de tintements séquencés et d'une fine texture organique, ce rythme purement électronique demeure entraînant. Ce titre est du bon et grand Axess, même avec sa finale atmosphérique. La première partie de Steam propose une structure statique vivante et grenouillante de soubresauts statiques à laquelle Axess colle plusieurs couches et nappes de synthé ainsi que des textures d'effets électroniques. Une vélocité stationnaire saisit cette partie avant qu'elle rejoigne ce pont qui sera une route vers sa nouvelle peau rythmique. Une peau nettement plus enlevante pour Steam Part 1 & 2 avec des effets de fusils intergalactiques touchant la cible et surtout recouverte par ces lentes et onctueuses nappes de synthé ayant ce pouvoir d'exercer des pointes de solos aériens.

La deuxième partie de IMAGINATION propose 2 titres qui sont plus à l'image de mon ami Axel, soit des titres hypnotiques avec des ombres mélodieuses qui sont plus méditatives. Des vagues d'eau roulent sur l'ouverture de Canal d'Amour. Déjà une onde de sons se couche sur les reflets de cet eau. On y entend des voix murmurées, un peu comme si Canal d'Amour était une expérience scientifique visant à capter les émotions de l'auditeur sur l'approche très émotionnelle de Axess lorsqu'il dépose une nouvelle couche de sons ou de nappes musicales teintées de rose écarlate ou seulement de brume aérienne. Un léger tintement se greffe à cet ensemble musical faite pour rêvasser les oreilles plus pointues que le regard. Ce tintement séquencé devient le repère d'un maelstrom lent où se sont agglutiné des couches de rêves. Les arrangements sont bien faits avec des élans invisibles qui font monter la musique un peu plus haut sur l'échelle des émotions. Les stries deviennent plus écarlates. C'est le moment choisi pour que Canal d'Amour dépose une attitude rythmique plus engagée qui nous amène à ces rythmes entrainants pour les mains pianotant sur nos cuisses ou les pieds tressaillant sur un beat fluide. Un rythme où se greffent de beaux arpèges, stimulant un savoureux crescendo amplifié par des roulements de tambours militaires vers une finale qu'on ne voulait pas atteindre. La pièce-titre est le fleuron de ce nouvel album de Axess. Inspiré par une vidéo de Bernd Willinger, Imagination est un superbe titre dépourvu de percussions et de batterie. Il commence son envol avec une première onde de synthé et de son double qui émet une radiation propulsée par ses élans silencieux et ces arpèges tintant de mélancolie. Ça devient une immense masse sombre envahissant nos oreilles qui parviennent tout de même à entendre des fissures tisser des ondes translucides. Il y a de l'intensité au pouce carré dans cette ouverture soutenue par une basse, de plus en plus présente, et par cet effet staccato ambiant des nappes qui avancent par à-coups. Les accords limpides semblent aussi avoir ce pouvoir musical qui fait avancer cette nappe stagnante jusqu'à son pont, autour de la 8ième minute. Un long espace ambiant fait entendre les étoiles pleurer sur ces nuages de radioactivité interplanétaire. On y entend une forme de guitare acoustique vers dériver ses accords rythmiques de cette masse sonore toujours guidée par ces brumes sifflantes. Le clavier libère quelques arpèges qui tintent avec ce rythme enseveli sous cette épaisse membrane d'ondes de brume et de nappes de synthé. Et la majestueuse guitare de Max "maxxess" Schiefele greffe des solos déchirants cette muraille de brume qui se referme aussitôt que sa finale qui arrive trop tôt.

Considérons ce IMAGINATION comme un cadeau de Axess à ses fans! Quatre longs titres structurés dans un même pattern ne peut qu'engendrer des longueurs que l'on remarque plus dans les ouvertures. Les phases après les ponts d'atmosphères sont toutes succulentes, même si la charge sonore mériterait d'être un peu mieux ciblée, mieux détaillée. Bref, c'est comme un bootleg d'une session d’enregistrement de haute qualité qui devrait se retrouver remixé dans une meilleure texture sonore. En attendant, c'est du très bon Axess qui mérite fort bien nos oreilles.

Sylvain Lupari (19/04/21) ***½**

Disponible au Axess-Music Bandcamp

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