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  • Writer's pictureSylvain Lupari

BOOTS & EMMENS: A Night at Blackrock Station (2021) (FR)

Du délicieux Berlin School lourd à la sauce Hollandaise

1 Flock of Swallows 15:45

2 A Woman on the Platform 5:43

3 02:17 AM 17:29

4 The Nighttrain didn't stop 10:53

5 A Night at Blackrock Station 11:56

(CD/DDL 61:47)

(Berlin School)

Gert Emmens et Ron Boots dans un même album! Impossible, et impensable, de ne pas avoir les oreilles aussi ouvertes que notre bouche fut béante en apprenant la nouvelle à la fin du mois de mai. Et que peut-on espérer? A NIGHT AT BLACKROCK STATION est une grosse pointure! Un gros album à la hauteur de ce que nous pouvons espérer par une telle collaboration entre deux artistes qui sont au sommet de leur art. Cette très bonne production du label Groove nl est ancrée dans du gros rock électronique lourd et évolutif dans des ambiances qui sied très bien cette fascinante pochette. C'est du Ron Boots et du Gert Emmens, en fusion et en solo, qui se sont donné comme mission de nous en mettre plein les oreilles.

Des accords austères jettent un contour réverbérant qui irradie sur le mouvement du séquenceur et de sa ligne à double saut émergeant après le timide effet THX qui introduit Flock of Swallows. Si on ajoute une autre ligne aux séquences organiques, qui sautillement en parallèle, et des bouts de solos de synthé, on constate que l'ouverture de cette première collaboration Boots & Emmens est tissé serré avec une vision dramatique qui n'a d'égal que la nostalgie affichée dans les solos de synthé. Sans répit, et avec un background rythmique qui me rappelle sans cesse Won't get Fooled Again des The Who, Flock of Swallows est tissé tellement serré que le vide d'une nanoseconde est impossible. Rythme lourd et pas trop statique, séquenceur créatif, ambiance ténébreuse et solos à la Emmens ornent une première direction rythmique qui change son orientation autour de la 6ième minute. Le rythme devient alors une masse pulsatoire, fournie par la basse, permettant à des accords de clavier de caqueter dans une ambiance toujours attirée par le côté sombre de la MÉ. Le séquenceur a d'autres plans. Et 90 secondes plus loin, il reprend ce mouvement circulaire chargeant pour un élan stroboscopique qui se perce par des riffs de clavier ayant une tonalité fuzz d'une six-cordes électrique. C'est autour de la 8ième minute qu'un petit tourbillon restructure la musique afin de nous faire voyager dans le temps de Phaedra avec un rythme lourd du séquenceur créé pour faire chanter la flûte du mellotron. Percussions, ligne de basses pulsations et séquenceur structurent un rythme entrainant avec des pads qui sonnent très Tangerine Dream, idem pour la pièce-titre en passant. Le rythme y va pour une dernière modification, autour de la 12ième minute, afin de mettre en lumières les solos de synthé des deux synthésistes Hollandais. Parlant TD, A Woman on the Platform semble s'inspirer de l'album Le Parc, avec sa vision nostalgique et ténébreuse qui se dénoue pour offrir une ballade électronique cousue pour des solos de synthé.

Si vous vous ennuyeux de MorpheuSz, 02:17 AM nous y amène, de même que dans les territoires de musique progressive de Gert qui joue de la guitare et la batterie sur ce titre. Il faut entendre ces éléments percussifs, étonnants et jouissifs, qui pétaradent derrière la batterie et les solos de guitare. Génial et audacieux! C'est du gros rock électronique progressif avec un rythme assez entraînant pour faire balancer notre tronc d’avant en arrière, les mains dans nos poches et tout gêné. Le titre arrive à une phase métamorphosique autour de la 11ième minute pour offrir un autre bon rock, plus entraînant je dirais, conçu pour un clavier à la Pink Floyd et des solos de synthé ayant un léger parfum de Jazz. On prend les ambiances de Animals, on y injecte de l'ecstasy et ça donne le seconde partie de 02:17 AM! Les rails de The Nighttrain didn't stop commencent à chauffer quelques 115 secondes après son ouverture d'ambiances. C'est le séquenceur, aidé par un nuage de percussions claquantes, qui structure ce rythme qui monte et descend comme un train propre à l'étiquette du Berlin School. Les accords de piano électrique qui tombent et dansottent ne sont pas sans me rappeler le superbe Wanderer of Time - Part 2, un titre important dans Time Portal Chronicles, dernier album de Gert Emmens. Ils ajoutent une profondeur essentielle pour orner le paysage qui est d'une lourdeur suffocante tant le rythme lourd et effréné dégage d'imposants bancs de brume chauffée. Et lorsque c'est trop, les percussions claquantes ajoutent le charbon musical qui devient aussi essentiel que ces accords qui disparaissent pour revenir. J'ai rarement entendu un titre aussi puissant, sur une aussi longue distance, dans les répertoires de Ron et Gert. Merveilleux! C'est une grosse note tombant avec fracas qui ouvre la pièce-titre. Une ombre se forme dans les réverbérations pour onduler farouchement, entrainant un rythme vivant qu'un effet de synthé-guitare pince avec des notes acérées. A Night at Blackrock Station est aussi sur un rythme évolutif qui passe de lourd à fluide avant d'emprunter un pont atmosphérique un peu avant la 5ième minute. À cet endroit le synthé gémit avec une vision qui fait tellement Le Parc du Dream avec des pads de voix suaves et des arpèges dansant dans un mouvement circulaire que des séquences grasses et coquines poursuivent. Peu à peu, A Night at Blackrock Station se sauve dans un bon rock électronique progressif avec son rythme ascendant mitraillé par des percussions et enjolivé de solos de synthé et finalement par ces murmures de brume des années Le Parc.

Une œuvre colossale! A NIGHT AT BLACKROCK STATION est signé par deux artistes qui respectent le territoire de l'autre tout en étant capable de le suivre au niveau de sa créativité. Ça donne des titres tout simplement incroyables! Des titre évolutifs qui épousent des tangentes rock, comme des structures de délicieux Berlin School à la sauce Hollandaise.

Sylvain Lupari (09/06/21) *****

Disponible chez Groove nl

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