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  • Writer's pictureSylvain Lupari

DANGER IN DREAM: Entrance (2001) (FR)

Si vous n'avez qu'un seul album EM qui sonne comme le meilleur de TD, c'est le seul

1 Stratus 4 15:51

2 Underwater Connections 8:50

3 Conversation 17:39

4 Tyrell's Vision 19:33

5 Free Tibet! 1:36

(DDL 63:31)

(New Berlin School)

Si vous aviez qu'un seul album de musique électronique (MÉ) qui sonnerait comme le meilleur de Tangerine Dream, disons entre Logos et Poland, à vous procurez, ENTRANCE de Danger in Dream serait cet album. Oubliez le meilleur de Arcane, Minds in Motion, Chris Franke et même de Johannes SchmoellingENTRANCE est l'album! Disponible et disparu depuis octobre 2001, cet album du duo Robert Wittek et Alexander Guelfenburg a fait vibrer la petite planète MÉ dès sa sortie. La récente résurgence de ce duo autrichien, lors de l'album Iconic à l'automne 2019, a remis le nom Danger in Dream sur l'agenda du jour. Et quelques mois plus tard, le duo autrichien donnait une seconde vie en format téléchargeable au mythique ENTRANCE qui comprend 5 longues parties au lieu des 17 petites fractions sur la version CD. De cette façon, c'est plus pratique pour ceux qui veulent acheter une version MP3. C'est à vous maintenant de saisir cette opportunité pour vous procurez le meilleur album de Tangerine Dream à être réalisé hors des griffes de Edgar Froese.

Le premier titre, Stratus 4, ne franchira pas la 90ième seconde que vous remarquerez déjà le pouvoir harmonique et rythmique de cet album devenu mythique dans les cercles de la MÉ. Une lame de fond nous avise que le départ est donné. Le pad de synthé est puissant et dès qu'il se met à agoniser, des percussions électroniques structurent la première phase de rythme qui est soutenue et entraînante. Des riffs de synthé se mettent à jacasser, en même temps que le séquenceur libère une poignée d'ions qui dribblent à l'ombre d’une solide ligne de basses pulsations. Des éléments à deux tons imitent des percussions métalliques, comme ça pourrait être aussi un dialogue percussif. Bref, tout se peut dans Stratus 4. C'est une 15zaine de secondes avant la 3ième minute qu'un premier pad brumeux nous confirme comment Danger in Dream est plus près de Tangerine Dream que la phonétique de son nom. C'est le début d'une incroyable séquence où la structure de rythme entreprend une vaste opération métamorphique, tant au niveau de son rythme que de ses structures de mélodies. Les nappes de synthé, les orchestrations de brume et surtout ce séquenceur dont on a oublié de fermer le robinet et qui déverse un flot de séquences qui prennent toutes les formes, alors que les éléments percussifs prennent tous les tons disponibles. Entendre le séquenceur noyer nos oreilles, les percussions métalliques à la White Eagle, ces riffs porteurs de voix, et cette fabuleuse structure teutonique des basses pulsations, tout est fait pour nous rendre accroc à ce splendide titre qui fait encore plus son effet à l'air libre, soit à travers les haut-parleurs. C'est 12 minutes de pur plaisir auditif lorsque la musique laisse tout le plancher au séquenceur et que Stratus 4 entreprend une modification plus tranchante pour nous entraîner dans le meilleur. Une finale grandiose pour un titre qui l'est tout autant et que vous réécouterez sans cesse depuis. Le titre suivant, Underwater Connections ne prend que 25 secondes avant de vous entraînez dans un vrai rock électronique hyper entraînant où le style offert par le duo Robert Wittek et Alexander Guelfenburg, soit le New Berlin High School, s'explique un peu mieux. Le débit est sec et martelé avec une précision sans aléas par un maillage de percussions électroniques, une bonne ligne de basses-pulsations et des effets électroniques cousus en riffs, à laquelle s'ajoute une ligne de voix robotique. Les pads de synthé tombent avec violence, engendrant des passages mélodieux qui fondent dans les oreilles. Précis et tapageur, ce rythme est autant addictif que celui de Stratus 4. Mais pas pour les mêmes raisons.

Conversation suit avec une structure qui épouse en mode plus lento, et sans tout l'incroyable flot du séquenceur, celle de Stratus 4 dont la texture spasmodique est plus évidente ici. En contrepartie, ce rythme minimaliste taillée avec des séquences qui couinent est la structure idéale pour coucher nombre de solos de synthé et d'effets harmoniques, parfois symphoniques, qui vont de pair avec cette structure dont le chaos bondissant modifie subtilement sa vision tonale. Plus long titre de ENTRANCE, Tyrell's Vision offre une ouverture qui remplie nos bras de chair de poule. C'est un downtempo lourd et bien dosé en saccades avec des percussions qui claquent comme un fouet sonore et des nano séquences qui coulent sur un convoyeur admirablement bien réglé, à tout le moins dans son introduction. Si les solos pleuvaient dans Conversation, ici l'emphase est mise sur les mélodies bien fragmentées et qui se raboutent à la perfection sur ce long parcourt flirtant avec les 20 minutes. Les élans de sirène apocalyptique sont aussi présents ici que sur Conversation, mais se développent avec une vision plus dramatique. Il y a une froideur dans ce titre, on penserait en fait qu'il se déroule dans un tunnel de glace, qui va de pair avec la vision futuriste de ce titre que des solos de synthé recouvrent d'une chaleur analogue des plus saisissantes. Le séquenceur commence une mutation de sa tonalité lorsqu'il arrive vers la 9ième minute, menant à de brefs rafales de séquences rythmiques et entraînant une transmutation qui s'approche de Underwater Connections pour finalement couler plus fluidement. Les solos et effets mélodieux unissent leurs timbres dans une 2ième partie où la nostalgie est de mise et qui lentement glisse lentement vers une forme de chaos rythmique qui s'enrobe de splendides textures d'harmonies. Des rafales brèves et précises où le sceau de Tangerine Dream est partout, partout, partout…Cet énorme bijou de MÉ contemporaine se termine avec le bref Free Tibet!, un titre atmosphérique qui se termine dans un gros fracs de gong tibétain.

ENTRANCE de Danger in Dream fait partie de cette liste d'albums de MÉ contemporaine à avoir délogé un de mes immuables de cette liste. Ça faisait longtemps que je voulais vous parler de ce bijou qui fait encore partie des albums que j'écoute aussi régulièrement que Poland ou encore Led Zep IV, mais je trouvais l'exercice assez intimidant. Voilà, c'est fait et j'espère avoir écrit l'essentiel afin de vous inciter à entendre ce magnifique album sans tomber dans cette exagération qui trop souvent modifie cette perception comme lorsqu'on dit que ma femme, c'est la plus belle…

Sylvain Lupari (19/01/22) *****

Disponible au Danger in Dream Bandcamp

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