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Writer's pictureSylvain Lupari

DIGITAL HORIZONS: Pegasus - 30 Years of Digital Horizons (2018) (FR)

Updated: Oct 8, 2019

“Il est temps de révéler la musique de Digital Horizons au monde des amateurs de musique électronique, en particulier ceux du style des années 80-90”

1 Pegasus 12:14 2 Tianma 8:57

3 Endless Scenery (DH30 Mix) 9:50

4 Drinking at Hippocrene 6:31

5 Plasma (DH30 Mix) 4:28

6 Chrysaor 7:40

(DDL 49:53)

(80-90's Berlin School)

Comment est-ce possible que la musique de Digital Horizon soit restée si loin des différents médias de l'Internet et des sphères de la MÉ depuis autant de temps? Et ce n'est pas parce que le projet du musicien Anglais Justin Ludford ait été mis en veilleuse, comme je l'ai pensé, au cours des dernières années. Oh que non, puisque le site Bandcamp de Digital Horizons liste une série d'EP et d'albums entre 2013 et la parution du très bon Ghost Station en Mars 2018. PEGASUS - 30 Years of Digital Horizons est une courte compilation de 6 titres et d'à peine 50 minutes de la longue carrière de Digital Horizons. Ça me porte à penser que seulement 50 minutes sur 30 ans de musique est plutôt un signe que la carrière du groupe mené-par-un-seul-homme a connu plus de bas que de hauts. Mais peu importe, c'est le présent qui semble compter et que nous a fait découvrir Justin Ludford avec Ghost Station et que finalement cette compilation est une porte vers un large univers où l'échantillonnage de bons titres reste toujours très subjectif. Mais une chose est certaine, PEGASUS - 30 Years of Digital Horizons est un téléchargement à se mettre entre les oreilles.

Tangerine Dream est au cœur des influences de Digital Horizons et c'est donc avec ces nappes aux tonalités du trio Allemand des années 80-90 que s'ouvre cette collection. Pegasus semble être une nouvelle composition qui amorce son arrimage à nos oreilles avec une série de nappes de synthé aussi délicates que des draps de soie qui flottent et ondulent sous les caresses d'un vent azuré. Le mouvement est très éthéré et dure près de 3 minutes où des parfums de The Keep caressent nos tympans. Un rythme émerge de cet effet de profondeur abyssale avec un mouvement d'un séquenceur qui passe en mode attaque. Les ions s'agglutinent sur un convoyeur qui fonctionne par saccades, élaborant une structure atypique mais qui s'inspire drôlement de Poland et des ces rythmes acrobatiques que l'on retrouve dans The Park Is Mine. Le titre sépare bien ses phases de rythmes avec de brefs passages ambiosphériques de façon à ne pas rendre sa structure intolérable à la longue. Des percussions appuient aussi cette structure de rythme qui par moments respire de simplicité. Un très bon titre pour amateurs de séquenceur. Tianma est un titre plus intense avec une belle enveloppe émotive et surtout plus musicale que dans Pegasus. D'ambiante, la musique évolue avec un séquenceur en mode rythme ambiant et des riffs de synthé toujours en mode TD. Des effets dramatiques, des lames de synthé tournoyant avec un effet apocalyptique et une brève épave mélodieuse teintée de nostalgie ornent les progressions d'un rythme ambiant vers un rock électronique pimenté par des percussions et des claquements de mains métalliques. On comprend que Endless Scenery et Plasma sont deux titres qui ont été remixés avec une saveur contemporaine. Le premier est un titre flottant inspiré par les mouvements de séquenceur des contes de Gert Emmens. Il y a une gradation émotive, de même qu'un passage d'ambiances avec des effets de voix elfiques. Plasma est plus dans le genre musique de films avec de bons effets dramatiques dans son développement. Drinking at Hippocrene est un peu dans le même genre mais avec des mouvements de rythmes sans vie et de percussions/séquenceur qui fonctionnent par phases dans un beau décor stellaire. Chrysaor termine cette compilation avec une belle structure de rythme cinématographique bourré d'effets dramatiques. Le mouvement du rythme est structuré par un séquenceur dont les amples lignes oscillatrices flottent sous une dense nappe d'effets et de lignes stationnaires.

Tout de même assez étrange qu'il y ait si peu d'informations et de nouvelles sur Digital Horizons dans tout l'univers du Web! Sa discographie n'est même pas disponible dans Discogs et son nom est totalement absent de la prestigieuse bibliothèque d’informations qu'est le site Encyclopedia of Electronic Music. C'est à n'y rien comprendre. Mais peu importe, cette compilation mérite d'être découverte par les amateurs de cette approche un peu froide de la Berlin School des années 80-90. La musique est bonne avec des élans propres à Justin Ludford. À découvrir…

Sylvain Lupari (18/08/18) ***¾**

Disponible au Digital Horizons Bandcamp

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