“Il y a toujours de la place dans mes oreilles pour une musique aussi puissante”
1 Clockwork 7:37
2 Sunny Island (Element 4 Remix) 7:34
3 Big Elephant 7:53
4 Deep Diving 6:46
5 Motionless 6:45
6 Unusual Normality 7:12
7 Stormland 6:54
8 Frilly People 6:24
9 Caribbean Pearls 8:18
(CD-R 63:03)
(EDM, Techno & Trance)
Après l'explosif T.N.T., Uwe Saher entreprend un virage technoïde et délaisse le genre trance pour embrasser les rythmes dansants et joyeux de la House Music. Mais peu importe les styles, ce nouvel album de Element 4 est un pur festival de techno minimaliste. Du haut de son stage virtuel, le musicien Allemand troque son costume de Brainwork et endosse celui d'un DJ qui s'est donné comme mandat d'étourdir sa foule. Et il y arrive. MONOTONY IN MOTION présente 9 titres qui s'enchaînent dans des rythmes fougueux où les percussions jouent un rôle prépondérant. C'est plus de 60 minutes d'une musique endiablée dont les festivals de Rave auraient tout intérêt à écouter.
Clockwork débute cette heure endiablée avec un rythme pulsatoire qui est appuyé par une ribambelle de percussions. L'intro étale tout son arsenal de percussions qui nourriront son évolution et qui nous entendrons un peu partout dans l'album. Ici, leurs pouvoirs s'effacent dans une résonante pulsation. Des boom-boom hypnotiques, des cymbales tssitt-tssitt et des riffs de clavier structurent un rythme qui donne l'impression de courir après son ombre. Des arpèges limpides émergent afin de créer la vision harmonique du titre. Ça devient une belle mélodie circulaire et séquencée en mode ascendant. Elle surdimensionne cette approche rythmique et mélodieuse que d'étranges gaz métalliques accompagnent sous formes de nappes saccadées. Comme un peu partout dans cet album E4 accumule ses rythmes avec une étonnante vision mélodieuse basée sur les orientations du séquenceur pour former l'axe principale des mélodies. Les effets sonores qui s'invitent ajoutent plus de profondeur aux rythmes statiques qui respirent avec ces brefs phases plus atmosphériques. Subtilement nous dévions vers Sunny Island (Element 4 Remix) qui emprunte les mêmes claquements et pulsations séquencées de Clockwork, mais avec une vision mélodieuse plus aérée et plus festive. Les accords y sont plus nerveux et voltigent sur une mesure qui permute discrètement vers un rythme plus accentué alors que le synthé trace des beaux souffles de trompettistes qui flottent au-dessus des riffs sautillants. C'est un titre vraiment accrocheur dont l'intensité harmonieuse suit une progression qui débouche vers les percussions tribales et festives de Big Elephant. Une belle ligne de basse aux accords élastiques et des riffs de synthé façonnent un rythme entêté qui est entrecoupé par des chapelets du séquenceur égrenant ses ions saccadés. Le tempo est de plomb et ceinturé de bons effets sonores qui forgent une ceinture stroboscopique sur des percussions ingénieuses, le point fort de ce 8ième album de E4, et une vrombissante ligne de basse.
Deep Diving poursuit sur un amalgame d'effets percussifs dont des claquements de mains, des cymbales tssitt-tssitt, des pulsations hypnotiques et une ligne de basse aux lentes courbes ascendantes qui structure un rythme minimaliste. Le rythme augmente graduellement son impact avec l'ajout de riffs stationnaires et d'autres accords qui se greffent et flottent dans un hésitante enveloppe harmonieuse. Le rythme devenu plus fragmenté, le titre accumule les stridentes lignes venues par secousses et des percussions bongos qui ajoutent encore plus de profondeur à la collection de percussions qui s'échange la base des rythmes hypnotiques de MONOTONY IN MOTION, sans oublier ces inlassables pulsations envoûtantes. Sur Motionless on a la vague impression que le rythme est plus statique, même s'il est toujours vêtu des mêmes éléments percussifs. Un rythme où les riffs de clavier sont plus parsemés et où leurs échos se perdent dans l'ajout de percussions métalliques qui papillonnent avec une symétrie toujours aussi calculée. Avec ses tssitt-tssitt métallisées et ses accords qui s'entrecroisent avec hésitation, Unusual Normality est sans doute le titre le moins lourd du nouvel album de Element 4. C'est un genre de sanctuaire de sérénité avant que Stormland ne débarque avec sa panoplie de percussions qui se chamaillent avec de beaux effets stéréo pour entrer dans nos oreilles. Un titre incroyablement lourd et ingénieux avec une superbe fusion de pulsations réverbérantes, percussions débordantes et d'accords de clavier sautant nerveusement, Stormland est en perpétuel mouvement et évolue en amassant de superbes arpèges cristallins qui gambadent sur une infernale structure pulsatoire. La finale est à jeter par terre et dévie tout en puissance vers les pesants cognements hypnotiques de Frilly People. Un titre où les lourds accords résonnants se greffent aux pulsations tonitruantes et s'accrochent aux furtives lignes du séquenceur pour créer une belle fusion harmonique. Des lignes qui s'épanouissent pour forger une approche mélodieuse inattendue sur un lit de boom-booms agressifs qui bifurquent vers Caribbean Pearls et son rythme tout aussi incisif où règne une approche mélodieuse tout aussi diversifiée et qui font la richesse et la profondeur de MONOTONY IN MOTION.
Lourd, puissant, hypnotique et musical. Ces 4 qualificatifs décrivent tout l'univers des rythmes et mélodies qui décorent MONOTONY IN MOTION. Je ne suis pas vraiment un amateur de House, techno ou trance. Mais il y a toujours de la place dans mes oreilles pour une musique puissante truffée de bons éléments percussifs qui nourrissent une panoplie de rythmes incendiaires. Et ce dernier album de Element 4 en est bourré. J'aime les subtilités et les fluidités dans les permutations des phases; MONOTONY IN MOTION en est plein. J'aime les séquences, les lignes de basse créatrices et les percussions; c'est l’essence même de cet album assez surprenant qui démontre que les tssitt-tssitt et boom-boom peuvent être aussi mélodieux qu'assourdissant.
Sylvain Lupari (08/10/11) *****
Disponible chez Brainwork Music
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