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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ERIC G: Waves (2021) (FR)

Même dans son cocon ambiant, la musique d'Eric respire la magie des années vintage

1 Nightmare 3:18

2 Sorrowsong 4:40

3 Median Meditation 13:39

4 Oceans 21:36

(DDL 43:14)

(Ambient Berlin School)

Il y a beaucoup de musique dans les voûtes d'Eric G. Je sais que le musicien-synthésiste suédois fait de la MÉ depuis la fin des années 70, par contre il reste très secret sur cette période. Autant que sur son identité! Je respecte ça, c'est la musique qui importe. Et il y en a de la très belle. WAVES propose une facette inaccoutumée venant de Mr. G. De la musique ambiante! De la bonne musique ambiante et surtout passionnée avec des ondes de synthé enveloppantes. Ajoutons à cela des éléments atmosphériques comme cosmiques, et nous avons là les ambiances idéales pour flotter avec ces tonalités inspirées des années analogues de Klaus Schulze et Neuronium. Enregistré autour de 83, la musique a été entièrement réarrangée et réenregistré en préservant cette teinte analogue qui donne toujours un peu plus de noblesse à la MÉ d'Eric G.

Un brouhaha des vents où se cachent des murmures comme des explosions, la musique de Nightmare reflète l'esprit du titre. Un bourdonnement industriel invite ses frissons à composer avec des effets prismatiques, des flashes électriques, des murmures dans les murs et plafonds et d'autres voix apeurées remplissent ces ambiances qui sont littéralement le berceau de bien des cauchemars. Aucune difficulté à y croire! Idem pour Sorrowsong et ces courts chants d'oiseaux électroniques à travers d'une violente tempête de woosshh. Un orgue se lève pour faire entendre ses nappes nasillardes s'élever avec une vision plus séraphique. Un chœur de moines murmureurs se fait entendre brièvement entre ces nappes qui superposent leur domination sur un titre obscur mais étonnement musical. Malgré son ouverture sombre Median Meditation éparpille ses notes de piano dans une bourrasque de woosshh et wiisshh. Une voix grotesque tente de ramener la musique dans les gouffres de Nightmare, mais les pads de synthé qui s'y collent ajoutent plus une profondeur lyrique à la musique. Des éléments organiques, un peu comme des grelots de shaman, embellissent ce qui est devenu une belle procession, sonnant un peu comme du bon vieux Pink Floyd, qui s'éteint en beau milieu de la 4ième minute. De la brume et autres fantaisies électroniques pour ambiances psychédéliques s'occupent des prochaines 4 minutes avant qu'un superbe Berlin School n'éclose tout juste après la 8ième minute. Le mouvement du séquenceur est pesant. S'appuyant sur des cymbales, il propulse de fabuleux solos de synthé sur un cha-cha électronique démembré. Et les 5 prochaines minutes sont du bonheur qui valent le prix du téléchargement de WAVES. Eric G se transforme en Chris Franke et Edgar Froese! Du pur délice mes amis, un séquenceur qui ne manque pas d'idées et des solos de synthé en mode acrobatie aérienne. Un énorme titre et ce même si le vocodeur y fait une brève intervention. C'est la seule portion de rythme dans WAVES, puisque Oceans est un titre atmosphérique riche de ces effets de la nature et du Cosmos. Les nappes de synthé font du surf sur les gigantesques vagues qui se heurtent à des récifs coniques. La musique est riche et jouée avec passion, faisant de Oceans un titre des plus intense. Le musicien suédois superpose ses nappes anesthésiantes en prenant soin de varier les tonalités, jouant ainsi sur les couleurs des émotions. Des effets électroniques ajoutent une touche très Klaus Schulze à cette titanesque ouverture qui tempère sa fougue autour de la 12ième minute en invitant le mellotron à faire chanter sa flûte dans une vision poétique qui chatouille notre épine dorsale. Le trémolo du chant est là pour faire vibrer les sens, avec les cuicui des moineaux résonnant sur un cours d'eau en dégel. Peu à peu, Oceans se déverse vers une phase plus psychédélique. Un bref moment avant que la musique revienne caresser nos oreilles dans une très belle finale.

Même dans une enveloppe ambiante, la musique d'Eric G respire la magie des années vintage. On écoute à bon volume pour en être complètement submergé tant la passion du synthésiste suédois emporte autant nos émotions que sa musique vers un autre niveau. La seule portion de rythme est fantastique alors que le reste, c'est de l'éther à la Neuronium et Klaus Schulze. On ne peut espérer mieux!

Sylvain Lupari (09/09/21) ****½*

Disponible au Eric G Bandcamp

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