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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Erik Wollo Silent Currents (2011) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

Deux CD en concert qui montrent les 2 côtés d'Erik Wollo à l'aube de sa carrière

1) Silent Currents CD 1: Live At Star's End April 27th, 2002 Part I to XII (52:28)

2) Silent Currents CD 2: Live At Star's End October 28th, 2007 Part I to XIV (51:43)

(CD/DDL 104:11)

(Ambient & Berlin School)

Que j'aime la musique de Erik Wollo! J'ai appris à connaître ce très bon guitariste Norvégien à travers ses collaborations avec Steve Roach et son album Gateway. C'est un guitariste avant-gardiste qui réussit à faire de sa guitare ce que les synthésistes font avec leurs synthés. Soit moduler des strates et effets qu'il joint à ses propres solos et harmonies. Il réussit ainsi à harmoniser ses nappes de guitares à celles des synthés et impulsions séquencées de Steve Roach, de même que Ian Boddy. En plus de s'adapter aux harmonies tribales de Deborah Martin et la musique très expérimentale de Bernhard Wöstheinrich.

Sur SILENT CURRENTS, il propose 2 enregistrements en concert donnés en 2002 et 2007 sur les ondes de l'émission de MÉ culte de Chuck Van Zyl; Star's End. Deux concerts d'une durée moyenne de 52 minutes, divisés en près de 26 segments. Des prestations aux textures musicales envoûtantes qui dépeint la dextérité, tant aux guitares qu'aux synthés de ce brillant musicien où la maturité et l'ingéniosité s'entend sur ce très beau coffret de 2 CD où 7 années séparent les 2 concerts. Enregistré lors de l'émission du 27 Avril 2002, Silent Currents 1 amorce son long voyage musical avec un fin mouvement linéaire d'où émergent de subtils riffs qui s'enchaînent en délicates boucles sous un ciel tamisé de couches d'une fusion synthé/guitare. L'odeur est métallique et le début du mouvement est doucement ambiant avec de délicates modulations teintées d'effets sonores hétéroclites émergeant des grottes d'Arizona. Elles sont entourées de nappes de guitare spectrales qui flottent sous de fines réverbérations et qui s'entrecroisent parmi les oblongues pulsations morphiques, alors que Silent Currents 1 embrasse ses premières séquences de rythme vers la 17ième minute. C'est un délicat mouvement séquencé avec des accords qui sautillent en alternance alors qu'émergent de langoureuses lamentations d'une six-cordes mélancolique. Une guitare nous guidant vers un miroitant mouvement scintillant avec des accords qui effleurent doucement la surface de la tranquillité sous l'effet fantomatique des ondulantes et sinueuses stries de guitare. Silent Currents 1 devient plus sombre et lourd. Part 7 flotte dans une lourdeur abyssale avec de chevrotantes lignes qui ondoient dans une lourde atmosphère métallique avant d'aboutir sur un limpide mouvement où des accords cristallins et des délicats solos de synthé dansent dans une spirale cosmique. Un beau moment mélodieux avant que les pulsations de Part 9 sautillent dans un mouvement saccadé, nous plongeant dans une fusion des univers tribaux et des immenses panoramas de Steve Roach. C'est un savoureux univers éclectique entouré de cerceaux métalliques qui s'entrechoquent et dont les éclats jonglent à l'ombre des couches de synthé et sa chorale aussi discrète que les accords de guitare. Ce bouillonnant passage sombre dévie vers les douceurs oniriques de Part 10 et de ses douces couches de guitares qui hurlent avec tendresse dans un désert solitaire avant de se transformer en lourdes couches qui glissent sur un très beau mouvement linéaire. Les premières percussions se font entendre sur Part 11. Elles résonnent sur une sinueuse ligne métallique au vert-de-gris croissant pour finalement embrasser les douceurs soporifiques de Part 12 et de son synthé aux couches angéliques, sonnant l'heure du dodo à poings et yeux fermés.

Un long souffle fragmente ses sonorités de verres pour dessiner une ligne saccadée dont l'écho se fond aux lourdes réverbérations et aux mélodieuses voix feutrées. Enregistré lors de l'émission du 28 Octobre 2007, Silent Currents 2 amorce ce concert avec plus d'émotivité, notamment à cause des chaleureux souffles de synthé-guitare qui se faufilent parmi des arpèges scintillants et des couches d'une guitare statique. Il y a tout une richesse sonore sur ce concert avec une meilleure fusion synthé/guitare qui multiplie les couches oniriques dans des structures morphiques emplies de délicats scintillements. Les premières pulsations de cet univers surréaliste émergent sur Part 3. Elles sautillent de leurs échos, moulant une surprenante arythmie dans une lourde ambiance nourrie de brefs solos de guitares et des lourdes strates d'un synthé sombre et enveloppant. Mélangeant ce demi-rythme et harmonie avec des accords de guitares qui roulent en boucles et de brefs solos qui flottent dans d'hybrides mouvements ambiants, Silent Currents 2 sillonne ses 14 segments avec une plus grande fluidité et une intense faune musicale qui faisait défaut sur le concert de 2002. Erik Wøllo a mûri et a acquit une plus grande dextérité, lui permettant d'entrelacer un peu mieux ses segments avec une plus grande richesse musicale. Si les sombres couches de synthé dessinent toujours des ondes spectrales, il y reste toujours une limpidité harmonieuse qui se détache, juxtaposant deux entités bien différentes sur le même mouvement, comme sur Part 6. Les mouvement d'errances synthétisées abondent, tissant de superbes moments ambiants qui sont souvent surpris par des pulsations impromptues comme on peut entendre sur Part 7 et Part 9 avec son suave chant flûté dans cet univers aux multiples dimensions sonores. Il y a des beaux passages où la guitare saupoudre ses notes dans de douces structures remplies d'effets d'écho, brodant de surréalistes mais accrocheuses mélodies dans de denses incantations synthétisées, comme dans Part 8, ou des mouvements solitaires partagés avec des couches de synthé morphiques dans un désert de crotales organiques, comme dans Part 10. L'univers de Silent Currents 2 est tout de même riche en textures de séquenceurs, Part 11 et Part 13, ou singulièrement animés d'éclectiques pulsations qui font chavirer les univers musicaux entre l'ambiant, le rythme léger et mélancolique comme sur Part 12.

Bref, 2 mondes et 7 années séparent les deux prestations de Erik Wøllo et ça s'entend. Si Silent Currents 1 est plus ambiant et arythmique, Silent Currents 2 est plus vivant et musical. On y entend un Erik Wollo avec plus de maturité et d'assurance qui n'a plus peur des rythmes et défis pour maîtriser plusieurs instruments en concert. SILENT CURRENTS est un bel album qui s'adresse principalement aux fans de Wøllo, quoique le 2ième CD soit d'une étonnante musicalité et pourrait plaire aux amateurs de musique électronique plus près du style Berlin School. À noter la très belle pochette qui enveloppe ce très beau coffret de genre digipack qui est une belle petite œuvre d'art et qui abonde dans les réalisations du label de Sam Rosenthal, Projekt.

Sylvain Lupari (15/09/11) *****

Disponible au Projekt Records Bandcamp

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