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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Forrest Fang The Book of Wanderers (2020) (FR)

Updated: Dec 10, 2022

Féérique, mystique, ethnique et folklorique; Forrest Fang et sa musique sont dans une classe à part

1 An Atom on a Long Chain 9:09

2 Song of the Wanderer 5:54

3 Tale of the Egret 8:05

4 Astir 4:00

5 Atlantis 12:44

6 Elephant Steps 6:24

7 Chasing Stars 5:47

8 From the Hollows 8:28

9 Water Pod 4:22

10 Kepler's Return 6:20

(CD/DDL 71:20)

(Tribal Ambient)

Les notes d'un piano lumineux tracent une apparence zigzagante qui court dans une brise irisée de couleurs sibyllines. C'est comme entendre le piano répétitif de Philip Glass. Cette ouverture semble réfléchir sur son avenir pour finalement entreprendre une chorégraphie de danse moderne avec une mise-en-scène pigée dans les échos du piano et ses notes grisantes qui volent littéralement en alternant vivement ses notes. Le débit est ainsi accentué comme dans un ballet avant-gardiste. De basses pulsations secondent la cadence du piano qui zigzague follement dans de lentes orchestrations flottantes. An Atom on a Long Chain porte admirablement sa musique en relation avec son titre, lorsque Forrest Fang entreprend une 3ième structure de rythme qui ralenti légèrement la cadence dans de soyeuses orchestrations. Un très bon titre qui initie sans doute le plus bel album du musicien sino-américain. Quand je veux vraiment décroché, je me tourne assez souvent vers la musique de Forrest Fang. Son style tribal ambiant majoritairement acoustique, les synthés sont tisseurs d'ambiances, n'a pas son pareil pour nous amener vers des panoramas musicaux que nous créons aisément sur les parcours de sa musique tantôt alambiquée et quelques fois tournée vers du New Age progressif. THE BOOK OF WANDERERS est un splendide album avec de forts moments d'intensités qui se réconfortent au travers de paisibles paysages ambiants remplies de sagesse.

Comme avec Song of the Wanderer qui est une belle ballade tribale animée par les percussions gamelan, créant un troupeau de clochettes soutenue par un piano à la tonalité tamisée. Les vents de brume entourent le rythme avec une apparence de soie brulée par le soleil. Vous entendez des voix qui vous donnent raison et donnent une légèreté énigmatique à Song of the Wanderer. Tale of the Egret fait murmurer des cordes d'un instrument acoustique qui délie les ambiances en créant une illusion de fête tribale. La flûte de Robert Rich règne sur la première partie de ce titre invitant pour une transe spirituelle alors qu'une cithare ensorcèle notre soumission momentanée dans un très beau titre qui explique le mieux l'expression tribal ambiant. Astir propose une belle musique mélodieuse avec une union piano et flottille de violons à faire pleurer les arbres de cette forêt aux couleurs et aux souffles d'oxyde de fer. Atlantis vit dans un intense bouillon sonore. Un décor en mouvement auquel se greffe différents éléments sonores qui entoure la mélodie pincée dans une guitare acoustique. Son panorama est constitué d'instruments à cordes, de nappes orchestrales, de violons aux ailes valsantes, de brises ocrées et de murmures des fées des bois. Cette aria circulaire attire une ombre, dansant un piqué aérien qui est le cœur enchanteur de cet intense combat entre la mélodie et ses éléments contrastants.

Des brises de la quiétude tonnent de puissantes percussions tribales, fortement appuyées par des cliquetis de feu dans une ambiance surchauffée. Dans une ambiance très Vangelis, Elephant Steps nous sort de cette longue phase d'ambiances avec un rythme fou. Des cognements et diverses percussions argilophones refusent toute coordinations rythmiques dans cette transe tribale où l'on entend des cris. Une muraille de cris, forgeant une chorale avec une intensité émeutière meurtrière. Un titre d'une incroyable intensité qui a fait trembler mes Totem. Parlant Vangelis, Chasing Stars est une superbe mélodie électronique qui nous enivre avec son carrousel d'arpèges moirés qui monte et descend sous un ciel éclairé de ses milliers de prismes stationnaires. From the Hollows est un titre ambiant sombre avec une texture de vents granuleux qui souffle sur des carillons abandonnées dans les déserts du futur. Le titre possède une haute teneur en mélancolie qu'il réussit par moments à nous entrainer dans des ambiances sordides où des musiciens grattent des instruments à cordes sans réussir à coller quelque chose de tangible. Il y a ce piano…mais il est loin et on sent son pianiste désintéressé. J'ai lu quelque part que From the Hollows a été composé pour l'anniversaire de Brian Eno. Ça lui ressemble, mais je trouve qu'il y a énormément de vie, de matière et de texture pour ignorer les beautés cachées dans ce titre. Water Pod est une autre courte mélodie joyeuse et entraînante avec une approche folklorique festive. Il y a du Sensitive Chaos, mais en plus tribal païen, dans ce titre et ces merveilleux tintements enivrants des percussions Gamelan et du cithare. Kepler's Return termine cet autre brillant album de Forrest Fang avec une dense mosaïque atmosphérique remplie des bourdonnements de drones. Nos oreilles perçoivent la présence de cette étrange chorale qui a garnie les différentes murailles des textures de Dark Ambient éparpillées dans THE BOOK OF WANDERERS. Construites autour des résidus d'accords étirés au maximum et d'orchestrations poudreuses et sombres, ces murailles sont les forteresses d'un album qui offre toutes ses possibilités afin de nous piéger!

Pourquoi bouder son plaisir? Forrest Fang et sa musique sont dans une classe à part. Féérique, mystique, ethnique et folklorique, la musique de THE BOOK OF WANDERERS est une immense toile atmosphérique où il nous promène à travers différentes histoires qui affichent tous un haut niveau de professionnalisme. Un superbe album, puissant, intense et sans faiblesses où illusion et désillusion émerveille et surprend.

Sylvain Lupari (29/09/20) ****½*

Disponible au Projekt Records Bandcamp

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