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  • Writer's pictureSylvain Lupari

FRANK AYERS: Crossroads (2018) (FR)

Musique mélodieuse construite autour de courts titres, Crossroads a ce petit quelque chose qui vous rendra accro à la musique de Frank Ayers

1 Greenwich 4:35 2 Shibuya 4:31 3 El Raval 4:48 4 King's Cross 3:53 5 Biscayne 4:41 6 Hayes Valley 4:42 7 Mont Royal 4:46 8 Nanjing 5:00 9 Brandenburg 6:58 Frank Ayers Music

(CD/DDL 44:00) (Rock Électronique mélodieux)

Il est toujours un peu aventureux de présenter un opus, et ce peu importe le genre musical, où nichent de courtes pièces, surtout dans un genre, comme la MÉ, où les permutations musicales et les rebondissements vers les rythmes sont la nourriture d'oreilles plus sophistiquées, d'esprits plus ouverts et surtout affamées de sons et de tons. Des groupes tel que Yes, Genesis et, plus près du style MÉ, Tangerine Dream ont bouleversé les habitudes de leurs légions de fans, alors que plusieurs ont quitté leurs navires. Pour son 3ième album, Frank Ayers a décidé de relever ce pari hasardeux en présentant 9 réflexions en musique sur divers parcs dans différentes villes où il a posé les pieds. Partageant ses structures entre rythmes très mélodiques et des textures d'ambiances aussi bourrées d'éléments mélodieux qui s'attachent très bien à notre âme, le synthésiste français, connu pour son approche très classique, signe ici un album dont l'audace de ce changement d'orientation n'est pas sans rappeler un certain Le Parc de Tangerine Dream. Même que les liens de similitude rapprochent les thématiques de ces 2 albums.

Ce dernier voyage de Frank Ayers débute avec des multicouches de vagues cosmiques d'où se détachent des nappes de voix astrales qui s'enlacent et fusionnent sous des chants d'étoiles et des sédiments de prismes. C'est comme un soir de pleine lune où la tranquillité des espaces s'entend dans la texture très orchestrale de Greenwich. Ce lent mouvement, où les nappes de voix deviennent plus dominantes, se dirige vers une dernière minute agitée par une ligne de séquences dont les rapides et constants sauts de ses ions débordent avec une touche d'intensité, fournie par une basse pulsation, afin d'ouvrir Shibuya. La corrélation avec les ambiances, notamment les riffs de synthé, de Le Parc ne peut être ignorée ici. Frank Ayers fait tout un travail autour de sa ligne de séquences dont le débit minimaliste reste toujours aussi vif. Mise à part ces riffs de synthé, en fait ce sont des nappes de brumes, le rythme est appuyé par des effets de voix synthétisés et d'autres éléments qui éclatent comme des bourgeons soniques. De bons effets d'échos des percussions et cette ligne de basse, qui joue avec l'intensité du mouvement, ornent ce rock électronique remplie de bons solos assez harmoniques. Ça c'est le genre de titre qui colle aux tympans. Et il y en a plein ici! El Raval est un titre d'ambiances riches avec ses textures orchestrales qui flottent pour accueillir les hululements d'un synthé très émotif. Les cris s'estompent alors que la texture d'ambiances devient plus lente et finalement silencieuse, inaugurant la vicieuse attaque de King's Cross et de son rythme nerveux, grouillant de lignes rythmiques spasmodiques, où niche une très belle mélodie accrocheuse, qui se siffle aisément. Un immense ver-d'oreille se produit ici. Par la suite, Biscayne tombe entre nos oreilles comme une si session de Legend, ou The Keep, était récupéré par Frank Ayers. En fait on pourrait même cité Wavelength à cause de son approche ambiante plutôt cosmique. Des nappes de voix flottent dans un endroit sombre, à peine éclairé par quelques accords perdus et des élans de nappes lumineuses qui vont et viennent sans solliciter une ouverture pour du rythme. Ces voix évoluent dans une texture émotive, comme une chorale de spectres appelant la lumière. Après un autre essaim d'éléments d'ambiances riches en textures cosmiques, Hayes Valley dérive vers le rythme oscillatoire de Mont Royal, une pure ballade électronique gavée de somptueux solos de synthé et où les riffs de clavier, et d'autres beaux effets électroniques, restent parfumés des ambiances de Tangerine Dream des années Jive. Beau, avec un esprit de poésie, ce titre, dont le parc est très proche de ma ville natale, vous donnera envie de l'écouter encore et encore. Nanjing propose aussi des textures d'ambiances qui voyagent entre les planètes. Le synthé écrit sa poésie sur un invisible paysage sonore où s'enlacent des multicouches de synthé dont les soupirs et orchestrations accrochent une teinte de nostalgie sur notre âme. Le mélange ici entre la période analogue de la MÉ et son essence plus contemporaine domine plus ici qu'ailleurs dans CROSSROADS qui conclut son voyage en sons et en effets avec un autre rythme électronique très inspirant, Brandenburg. Encore ici, les parfums de Tangerine Dream flottent avec cette unique façon dont Frank Ayers à de transposer ses influences avec une vision qui lui est très personnelle. Et c'est une des principales raisons qui donne cet aspect autant charmeur à cet album où les ambiances et les rythmes se suivent dans une mosaïque de 44 minutes bien pensées, bien placées. Et ce charme qui ira en décuplant à mesure que CROSSROADS vous magnétisera, écoute après écoute. Parce que c'est aussi ce genre d'album que l'on écoute en boucle, tant il est beau, lyrique et étonnement musical pour le genre. À recommander si vous êtes un fan de la période Jive de Tangerine Dream. Sinon, si la belle musique vous interpelle! Sylvain Lupari (31/05/18) ****½*

Disponible au Frank Ayers Bandcamp

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