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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Gustavo Jobim Dangerous Nights (2023) (FR)

Des bons rythmes et des ambiances de films dans un album plein de fascinantes surprises

1 March of the Elementals 3:49

2 Dangerous Nights 4:47

3 Downtown Midnight 4:25

4 1.00 am Deckard zapping tv channels 5:48

5 Jack the Ripper 5:39

6 The Vampire Lurks 3:54

7 The Shores of Fate 4:49

8 At the Occult Library 2:30

9 The Passage of Time 5:31

10 Dusk in the Forest 3:50

(CD-r/DDL 45:06)

(EDM, Industrial E-Rock)

DANGEROUS NIGHTS est une suite à cette collection de titres que Gustavo Jobim offrait dans son premier album sur Cyclical Dreams, Deep Blue. Sauf qu'ici, le musicien-synthésiste du Brésil propose plutôt une musique électronique (MÉ) plus vivante et animée par une panoplie de rythmes, exception faite de 2 titres, qui flirtent entre de la EDM et du Krautrock industriel dans des ambiances cinématographiques qui sont inspirées par des films d'angoisse, sinon d'horreur. Et comme dans Deep Blue, la musique proposée sur DANGEROUS NIGHTS anime des courts métrages, des vidéos que le musicien propose sur sa chaine YouTube. Les rythmes sont tous entrainants, certains moins que d'autres, avec cette texture organique et élastique qui donne un léger effet de ventouse caoutchouteuse dans les structures bondissantes du séquenceur qui est très bien secondé par la basse et les percussions électroniques. Le synthé possède une touche spectrale avec une enveloppe granuleuse qui projette des éclats lugubres et ténébreux dans des ambiances plutôt industrielles. Bref un album dynamique avec une collection de rythmes assortis qui sont idéaux pour un party rave dans une usine désaffectée et où les invités sont déguisés en zombies.

C'est dans une ambiance de grisaille que March of the Elementals ouvre les 10 chapitres cinématographiques de ce DANGEROUS NIGHTS. Les percussions martèlent un rythme lent avec une précision métronomique. Une ombre de la basse souffle des impulsions sourdes alors que le clavier jette des nappes d'harmonies patibulaires qui ont cette texture de bourdonnements radioactifs. L'entrain et le rythme, assourdi comme assombri, me font beaucoup penser à Down in the Park de Gary Numan. La pièce-titre propose une évolution rythmique très intéressante. Dangerous Nights débute avec une ossature ondulatoire de rythme pulsatoire avec des effets de grommèlements élastiques. Le synthé tisse une ambiance spectrale avec des airs sibyllins qui flottent avec une fine touche de mélodie fantomatique. La première mutation se présente avec une ligne d'arpèges qui scintille en virevoltant, comme un mince jet de lumière sonore qu'on fait tournoyer pour exciter un chat. Un ligne de basses séquences, qui galope et gambade, et des percussions, avec un effet bruyant métallisé, propulsent par la suite Dangerous Nights dans les territoires d'une EDM teintée d'une vision psychédélique industrielle. Une tonalité bourdonnante termine le titre et introduit aussi le rock électronique très vivant de Downtown Midnight. Son rythme est soulevé par un jeu de percussions très entrainant et une ligne de basse aussi dévorante pour les sens que dans la pièce-titre. La texture et les harmonies du synthé s'inspirent aussi du dernier titre. L'enveloppe tonale est enduite d'une couche de grésillement, de bruit croustillant qui donne une profondeur gothique-industrielle à ce rythme propice à nous faire faire du headbanger. Avec un titre semblable, on imagine que 1.00 am Deckard zapping tv channels s'inspire des ambiances de Blade Runner! Sur un style de downtempo jazzé, encore ici les pulsations ont cet aspect de résonnance industrielle, les harmonies ambiantes et flottantes d'un synthé joué par un esprit mélancolique sont dans le ton de Vangelis. Ça s'écoute très bien!

Le synthé dans Jack the Ripper revêt une tonalité plus musicale, les influences de Tangerine Dream sont nettement présentes, sur une structure de rythme à mi-chemin entre le downtempo et la IDM. Je ne savais pas que le célèbre tueur en série de Whitechapel avait un goût prononcé pour faire la fête 😊! La structure, à la fois lente et entrainante, de The Vampire Lurks fait dans du rock gothique qui me rappelle la période dépressive et noire de The Cure. Le rythme gagne en vélocité à mesure que les secondes s'évaporent. The Shores of Fate est le premier titre plus tranquille, plus atmosphérique de cette séduisante collection de musique inspirée du cinéma contemporain. Ce sont des arpèges scintillants qui tracent une mélodie errante, sur une ligne de basse qui a mal à l'âme, qui contrôle la destinée du titre. Nous restons dans ce domaine de musique moins dynamique avec At the Occult Library dont l'atmosphère est en tous points conforme à l'idée derrière le titre. C'est une musique d'ambiance cinématographique pour un film d'horreur qui est fort bien structurée par son rythme secret mue par une ombre de basse vampirique dont la procession est hantée par des nuées virevoltantes d'arpèges passagères et un magnifique chant spectral du synthé. Frissons garantis! The Passage of Time reprend les guides des rythmes débridés de DANGEROUS NIGHTS avec une structure de pulsations séquencées en un long trajet de spasmes et secousses qui donne cet effet d'écouter les battements cardiaques hyper syncopés d'une ventouse géante. Le synthé revête une tonalité enfantine, quasiment virginale des contes pour enfants sur le point de se faire dévorer, dans un titre où le délire des ténèbres est occis par ce genre de comptine infantilisée. La musique de Dusk in the Forest est d'un genre processionnel avec une marche lente sculptée par des pads et des riffs de synthé qui tombent avec hésitation. Des pépiements d'oiseaux, dissimulés ici et là, complètent le décor somme toute assez ténébreux de ce dernier titre d'un album rempli de fascinantes surprises. À écouter les portes de l'imaginaire grandes ouvertes!

Sylvain Lupari (25/03/23) ****¼*

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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