top of page
Writer's pictureSylvain Lupari

HINTERLAND: Codes of the Biosphere (2021) (FR)

“Bref! On peut tourner un film dans notre tĂȘte avec ce premier album de Hinterland”

1 Eykela Forest 7:04

2 Vossai Moonfall 6:22

3 The Arc 7:32

4 Triangulation Station 11:00

5 Umbral Pass 8:14

6 Circumnavigation 7:56

7 Codes of the Biosphere 8:24

(DDL 24 Bits 56:32)

(Dark Ambient, Cinematic score)

Tout nouveau projet musical mettant en lienSean Costello, Isostatic, et un des boss de Synphaera Records, Don Tyler qui est derriÚre Remote Vision, Hinterland propose en CODES OF THE BIOSPHERE un premier album de musique atmosphérique aux ressources sonores qui se renouvellent de titre en titre. Le décor est fabuleux, mélangeant les sombres inquiétudes des bourdonnements plus ou moins compactes à des paysages aux lentes évolutions et qui flirtent sur le bout des doigts avec une vision psybient. Majoritairement ambiant, l'album projette une dimension sensorielle qui répond adéquatement aux influences d'Isostatic et de ses paysages musicaux tiraillés entre les couleurs émeraude et écarlate qui peint une vision d'aprÚs-monde assez réaliste et conforme au livret de photos en format PDF qui vient avec le téléchargement, toujours offert en 24Bits.

Eykela Forest nous fait entrer dans CODES OF THE BIOSPHERE par des bip continus qui se fondent dans une masse noire bourdonnante. Une ossature de rythme fantĂŽme disparaĂźt aussi tĂŽt apparu. Ces bourdonnements laissent entendre l'action d'un cours d'eau qui se dĂ©veloppe en magma bouillonnant. Les woosshh sont Ă©normes et affamĂ©s. Et si des tintements ornent le dĂ©cor avec une vision sĂ©raphique, c'est aussi pour rĂ©veiller un rythme statique Ă©vanescent tournoyant avec une dĂ©licate inclinaison stroboscopique. Un peu plus longue, cette invitation rythmique est avalĂ©e par un autre passage atmosphĂ©rique drainant les vrombissements d'une vie industrielle au-delĂ  des nappes de synthĂ©. Une troisiĂšme incursion rythmique parvient Ă  nos oreilles autour des 5:30 minutes. Toujours aussi vif et sec, ce rythme circulaire vient complĂ©ter les 7 minutes de ce titre introductif qui donne un bon avant-goĂ»t des 50 prochaines minutes de ce nouvel album en tĂ©lĂ©chargement du duo Hinterland. Vossai Moonfall est un titre planant sans souffle de rythme, mais des souffles de vie. Comme ces chants de flĂ»te qui endorment les basse-pulsations dont l'Ă©cho se fond dans les effets de drone Ă  peine bourdonnant. Une approche mĂ©lodieuse s'extirpe peu Ă  peu de cette masse de sons. Un peu comme une harpe mĂ©canique, elle dĂ©veloppe son approche sĂ©quencĂ©e avec une gradation Ă©motive oĂč tintent d'autres arpĂšges et vibrionnent des nids de drones. La vision Ă©thĂ©rĂ©e que Sean Costello et Don Tyler tissent sur cet album est assez fusionnelle entre les acouphĂšnes et ces nappes de voix cĂ©lestes qui augmentent le niveau d'intensitĂ©. Ici, comme ailleurs dans CODES OF THE BIOSPHERE. The Arc poursuit sur cette lancĂ© mĂ©langeant intensitĂ© et Ă©motivitĂ©, entreprise dans le dernier droit de Vossai Moonfall, avec une ouverture qui Ă©crase nos sens. Les oreilles en alerte face Ă  cette avalanche de tonalitĂ©s, son ouverture est digne du dĂ©placement d'une mĂ©ga navette spatiale filmĂ© pour le cinĂ©ma IMAX avec son THX. DiffĂ©rentes sonoritĂ©s et effets sonores convergent sur les 90 premiĂšres secondes du titre qui diminue graduellement son niveau d'intensitĂ© pour atteindre un panorama qui Ă©quivaut Ă  ce que nos yeux voient sur le livret de photos. C'est beau, c'est serein voire idyllique!

Nous captons les premiers rythmes de l'album avec Triangulation Station. Le titre demande 90 secondes atmosphĂ©riques avant de faire entendre le sĂ©quenceur dĂ©lier une structure zigzagant chĂ©tivement sous un gros nuage de drones Ă©lectronique. TantĂŽt entendable et parfois Ă©touffĂ©e, la structure voyage parmi les diffĂ©rentes teintes et allĂ©s des nappes de synthĂ© jusqu'Ă  disparaĂźtre, 3 minutes plus tard, dans une masse de drones et de distorsions qui s'apaise 3 minutes plus loin. CĂ©dant les droits du rythme de nouveau au sĂ©quenceur qui revient une seconde fois alors que Triangulation Station se conclura avec une structure doucement chevrotante sous de belles orchestrations Ă  faire fondre l'Ăąme le moins sensible de la place. Umbral Pass est un autre de ces titres ambiants dont les paysages Ă©volutifs dĂ©veloppent notre imagination. Un titre avec des accords en verre rĂ©sonnant dont la photo du livret PDF Ă©volue en symbiose avec nos oreilles. L'enveloppe sonore est envahissante, quasiment claustrophobique, avec des dĂ©tails qui rencontrent les perspectives de dĂ©couverte de ce passage aux ombres iodĂ©es. Circumnavigation se dĂ©veloppe un peu comme le titre prĂ©cĂ©dent, mais en plus lent. Un titre atmosphĂ©rique centrĂ© sur les bruissements des vents et oĂč des accords errant structurent des songes entre les woosshh. La piĂšce-titre explore une fascinante mĂ©lodie ambiante qui devient une sĂ©duisante comptine astrale pour nuits insomniaques. Le dĂ©cor est Ă  la grandeur de ce premier album de Hinterland qui est construit sur la dynamique du label amĂ©ricain dont les trĂšs bons albums ne cessent de s'empiler.

Bande de sons futuriste pour le cinĂ©aste en nous qui rĂȘve de rĂ©aliser un film de science-fiction, CODES OF THE BIOSPHERE contient les ressources nĂ©cessaires pour nous pousser toujours un peu plus loin dans une rĂ©flexion pour explorer une planĂšte Ă  l'oxygĂšne iodĂ©e. L'idĂ©e d'intĂ©grer un livret PDF oĂč chaque titre s'exprime par une image aide grandement Ă  dĂ©bloquer une imagination timide. Bref! On peut tourner un film dans notre tĂȘte avec ce premier album de Hinterland.

Sylvain Lupari (17/10/21) *****

Disponible chez Exosphere Bandcamp

133 views0 comments

Recent Posts

See All

Comments


bottom of page