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  • Writer's pictureSylvain Lupari

INDRA: Interactive Play (The Essential) Vol. II (2011) (FR)

Indra mérite d'être finalement reconnu à la hauteur de son talent

1 Walking on the Moon (excerpt Space) 3:46

2 The Living Forest (excerpt Seven) 5:38

3 Golden Ray (excerpt Seven) 4:38

4 Prelude (excerpt Plenitude) 3:14

5 Sheherezad (Tales from Arabia) 3:14

6 The Holy Dance (excerpt Magic Collection) 4:40

7 Passing Pulse (excerpt Magic Collection) 3:26

8 Veda (excerpt Cosmic Sound) 7:38

9 Turning Away (excerpt from Turning Away) 6:07

10 Rustic Pictures (excerpt from Kingdom of Light) 4:25

11 Plenitude (excerpt from Plenitude) 4:25

12 Synapse (bonus track recorded in 2007) 25:17

Eagle Music: EMCD0322011

(DDL 76:01)

(Oneiric, Minimalist, Roumanian School)

Ce deuxième volet de Interactive Play propose un côté plus sombre et introspectif de Indra avec des titres plus ambiants et atmosphériques où les rythmes percent des membranes iodées et irisées. Seul vestige de l'album Space, Walking on the Moon débute cette deuxième compilation avec un titre qui coule dans nos oreilles avec un doux parfum musical des années psychédéliques. Des ondes de synthé et de clavier s'enlacent dans des mouvements de nappes envahissantes et flottantes sur des percussions qui tonnent et résonnent, moulant un envoûtant rythme de transe cérébral où de fins arpèges émergent vers la toute fin. L'intro de The Living Forest est submergée de brises cosmiques et de murmures soufflés qui alimentent une sourde agitation poly sonique. Des soupirs de violons s'élèvent. Ils ouvrent la porte à un rythme lourd qui trace une lente course ascendante dont les pas pèsent dans des nuages de brume, moulant un rythme soutenu et symétrique. Un rythme transporté par les caresses des violons, percuté par des percussions et doublé par d'autres touches de séquences plus limpides. Aussi de l'album Seven, Golden Ray s'appuie sur un rythme pulsant légèrement dans des nuages de brume jetée par les violons, emportant les doux parfums mélancoliques qui semble régner sur cet album dont je ne peux effacer un étrange lien que je fais avec Adelbert Von Deyen et son album Atmosphere. C'est très beau. Avec ses accords qui tombent comme un métronome sur acide, Prelude s'apprête à tisser le cocon pour un beau ver d'oreille. Le flux est étrangement envoûtant, même si dépourvu de rythme, avec de fines modulations dans son déroulement. Des accords de sitar tintent derrière ce tic-tac hypnotique qui tranquillement s'imbibe de brume irisée et de chœurs iodés alors que des percussions tombent un peu avant la deuxième minute, solidifiant l'impact harmonique de cette innocente ritournelle. Après une incursion dans les danses tribales des peuples nomades des sables en Sheherezad, The Holy Dance offre une approche rythmique hésitante avec des accords qui ondoient sur un lit de brume iridescente. Le rythme est flou et délicat. Il sautille avec légèreté sous de beaux solos de synthé inspirés qui transpirent une sérénité astrale et unissent leurs poésies à des souffles flûtés. Plus saccadé, Passing Pulse étale ses ébats rythmiques à l'aide de percussions dont le flux irrégulier concorde avec les accords pincés, formant un léger tourbillon rythmique qui tournoie par la force des vents. Des strates de violon happent ce rythme inoffensif et l'enroule d'un beau mouvement de style staccato, comme des flocons de neige tourbillonnant dans une tempête soufflée par des chœurs, perturbée par des tams-tams et nourrie par des violons voraces. J'aurais aimé entendre la suite! Veda est un titre d'atmosphère où les ondes de synthé tournoient et s'enchevêtrent entre des accords d'une harpe et des gouttelettes d'eau.

C'est un long passage ambiant, comme Plenitude qui est par contre plus orchestral donc plus touchant où le synthé/mellotron joue un rôle prépondérant en multipliant les ondes amphibiennes qui modulent une approche psychédélicosmique et surréaliste, comme dans les premières œuvres de Tangerine Dream (Zeit et Atem). Turning Away est l'un des premiers titres que Indra a composés et il exploite à fond ses 30 minutes dans sa version originale. On a droit sur INTERACTIVE PLAY (The Essential) Vol II à la finale où les séquences tourbillonnent sous des nappes de synthé morphiques valsant et ceinturant un rythme circulaire d'où s'échappent de fines percussions aux claquements feutrés. C'est très beau et très représentatif du style minimaliste de Indra tout comme Rustic Pictures de l'album