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  • Writer's pictureSylvain Lupari

INDRA: Live in the Salt Mine 2007 (2010) (FR)

C'est indéniablement un incontournable pour les fans d'Indra et pour ceux qui veulent découvrir ce fascinant musicien aux frontières astrales

1 Magneto 20:40

2 The Moog Prophecy 16:43

3 Mythical Forest 27:52

4 Encore 9:37

(CD-R/DVD/DDL 74:52)

(Roumanian & Berlin School)

Voir Indra en concert n'est pas à la portée de tous. Les spectacles du synthésistes Roumains sont parcimonieusement éparpillés dans son coin de pays, restreignant les chances de ses fans hors de la Roumanie de le voir en spectacle. LIVE IN THE SALTMINE corrige la situation en nous transportant dans un spectacle que les vastes grottes minières rendent très intimiste. Un beau coffret CD/DVD où l'on voit le Making Of de ce concert et une longue entrevue de près d'une heure dans les studios de l'orgueil de la Roumanie. Une entrevue qui démystifie un peu l'homme derrière les claviers. Mais par-dessus tout, le DVD nous démontre une des grandes forces artistiques d'Indra; son extrême habileté d'habiller, et ce tout en douceur et en subtilité, ses rythmes et ses structures minimalismes. Enregistré dans la mine de sel de Turda en 2007, LIVE IN THE SALTMINE est un pur exercice de style où Indra captive son auditoire avec de longs titres aux structures minimalismes qui tranquillement se recouvrent et vivotent par la magie Indra.

Une séquence aux vibrations frénétiques ouvre Magneto. D'entrée de jeu, Indra charme avec l'ajout d'une autre séquence aux accords qui caquètent nerveusement sur une structure torsadée par ses ondulations en boucle. Déjà nos oreilles sont prises d'assaut par ses 2 séquences qui s'entrecroisent dans une transe minimalisme propre au style d'Indra. Des strates et des stries métalliques survolent ce mouvement hypnotique où une panoplie de sonorités hétéroclites, digne de vieilles usines désaffectées, s'ajoutent à cette rythmique hachurée, alors qu'une salve de solos tourbillonne au-dessus d'un tempo qui par moments accroît son intensité comme un train sillonnant des vallons inégaux. De longs et sinueux solos aux boucles torsadés survolent ce parcours séquencé qui, vers la 8ième minute, emprunte un sentier musical technoïde avec une belle ligne de basse qui roule sous des strates métallisées. Magneto emprunte un rythme lourd qui est grugé d'accords qui sautillent avec émerveillement sur une ligne de rythme syncopée qui ondule autour de furieux arpèges rythmiques, portant Magneto sur les rails d'un train souterrain submergé par des vagues d'un synthé aux enveloppes musicales hybrides. Le rythme continue sa poussée minimaliste avec ces pulsations qui deviennent plus intenses et dont l'enveloppe feutrée aide à propulser le train rythmique entre le rock et la techno, sous de superbes strates enveloppantes. Nous sommes dans une phase de transe hypnotique à la Indra qui défile tel un train chargé aux stéroïdes séquencés. Emprunté au monde minimalisme de Klaus Schulze, ce concept musical est devenu une partie de la signature Indra qui a su en modifier le sens en y ajoutant une surabondance de séquences et d'éléments électroniques sur des rythmes en constantes croissances. Prenons The Moog Prophecy et ses lourdes nappes résonnantes qui en font l'introduction. Des percussions tambourinées y dansent sous les torques éthérés des solos de synthé alors que le mouvement s'amplifie graduellement avec autre ligne séquencée saccadée qui y moule un délicat tempo syncopé. Un tempo qui permute sa structure cadencée dans un royaume électronique truffé de sonorités provenant de la panoplie de synthés que manipule Indra.

Mythical Forest est un long titre ambiant qui évolue sur une lente structure rythmique fragmentée de passages atmosphériques. Ce plus long titre ouvre tout en douceur, présentant un univers gris assiégé par une fine bruine et de délicates complaintes d'un synthé aux tonalités d'un saxophoniste égaré sous la pluie, rappelant vaguement l'univers de Blade Runner. Peu à peu le rythme se dessine, empruntant un doux mouvement sensuel qui se perd et renaît sous des strates solitaires qui surplombent une faune sonore à la croisée de Spyra et Vangelis, alors que le rythme prend plus de vigueur et embrasse une tangente aborigène pour conclure sur une belle finalité teintée d'une sensuelle spiritualité. Un très bon titre qui doit être un peu difficile à entendre en concert, à cause de sa très grande immersion de tranquillité, mais en revanche qui berce à merveille nos songes nocturnes. Encore est un de ses titres explosifs qu'Indra aime nous servir une fois de temps en temps avec des pulsations qui oscillent dans un fascinant univers Hindoue, avant d'exploser avec une approche technoïde où le synthé s'adresse à son auditoire avec un incroyable effet de surprise et d'étonnements. Un titre dont le rythme tressaille dans un univers musical en constant développement, digne des bons morceaux d'Indra.

LIVE IN THE SALTMINE est indéniablement un incontournable pour les fans d'Indra et pour ceux qui veulent découvrir ce fascinant musicien aux frontières astrales. Le CD offre 3 titres très accrocheurs et un long titre onirique alors que le DVD présente une approche visuelle plus que respectable pour un concert donné dans une mine, expliquant ainsi l'image un peu granuleuse qui entoure la prestation du musicien Roumain. Une prestation qui a été difficile de capter à cause des impondérables liés à un tournage souterrain, d'où la courte durée du concert sur DVD qui est amputé de quelques 25 minutes par rapport au CD. Un beau document audiovisuel pour les fans d'Indra et un très beau CD où la musique du magicien Roumain ne peut laisser personne indifférent.

Sylvain Lupari (12/03/12) ***½**

Disponible au Indra Bandcamp

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