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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Isostatic The Forest Abides (2022) (FR)

Un album qui devrait plaire aux fans d'ambiances sombres aux relents d'une noirceur inexpliquée...

1 Enter the Greenwood 6:02

2 The Major Oak 8:11

3 Solitude in the Forest 8:56

4 Swayed by the Breeze 6:52

5 The Elder Tree 6:31

6 Deep Roots 6:42

7 Among the Pines 7:15

8 The Forest Abides 6:56

(DDL 57:27)

(Dark Ambient Drones)

Woodland Structure est le premier album de Isostatic que j'ai chroniqué. Et à l'époque, j'étais loin d'être convaincu que Sean Costello avait ériger les structures d'une excursion musicale cosmographique à travers les mythiques forêts anglaises. J'y avais plutôt décelée une vision futuriste assez intense par moments dont certaines ambiances se collaient à si méprendre à celles de Blade Runner. Quel est le lien entre ce Woodland Structure et THE FOREST ABIDES? Eh bien, ce nouvel album-téléchargement de Isostatic est une suite à ce premier album de l'artiste Anglais qui est apparu sur le label Synphaera en 2019. Et contrairement à son premier album, j'ai littéralement plongé dans un univers, tout de même assez intimiste pour la grandeur du projet, où la forêt, ses arbres et ses habitants sont nettement perceptibles aux oreilles. Sauf pour la pièce-titre, THE FOREST ABIDES propose 7 structures totalement atmosphériques. La musique projette plus ses effets d'ombres que des visions mélodieuses avec une brochette de tonalités qui exploite de lourdes nappes bourdonnantes ainsi que cette tonalité strassée qui hante cette vision de musique ténébreuse, injectant un jeu d'ombres et de lumières sibyllines sur les lents mouvements qui prennent essor dans le constant amoncellement de drones vibrateurs.

Enter the Greenwood débute cette nouvelle aventure aux pays des ambiances tamisées de Isostatic avec un linceul de réverbérations qui flotte en suspension. La tonalité flirte avec une essence ocrée et sa structure défie les principes de l'atonie avec de délicats vallons qui se succèdent sous le signe de l'émotion. Une émotion amplifiée par la présence d'un clavier et des doigts qui l'animent en créant une ombre de mélodie dont les tintements font ressurgir un zest de mélancolie. The Major Oak profite aussi de ces ouvertures construites sur différentes sources de brises ou de bourdonnements graves. Le titre utilise ses 8 minutes afin de se métamorphoser dans des textures qui développent une latente intensité. Des ondes de synthé plus célestes en émergent, un peu comme des rayons de Lune sur la lisière d'une forêt. Elles hurlent dans cette forêt où nos oreilles peuvent percevoir les crépitements de branches qui se meurent avant de tomber dans une ambiance où les nappes de synthé unissent leurs essences opalines à des bourdonnements, parfois granuleux, qui grondent un peu plus fort ici. Une ombre de basse hausse le relief émotif du titre qui plonge dans une ambiance plus ténébreuse en seconde moitié. Quelques arpèges moirés et des brises de synthé écarlates rehaussent aussi ce décor d'un automne post apocalyptique. Une onde de synthé d'un bleu céruléen irradie entre les bourdonnements et les brises granulaires qui sont à l'origine de Solitude in the Forest. L'ombre de la basse étend une nappe bien réverbérante dont l'essence projette un noir linceul de résonnances qui donne un lourd aspect de Dark Ambient à cette ode pour la solitude. Des nappes plus luminescentes départagent le jeu entre les ombres et la nitescence dans ce lente chorégraphie velléitaire où la couleur des nappes et leurs oppositions tissent une ambiance plus que sibylline qui se veut être le parfait complice d'une marche en solitaire dans un bois sous un levé de lune. L'ouverture de Swayed by the Breeze est plus étincelante avec une montée d'ondes élégiaques. Le clavier est plus dominant ici en faisant tinter des accords qui résonnent dans une ritournelle dont l'écho fini par sculpter une vision mélodieuse qui scintille dans ces zones de réverbérations vibratoires de THE FOREST ABIDES. Il y a un beau niveau d'émotivité dans ce titre!

The Elder Tree, le sureau, est une plante qui pousse dans un sol riche en azote. Et c'est un peu la couleur des ambiances de ce titre qui évolue avec des poussées ondulantes. Des filaments diaphanes s'en échappent, laissant entendre des murmures sylvestres qui infiltrent cette masse de drones. Le mouvement ambiant prend ses essors à partir de cette masse, voguant par de subtils élans où les contrastes dans les teintes ténébreuses laissent entendre une lointaine chorale qui étouffe néanmoins dans la lourdeur atone de The Elder Tree. Ce n'est pas toujours noir dans l'univers de ce THE FOREST ABIDES! Deep Roots débute avec des pépiements d'oiseaux qui se perdent dans l'élévation d'ondes de synthé à la fois noires et à la fois empreintes de cette poésie cosmique que Michael Stearns imagina dans Chronos. Le titre évolue avec ces cuicuis et une lente mélodie atmosphérique tissée par un synthé plus musical ici qu'ailleurs dans cet album. Les nappes de synthé dessinent de lentes arabesques qui entrelacent leurs contrastes tout en flirtant avec une texture translucide. Dans une ouverture dédiée à l'ornithologue en nous, ce dont je ne suis pas, Among the Pines s'extirpe de son cocon de réverbérations pour laisser choir un mince filet miroitant de son long soupir de brume chatoyante. Le contraste entre les deux teintes donne un splendide effet de mélodie ectoplasmique dans un environnement toujours aussi sombre, à la limite du lugubre, et toujours aussi nourri de ces lourdes résonnances qui parfois sonnent comme la lente propulsion d'une navette spatiale. Il n'y avait aucune source de rythme dans THE FOREST ABIDES jusqu'à ce nous arrivons à sa pièce-titre. Auparavant, son ouverture est stigmatisée par une texture encore plus étouffante avec un amoncellement de bourdonnements et de crissements vitreux qui semblent plus intenses que sur les 7 autres titres de l'album. Une splendide, et inattendue faut dire, séquence de rythme du style Berlin School émerge de ce lourd drone bourdonnant autour des 100 secondes. Sa structure ascensionnelle irradie d'une poésie rythmique dans ses phases intermittentes et espacées entre les élans de ces nappes claires-obscures qui donnent cette sensation de claustrophobie dans un pourtant grand espace où la nature et sa tranquillité restent à semi-étouffées par les lourdeurs abouliques de ses brumes réverbérantes. Un bel album qui devrait plaire aux aficionados d'une musique atmosphérique aux relents des ténèbres inexpliqués d’une forêt et de ses mystères nocturnes.

Sylvain Lupari (16/12/22) *****

Disponible au Exosphere Bandcamp

(NB : Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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