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  • Writer's pictureSylvain Lupari

JIM OTTAWAY: Threshold of the Universe (2021) (FR)

Un superbe album de musique ambiante délicieusement bercée par la Berlin School

1 Beyond Space and Time 6:41

2 Starburst in Celestial Darkness 7:46

3 Infinite Space 7:07

4 Celestial Parallax 8:23

5 Alien Star 7:49

6 Parallel Suns 7:45

7 Two Trillion Galaxies 9:20

8 Dark Matter in Distorted Starlight 8:04

9 Threshold of the Universe 6:47

(CD/DDL 70:03)

(Ambient Berlin School)

Un paisible bourdonnement est à l'origine de Beyond Space and Time. Une couche de synthé illumine ces premiers instants avec une harmonie céleste qui fait contrepoids à ce bourdonnement persistant, même si non violent. Son chant se lie avec des nappes brumeuses que des accords d'une guitare très Edgar Froese enjambent par série de 3 se répétant à intervalle plus ou moins soutenu. Un mouvement ascendant du séquenceur libère une basse-pulsation qui grimpe et grimpe dans un beau Berlin School ambiant. En même temps, Jim Ottaway réveille une séduisante faune percussive organique. Ce nouvel élément s’ajoute ainsi à ce rythme dont l’ascension se passe plus au niveau des émotions, alors que les 3 accords, temporairement égarés, reviennent avec plus de passion échanger leurs harmonies avec celles des nappes de voix plus séraphiques. Surfant sur les beautés de When Eternity Touches Time, le synthésiste australien livre en THRESHOLD OF THE UNIVERSE un autre excellent album de rythmes calmes et sereins doucement bercés par une vision ambiante de la Berlin Scholl. Les sons, leurs formes! C'est la richesse de cet album qui avait la lourde tâche de survivre justement à When Eternity Touches Time. Riche d'une sonorité renouvelé, l'album propose une dizaine de titres qui voguent tranquillement jusqu'à ce qu'une structure du séquenceur ne lui donne une direction rythmique en symbiose à son esprit.

Le titre suivant, Starburst in Celestial Darkness, est un des titres qui décapsulent une structure de rythme séquencée assez tôt. Le mouvement ambiant est tissé dans cette retenue qui a toujours fait de Silver Scale de Tangerine Dream, un séduisant crescendo électronique. Le synthé tisse de courts siffles harmoniques stridents qui surfent sur le discret mouvement sautillant du séquenceur. Un séquenceur créatif qui retient sa horde tout en dribblant ses ions ici et là, jusqu'à ce que des percussions, calquées sur le modèle de sabots de cheval, poussent le rythme vers un récif d'ambiances. Une zone de transition atmosphérique et de ses nappes chloroformiques s'enlaçant dans l'incertitude. Le rythme revient plus timidement qu'au départ avec une structure saccadée dont les à-coups initient une seconde moitié empreinte de dynamisme renouvelé. Dans une musique assez révélatrice de son titre, Infinite Space attire rythme et atmosphères célestes dans un tourbillon circulaire et statique. Les rondeurs sont élastiques avec des élans fragilisées par une densité atmosphérique, mettant ainsi l'accent sur les séraphiques murmures suggestifs soufflés par des voix de déesses cosmiques. Celestial Parallax suit avec un bourdonnement qui émiette ses ombres en une nébulosité tonale. Des woosshh balaient les horizons sonores et des riffs de clavier y déposent ces notes qui tintent maintenant dans les sifflements des vents cosmique. Le titre s'enfonce dans une zone sonore remplie de couches et de lignes stridences, initiant ce rythme ambiant qui monte et descend pour disparaitre 90 secondes plus loin, soit même pas 30 secondes après la 5ième minute, laissant Celestial Parallax renouer avec sa genèse.

L'écho de tintements perdue dans une brume métallique, Alien Star dévoile son rythme entraînant à sa 30ième seconde. Un rythme séquencé sautillant avec une jambe plus courte que l'autre, il séduit par cette imperfection qui continue son mécanisme dans cette brume industrielle et ces tintements venus de je ne sais où. Un beau solo de synthé, aussi mélodieux que prismatique, enjolive les ambiances de ce cha-cha électronique brut alors que des effets percussifs accélèrent une cadence qui sera utile pour les orchestrations à venir. On écoute la musique de Parallel Suns et on ne peut manquer le parallélisme dans ce concept où deux entités se répondent dans un titre ambiant fait pour écouter les sons et leurs formes. Ça reste très mélodieux avec un tapis vibrionnant qui structure un fascinant boléro cosmique. Plus on avance dans THRESHOLD OF THE UNIVERSE et plus on découvre des petites perles, confirmant que la connexion entre nos oreilles, nos émotions à la musique de Jim Ottaway se fait sans heurts. Plus beau titre de cet album, Two Trillion Galaxies est une splendide comptine lunaire fait d'émotions et de délicatesse. Une mélodie à la Reflections in Suspension, Steve Roach et son album Structures from Silence, fait son nid et son ver-d'oreille, déliant ses accords somnifères avec une ritournelle circulaire du piano. Émouvant et méditatif, c’est dans mon iPod, section musique pour nuits insomniaques. Un très beau titre Jim qui exploite à merveille ses presque 10 minute. Énigmatique et ténébreux, Dark Matter in Distorted Starlight propose une ouverture sombre nimbée d'éléments organiques. Les sourds élans du synthé deviennent d'étranges murmures chtoniens qui font contraste avec cette netteté organique. Les murmures deviennent des oraisons noires dans une ambiance qui décrit admirablement le côté Dark Ambient du titre. Threshold of the Universe arrive à égalité de Two Trillion Galaxies, sauf qu'ici le mouvement ambiant déploie de grandes ailes volant lentement sur les harmonies d'un synthé mélancolique. Un synthé qui d'ailleurs pleure sur ces ailes cherchant les hauteurs du paradis avec une émotivité aussi grandissante que ces orchestrations qui nous ferons pleurer un jour. J'en suis certain! Quel façon de fermer ce superbe album de Jim Ottaway qui me renverse encore de sa plume tonale et de ses odes musicales qui font germer les rêves. THRESHOLD OF THE UNIVERSE! Un grand album de musique ambiante délicieusement bercée par le Berlin School.

Sylvain Lupari (06/09/21) ****½*

Disponible au Jim Ottaway Bandcamp

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