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  • Writer's pictureSylvain Lupari

JOHNNY WOODS: Pavilions (2020) (FR)

C'est une excellente trouvaille dans le domaine de la musique de synthé modulaire et l'un des albums d'Art for Ears les plus accessibles

1 Lenticular Hall 5:50

2 Monorail 4:48

3 Habitat 2065 5:02

4 Cube of Worship 3:58

5 Autowalk 7:17

6 World of Motion 5:08

7 Dawn Two 6:28

(LP/DDL 38:35)

(Modular Synth Music)

Depuis une couple d'années, nos oreilles deviennent encore plus admiratives devant cette avalanche de création de MÉ à partir de synthétiseurs analogues et modulaires. Johnny Woods est la dernière trouvaille que m'a fait parvenir Evan de Bluetech en soulignant que ça devrait me plaire. Effectivement! PAVILIONS joue dans la cour des récentes surprises que DiN nous a apporté aux oreilles. Cet artiste américain suit cette tangente que Ian Boddy nous servait peu à peu depuis la parution du toujours excellent The Secret Society par Lyonel Bauchet. À la fois simpliste dans le déroulement de ses lignes harmoniques flirtant avec le minimaliste et complexes dans l'algorithmes des sons et des schémas rythmiques, toujours à la remorque de la hyperventilation des boucles indomptables, ce dernier album du musicien américain est celui qui se rapproche d'un auditoire plus vaste.

Et ça débute avec Lenticular Hall. C'est un peu comme si on avait mis le pied sur un nid de boucles qui s'envolent et tournent sur elles-mêmes avec leurs différences tonales. Des basses pulsations cernent cette éruption, structurant un rythme stoïque qui s’adapte à la vélocité tonale de ces boucles qui défilent soit avec fluidité ou par secousses. Ces boucles lumineuses finissent par créer différentes lignes dont les vols mélodieux s'entrecroisent dans un chassé-croisé des plus séduisants. Attention! Il y a risques de vers d'oreille à la Kraftwerk dans Lenticular Hall. Un ion égaré sautille sur place en ouverture de Monorail. Subdivisant sa couleur tonale, il se multiplie avec de fascinants croisements sur le rythme statique offert par une basse pulsation organique dont les ronflements reproduisent un double. Et le double de ce double rend cette structure de rythme plus élastique et plus résistante à la croissance exponentielle des ions sauteurs et danseurs. Dans un principe de mélodie rythmique teutonique, genre Düsseldorf School, Habitat 2065 poursuit sa quête minimaliste en affrontant des nappes de brume matérialisée par la murmuration de diverses particules traînant dans les vents. Cube of Worship détonne dans ce décor d'harmonies juvéniles avec une structure hyper-saccadée où le désordre et l'abstinence mélodique finissent toujours par se trahir avec de bons solos de synthé qui sont les rois de cette zone de zizanie de PAVILIONS. Autowalk semble être la réponse, en art modulaire, au majestueux Autobahn de Kraftwerk. Ça saute aux oreilles dès la première écoute, alors que les écoutes subséquentes nous ensorcellent encore plus à la musique de ce musicien résidant au Nouveau-Mexique. Ce titre est un petit bijou de créativité qui m'obsède depuis la première écoute. World of Motion est le titre le plus difficile à apprivoiser dans cet album en exposant deux textures parallèles qui sont capable d'œuvrer en harmonie comme en dissonance. Le mouvement robotique saccadé de son ouverture me fait penser à Snowflakes are Dancing, mais dans une vision saccadée. Les secousses sont rudes comparativement au mouvement débonnaire de la ligne adjacente qui suit le paisible parcourt d'un baryton aux souffles orgueilleux. Dawn Two termine l'album avec ces impulsions de synthés qui sont à la base des rythmes de cet album et des boucles harmonieuses qui virevoltent en se multipliant dans un va-et-vient harmonieux où tout semble rayonnant et lumineux dans l'univers de PAVILIONS, sauf à quelques rarissimes moments.

PAVILIONS est le plus accessible album du style Art pour Oreilles disponible sur le marché. C'est beau comme seule la musique peut-être belle.

Cet album de Johnny Woods est une très belle trouvaille qui allie ingéniosité et musicalité dans un même concept où les nombreux clin d’œil à Kraftwerk, Neu! et Michael Rother ne cesse d'apparaître ici et là à travers ses quelques 40 minutes. Il y a un vidéo de Autowalk sur le Net pour vous mettre les oreilles et les yeux en appétit. L'album est disponible en vinyle et en cassette ainsi qu'en format téléchargeable HQ sur le site Bandcamp de l'artiste et de Beyond the Sky. Excellent album mes amis!

Sylvain Lupari (30/08/20) ****½*

Disponible au Johnny Woods Bandcamp

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