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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Klangwelt Here and Why (2022) (FR)

Arend remplit chacune de ses 78 minutes afin de faire déborder nos oreilles de plaisir

1 Propaganda 6:31

2 Cold War Child 8:04

3 Corium 6:26

4 Futurist 6:00

5 Noir 6:25

6 Information 5:34

7 Escape 6:06

8 Attic 9:00

9 Wake up. Sleep. Repeat 4:44

10 Muse 6:33

11 Ago 5:03

12 An Explanation of Life 7:17

Spheric Music | SMCD6104

(CD 77:49)

(Synthwave EDM E-Rock)

Gerald Arend, aka Klangwelt, a connu une année 2022 chargée, tant au niveau travail qu'au niveau émotif. Il a finalisé et mixé l'album de son ami décédé Ulrich Mühl, le très bon et très Jarre Earth Express de Roger Universe. Entretemps, il composait la musique de ce qui allait devenir le 5ième album du musicien Allemand, HERE AND WHY. C'est en écoutant sa musique que l'on saisit pleinement la dimension de ce titre. S'appuyant sur le dynamisme des rythmes dans The Incident, ce nouvel album en est un qui est remplie d'amertume avec une vision musicale plus pessimiste ici que sur les 4 précédents albums de Klangwelt. L'univers de HERE AND WHY tourne sur des rythmes de feu. Des rythmes qui allient la synthpop à de la Trance et de l'Électronica, mélangeant agréablement les univers de Jean-Michel Jarre, entre Les Chants Magnétiques et sa série Electronica, Faber, Kraftwerk, Vangelis et Orchestral Manoeuvres in the Dark dans un ambition projet de 78 minutes avec 12 titres qui nous relient directement, via les échantillonnages et les arrangements, aux tragiques évènements (pandémie, guerre, famine, changements climatiques extrêmes et crise économique) qui ont tués des centaines de milliers d'êtres humains, en plus de sapé le moral de la planète toute entière depuis le printemps 2020. Les multiples échantillonnages et le vocoder ajoutent une dimension cinématographique à la musique, alors que les fluctuations dans les ondes de basse et les orchestrations amènent une vision plus dramatique. Un très solide album!

Propaganda débute avec un accord de clavier répétitif qui sautille dans un environnement qui se gonfle d'échantillonnages d'une vie de quartier. On entend entre autres des brouhahas, des pas d'une démarche militaire, des sirènes, des bruits d'hélicoptère et des aboiements de chiens. Le clavier se détache de sa sobre démarche linéaire pour tisser une mélodie dont la mélancolie scintille sur des effets de respires à l'intérieur d'un masque de pompier, des bonds pulsatoires et des stries de synthé aux criardes couleurs écarlates. Hormis les voix parlées, dont celle en hors-champ, les nappes de voix ont ce petit côté déprimant. Plus atmosphériques qu'autre chose, les 4 premières minutes de Propaganda progressent avec des bouts de mélodies qui vrillent en spirales éphémères. Le rythme pulsatoire bondit avec plus de vélocité par la suite. Et jumelé à des roulements de percussions militaires, il nous invite à une sorte de liesse collective dans une illusion de fête foraine et de ses cent sortilèges sonores. Après une ouverture nourrie de nappes orchestrales qui flottent pour s'agripper à une brève mélodie sur clavier, Cold War Child déploie un fougueux rythme évolutif. Une solide ligne de basses-pulsations palpite vivement avec un effet circulaire, invitant des percussions en bois, genre Leftfield dans Release The Pressure, à faire résonner leur peau sur un rythme de Trance Électronica tout simplement irrésistible. Il y a du Jean-Michel Jarre dans cette structure construite par palier rythmique. Et si vous aimez les hymnes de rythme électronique du musicien Français, des titres comme Futurist, très bon tant dans son rythme que ses effets et sa mélodie, ainsi que l'essence tribale de An Explanation of Life devraient vous plaire assurément. Noir est un autre titre qui exploite un rythme furieux avec de très bons éléments percussifs et des lames de synthé qui en découpent la stratégie, ajoutant une touche apocalyptique. Corium suit avec des ondes qui vibrionnent en bourdonnant et des effets percussifs organiques qui ornent une ouverture dérivant tranquillement vers une structure de rythme en mode stop et go. Le piano ajoute un élément mélancolique qui fait penser à l'univers de Faber, surtout avec une dramatique intensité dans les nappes de voix célestes. La mélodie est du genre magnétisante et épouse très bien cette structure de rythme qui restera toujours entre ses deux motions. Les synthés ont ce parfum sombre et nostalgique de Vangelis sur un fond de JM Jarre.

Des échantillonnages d'une salle de nouvelles informent que nous sommes rendus à Information. Le rythme est lourd et entraînant avec sa floppée d'arpèges qui y virevoltent. Les effets sonores et de voix sur vocoder, ainsi que cette structure de rythme bondissant comme un gros élastique tendu au maximum, ramènent des souvenirs des années synthpop, notamment l'univers de OMD et de Kraftwerk pour les arpèges mélodieux, avec plus de lourdeur et une dimension sonore plus amplifiée. Des chants venant d'un genre de minaret initient les ambiances de Escape. Cette ouverture se couvre d'arpèges qui scintillent dans une mélodie circulaire et un rythme pulsatoire sis sur un maillage de séquences et de percussions. Ces percussions ont une texture tribale électronique berbère dont les frappes de plus en plus vives animent le mouvement stroboscopique d'une lourde ligne de basse. Après un bref passage de Dub ambiant, Escape plonge vers une structure de rythme nettement plus endiablée, le travail des percussions est remarquable ici, qui est principalement propulsé par des nappes orchestrales en mode Disco Dance. Ça aussi, ça fait très Jarre! Si les ambiances du Moyen-Orient vous fascine, la lente structure pulsatoire de Ago en est imbibée. Chaque album de Klangwelt possède cette perle de romance et de mélancolie qui est couchée par une ballade remplie de nostalgie. Attic est cette perle dans HERE AND WHY! Le piano est d'une délicatesse à faire soupirer l'âme, construisant une mélodie remplie de larmes. Son crescendo surpasse la dynamique du rythme dont la vitesse va de pair avec son penchant dramatique. Les violons et ce rythme délicatement spasmodique conduisent à une finale qui fait trembler les parois de nos émotions. C'est très beau et ça peut mouiller cette rivière asséchée de nos yeux. Il y a plus d'une couche de rythme pour propulser Wake up. Sleep. Repeat. Il y a une one de synthé qui vibrionne, une ligne de basses pulsations assez discrètes, des cliquetis de percussions, des effets percussifs et un séquenceur en mode deux vitesses. Il en résulte en un rythme sec et vif, comme celui d'un marathonien accélérant la cadence, avec un séquenceur qui dribble ses ions sauteurs et des percussions qui frappent en mode rotatoire. Le clavier y tisse une belle ligne d'arpèges mélodieux. Des riffs de guitare chevrotant complètent une dynamique rythmique qui prend un essor plus entrainant en seconde moitié d'un titre qui laisse planer de belles mélodies spectrales du synthé. Un titre assez particulier, Muse est construit sur de lents mouvements saccadés d'orchestrations qui encerclent une guitare à saveur country-western. Une nappe de voix celtique, genre Enya, enjolive ce décor mais pas au détriment d'un très beau carrousel d'arpèges mélodieux. Un New-Age fascinant sur une approche de rythme stop'n'go et des effets de voix comme la Diva du film Le 5ième Élément dans une texture de cinéma futuriste. On reste surpris à la première écoute et on devient séduit aux suivantes. Un phénomène récurrent dans HERE AND WHYKlangwelt remplit chacune de ses 78 minutes avec une accumulation de richesses musicales et sonores, de couches de rythmes et d'ambiances, de mélodies et d'essences cinématographiques à faire déborder nos oreilles de plaisir et d'émotion.

Sylvain Lupari (01/11/22) ****¼*

Disponible au Spheric Music et CD Baby

(NB : Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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