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  • Writer's pictureSylvain Lupari

LOOM: Scored (2012) (FR)

Scored est tout simplement superbe! C'est un très bon enregistrement en concert qui nous fait espérer Tangerine Dream puisse faire comme Loom

CD 1 1 Palace of Dreams 5:14 2 Modulation Agents 7:15 3 La Marche 8:11 4 Catwalk 8:18 5 Going West 5:39 6 Matjora is Still Alive 5:10 7 A Room in the House Closed to the Public 6:23 8 A Long Way Home 5:40 9 Abacus 5:35 10 Crystal Red 5:21  CD 2 1 Circles 3:54

2 Towards the Evening Star 6:10 3 Rise of the Smooth Automaton 4:22 4 My Reality at 52 Degrees of Latitude 6:12 5 Cartoony Universe 7:59 6 White Eagle 5:31 7 Beach Theme 9:12 8 Mellow Morning 4:23 9 Time and Tide 7:36 10 Choronzon 6:36

VIKTORIAPARK: VP-18 113

(2CD 123:56)

(E-rock, Berlin School, Electronica)

Il y a des moments comme ça! Des moments qui illuminent les sens, ravivent les souvenirs et nous font rêver. Chanceux sont ceux qui ont pu assister au concert donné par Johannes Schmoelling, Jerome Froese et Robert Waters au E-Live d’Octobre 2011. Chanceux car pour eux ce moment magique restera gravé dans leurs souvenirs, alors que les autres devront se contenter de les imaginer par le biais de SCORED. Et comme le mentionne si bien Schmoelling; Loom c'est l'insistance contagieuse de 2 jeunes loups qui imaginaient l'impact de joindre leur enthousiaste à l'approche très mélodique et cartésienne du musicien Autrichien. Et le résultat, à tout le moins pour ce concert, dépasse les espérances les plus naïves. Plongeant dans les répertoires de Tangerine Dream, Johannes Schmoelling et Jerome Froese, offrent une très solide performance avec un concert électrique où les titres présentés quittent le douillet confort des prestations chloroformiques usuelles.

Seul au piano, Johannes Schmoelling bouscule nos émotions avec une vibrante version de Palace of Dreams à laquelle il annexe Kneeplay No.9 de Wuivend Riet. Tantôt délicat, tantôt agressif ; l'ex-membre de Tangerine Dream joue avec ses notes, comme avec nos souvenirs, démontrant sa virtuosité à hypnotiser une audience avec une approche aussi mélancolique que romantique, notamment sur Circles qui est en plein cœur d'une furie électronique. Première nouveauté, Modulation Agents me rappelle les ambiances et les rythmes de Near Dark. Les séquences papillonnent de leurs ailes d'acier un rythme lourd et statique qui bouillonne littéralement sur les multiples frappes et accords de séquences et percussions électroniques alors que les synthés et la guitare de Jerome éraflent la calcification rythmique de stries fantomatiques et de riffs échoïques. Un superbe synthé flûté recouvre le rythme lourd et ascendant de La Marche¸ qui se recouvre d'un air de l'époque Quichotte/Tangram. Après un Catwalk trituré de riffs d'une guitare lourde aux solos de feu (étonnant, moi qui trouvait ce morceau ennuyant), Going West nous amène vers une autre époque de Tangerine Dream avec une remarquable interprétation. Une interprétation tout en chaleur et en nuance où les synthés sont musicalement divins et les séquences merveilleusement restituées avec plus d'emphase. Une version à faire pâlir Edgar! Et ça ne s'arrête pas là. Matjora is Still Alive est restituée avec une incroyable justesse. Toute la douceur et la complexité de ce titre aussi intrigant que mélodieux est rendue avec une étonnante sensibilité. Les notes de piano pincent l'ouïe avec une perçante musicalité, étalant toute la précision de Schmoelling à bouleversé l'ordre des émotions. Même si le rythme de A Room in the House Closed to the Public est flottant, il est de plomb lorsque situé entre deux approches mélodieuses de Schmoelling. Les riffs sont hurlants, les solos incisifs et les séquences admirablement bien programmées. Ça donne une ambiance lourde et très électronique à SCORED dont le setlist est bien fignolé, donnant une meilleure profondeur aux titres proposés. Comme A Long Way Home qui voit sa saveur mélancolique et mélodique être rehaussé par une approche plus vivante et moins morose lorsque situé entre deux poids lourds tel que A Room in the House Closed to the Public ainsi que le bouillant et nerveux Abacus. Crystal Red est une autre nouveauté signée Jerome Froese. C'est un titre qui est dans la même veine que l'excellent Shiver me Timbers et son intro est à craquée. Le rythme et la structure harmonique sont très près des œuvres de Tangerine Dream avec un synthé aux solos acuités et un refrain qui accroche l'ouïe instantanément.

Les premières accords de Towards the Evening Star percent le silence enchanté instauré par Circles et les tranquilles harmonies de Johannes Schmoelling. Et la version proposée est coulée dans les riffs lourds de Jerome qui crachent le feu. Ces riffs, portés à bout de bras par de solides percussions, entremêlés à la douceur des synthés dessinent un paradoxe entre la douceur et la violence sur un titre dont l'interprétation fait sortir toute sa furie. Surtout placé avant le très calme et mélodique Rise of the Smooth Automaton dont la douceur romantique nous donne le goût de découvrir The Zoo of Tranquility qui manque à ma culture et ma discothèque. Par la suite tombent My Reality at 52 Degrees of Latitude et sa lugubre intro digne d'un bon film d'horreur et Cartoony Universe. Deux titres explosifs et puissants qui dépeignent l'univers rythmique de Jerome Froese. Mélodique, la guitare est aussi féroce alors que les rythmes sont à la fois fluides et statiques. Le concert se termine avec une assez belle interprétation de White Eagle et une magistrale de Beach Theme où la guitare de Jerome est aussi romantique et touchante que celle de son père. Mellow Morning est le premier rappel. Son rythme langoureux épouse bien la tangente amorcée par White Eagle. Time and Tide prend une toute autre dimension en concert. Inséré dans cet univers où les vestiges du Dream pullulent, on croirait entendre un titre oublié dans les voûtes du mythique trio Allemand, dont Choronzon clôture cet enregistrement en spectacle avec une version dynamisée où le charme mélodique des synthés flûtés survit à la charge des riffs de Jerome Froese.

SCORED est tout simplement magnifique! C'est un grand spectacle dont on peut voir des bribes sur You Tube (Time and Tide), avec un impressionnant setlist où chacun des titres proposés trouve sa nouvelle dimension. Que ce soit du Tangerine Dream, du Johannes Schmoelling ou du Jerome Froese, les titres se fondent dans leurs ambiances avec une très belle balance entre les ballades, les mélodies pensives, les riffs bouillonnant d'une guitare aux solos incisifs, les solos et les harmonies des synthés ainsi que les séquences et les percussions qui sont le cœur de ce concert. Loom prouve ici qu'un concert de MÉ peut être aussi dynamique et chaleureux que n'importe quel concert rock.

Sylvain Lupari (20 Juin 2012) *****

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