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Writer's pictureSylvain Lupari

MAC of BIOnighT: Escape (2021) (FR)

Du Berlin School créatif et progressif, Mac est toujours à son top!

1 A Gradual Process 15:43

2 Queen of Sands 17:22

3 Sharpshooter 5:08

(DDL 38:14)

(Progressive Berlin School)

Un piano courtise un air de trompette avec ses notes parcimonieusement jetées sur le pavé en ouverture de A Gradual Process. De cette ouverture émane une tristesse, nourrie des soupirs de nostalgie. Si le trompettiste est bon, imaginer le synthésiste! De ses doigts, il parcourt son clavier en tissant de beaux solos. La trompette s'est tue, mais pas le claviériste. Il étend un beau passage mélancolique 15 secondes avant la 3ième minute. Ses doigts aussi frêles que ses émotions sont à l'origine de ce superbe chant du mellotron qui égaille nos souvenirs en arrière-plan. Quelque 30 secondes plus loin, la musique et ses ambiances déraillent. Fracas de piano et des effets sonores nourrissent les prochaines 45 secondes de A Gradual Process. Une autre histoire sentimentale racontée par le piano et bien appuyée par le mellotron nous invite dans une sphère ludique où les parfums de Ricochet assaillent de plus en plus nos oreilles. Il faudra près de 6 minutes pour que le séquenceur s'éveille. Il trace un rythme ascendant avec des ions sauteurs et leurs contours élastifié dans un Berlin School des années vintage. Le mellotron et ses complaintes sibyllines, le synthé et ses airs philarmoniques! Tout ça sonne comme une session de Tangerine Dream perdue et retrouvée dans un studio quelque part en Italie. Je vous ai présenté Mac of BIOnight avec ma chronique sur sa méga compilation compilée pour le label Aural Films Music, d'ailleurs ce titre en fait partie, Astronauts 10. Ici nous sommes dans son studio, là où il compose et crée sa musique dans une forme de démesure versus sa productivité. Et pourtant, ESCAPE est toujours son seul album de réaliser en 2021. C'est un album emporté par la fougue de A Gradual Process qui est un excellent Berlin School avec ses pièges atmosphériques plantés ici et là.

Queen of Sands débute avec l'embryon d'un bourdonnement qui s'efface en grosses nappes d'un ténébreux orgue d'église. Le séquenceur sculpte son rythme 90 secondes plus loin. Formule ascendant, comme dans un bon Berlin School hypnotique, avec des ondulations musicales dans une structure soutenue. Des percussions tribales marocaines et des accords se sitar se greffent au rythme minimaliste, en même temps que des riffs de voix ne détournent Queen of Sands vers un environnement plus théâtral arabique. Des coups de gong sèment la terreur musicale sur cette structure obstinée à garder sa forme, alors que airs et harmonies arabes sèment la poésie musicale du Moyen-Orient. Pourtant, le séquenceur décide autrement en s'expulsant de la danse des percussions tribales, tout juste après la barre des 5 minutes. Sa course est folle et structure un labyrinthe creusé de zigzags d'où scintillent des tintements spirituels et s'esclaffent des risées moqueuses. Oui! Il s'en passe des choses dans l'univers de Mac qui restructure la vision de son séquenceur en mode pulsatoire rock électronique venant des racines de la Berlin School. Un rythme ostinato qui rencontre des ambiances rebelles du Moyen-Orient, comme des mini tempêtes et des brises de sable. Queen of Sands confie ses 3 dernières minutes à de courtes phases inconséquentes où quelques lignes de piano cherchent une justification dans une finale désordonnée. Nous étions à 3 minutes d'avoir un autre excellent titre! Bah on peut se consoler avec ce fougueux synth-pop à la mélodie très électronique qu'est Sharpshooter. Des courts titres comme je les aime et qui démontrent les profondeurs d'un très bon musicien-synthésiste qui aime nous sortir d'une zone de confort.

Musique pour les gens à l'esprit ouvert! C'est ce qu'on lit en premier sur la page Bandcamp de Mac. J'aime ça! Car ça dépeint avec justesse son univers. Moi, je suis particulièrement heureux d'avoir retrouvé mon ami Mac de BIOnight. En ESCAPE je retrouve ce musicien plein de rêves et d'idées qui a toujours accepté d'évoluer tout en restant le même. Mis à part les quelques minutes égarées dans ces élans qui propulsent les grands artistes, ESCAPE est un bel album bien fait et bien réalisé par Mac. Un autre de ses nombreux chapeaux!

Sylvain Lupari (24/05/21) *****

Disponible chez Mac of BIOnight Bandcamp

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