“C'est un autre solide album qui a aidé à monter la légende de Arcane”
1 Resurrection 9:18
2 The House of Visual Transference 7:05
3 The Abduction Syndrome 10:24
4 Prophecy 7:56
5 Psychokinetic Hymn 7:53
6 The City of Walking Hallucinations 11:00
7 Last Exit 10:23
(DDL 64:01) (V.F.)
(E-Rock, New Berlin School, OST)
Max Van Richter est le mythique membre du légendaire trio Arcane. Selon la légende de Paul Lawler, il serait décédé en 1997 consumé par les flammes. Et tel un phénix jouant du piano et du synthé, il ressuscite de ses flammes afin de nous livrer RESURRECTION, un CD ayant la flamme Arcane. Un mélange entre les grosses envolées des synthétiseurs et les lourds battements d'un hard rock mélodieux. Les arrangements orchestraux sont légion dans cet album qui ressemble par moments à une trame sonore d'un film d'action dystopique sinon glauque, compte-tenu de certaines phases d'ambiances. Par contre, Paul Lawler étant Arcane et Arcane étant une solide réplique du style de Tangerine Dream, Max déploie tout l'arsenal des rythmes séquencés et des visions mélodieuses du trio Berlinois au début des années 80.
Resurrection ouvre ce premier CD de Max Von Richter avec force, rythme et mélodie. Des tintements de percussions métalliques se promènent entre les haut-parleurs, alors que des pads de synthé philarmoniques flottent et tombent. Ils meurent et ressuscitent de leurs échos. Une ligne de basse appuie son poids sous des effets ondoyants du synthé. Une ombre de diablotin fait suite à une ligne d'arpèges suspendue et se met à scintiller alors que les percussions sculptent un rythme lourd et lent. La pièce-titre prend une tournure dramatique avec une mélodie soufflée par les orchestrations sur un mouvement du séquenceur très discret, mais présent. Claviers, batteries, guitares et basses s'unissent afin de créer une structure plus lente que lourde avec une intermission dont les effets sonores flirtent avec le côté luciférien de Arcane. Des solos flottent tendrement et dès que des pads saccadés redressent la pièce-titre, Resurrection revient à son dynamisme de son ouverture. Dramatique, le titre se termine dans une soudaine explosion. Ce titre d'ouverture dépeint tous ces détails, ces orchestrations et ce mélange d'instruments électriques et électronique, en plus des orchestrations, qui donnent une dimension aussi spectaculaire à RESURRECTION. De ce fait, chacun des 7 titres de cet album est méticuleusement travaillé et arrangé dans les règles de l'art que Paul Lawler s'impose depuis le début de son impressionnante carrière. The House of Visual Transference est une lente procession hypnotique sur un rythme ambiant et pulsatif. Un rythme qui prend du tonus sans défoncer la baraque où la guitare gémit dans une ambiance lugubre qui me rappelle certains moments de Alice Cooper. He oui! The Abduction Syndrome propose une introduction atmosphérique où j'entends de léger parfums de Live Miles. Le titre couche une ligne du séquenceur où les ions reviennent avec un effet élastique dont les battements imparfaits rappellent Sorcerer, stimulant une appétit rhythmique qui débloque sur une stupéfiante mélodie séquencée qui me fait penser à Sacco et Vanzetti, tant par sa structure que son impact sur la boîte à pensées. Un magnifique ver-d'oreille typique à la musique de Paul Lawler qui compose sa MÉ comme un auteur rock; intro, couplets, refrains et finale. Cette étonnante mélodie s'étire jusqu’aux premiers souffles intrigants de Prophecy. Là où des effets organiques maquillent une intro remplie d’effets et de voix sordides. Deux minutes plus loin, un hymne à la James Bond se métamorphose en structure de rythme que l'on retrouve dans Thief ou encore Flashpoint avec des percussions tapochant un rythme de rock déjanté, soutenu par une bonne membrane rythmique du séquenceur. Entre un rock fluide et un rythme électronique spasmodique, Paul Lawler donne vie à une guitare qui se fait aussi discrète qu'Edgar Froese savait le faire.
Avec Psychokinetic Hymn, je crois que nous entrons dans un des beaux segments de RESURRECTION. C'est une belle ballade électronique sise sur une série d’accords séquencés qui montent et descendent en créant une mélodie hypnotique. Le rythme prend un peu plus de poids avec l'arrivée des percussions électroniques et de cette ligne spasmodique qui s'est greffée sans qu'on la remarque. Le titre arrive à son point de transition autour de la 3ième minute. L'ombre de la mélodie toujours dans l'oreille, il revient même pas 20 secondes plus loin. Le papillon qu'il est devenu est plus riche musicalement parlant avec des pointes d'émotivités vissées par des poussières d'accords. Nos oreilles sont alors surprises par la tangente dramatique qui cerne les dernières minutes de Psychokinetic Hymn. Les percussions y tombent sèchement, de même que les orchestrations qui libèrent une chorale chtonienne qu'on a jamais sentie arriver. The City of Walking Hallucinations débute en douceur. Des séquences pulsatrices bondissent sur les voiles d'un synthé qui lorgne du côté orchestral. S'appuyant sur un genre de boléro avec une cadence qui croisse lentement et des nappes de synthé de plus en plus présentes, le titre explose avec des riffs de guitare et un séquenceur qui fait entrecroiser deux lignes de rythmes. La structure est totale pour accompagner ces lamentations d'une guitare électrique qui m'a fait lever le poils tellement haut et fort, que j'ai même senti une petite douleur. Certes, le piano vient juste ajouter quelques instants d'oisiveté mentale, mais la guitare hurle dans le décor à la recherche de ces roulements de percussions qui la rendent tellement puissante d'émotivité. Un grand titre qui n'en fini plus de finir, sauf que là le jeu vaut la chandelle! On ne sait pas sur quel pied danser avec Last Exit. Si le séquenceur sculpte un rythme bondissant, la flûte et la guitare ont une robe de Jazz. Les pads de synthé ont cette essence orchestrale, même que des violons trafiquent un peu plus les apparences en arrière-scène. Et subitement, la musique devient lourde avec de denses nappes orchestrales sur de bonnes percussions et des gémissements de guitare moins accentués ici. Ce tapage rythmique franchit à peine la 5ième minute que le mellotron se charge de ramener RESURRECTION à sa seule phase ambiante, concluant un autre solide album qui a aidé à monter la légende de Arcane.
Sylvain Lupari (10/07/07) ****¼*
Disponible au Paul Lawler Bandcamp
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