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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MERGENER Et Amici: Mare Nostrum (2020) (FR)

Une combinaison de différents styles et visions qui s'harmonisent dans un très bel album d'une MÉ symphonique

I Insula Arcana 9:39

II Voces in Caeruleis 4:32

III Undae 5:11

IV Res Mersae 6:47

V Aquarium Chant 0:37

VI Luceat Aquarum 6:06

VII Medusa 3:35

VIII Siren 6:03

IX Stilla et Mare 5:04

X Amoenitas Aquae 6:44

XI Torre Girona 3:45

(CD 58:04) (V.F.)

(Symphonic EM)

C'est pas parce que ce n'est pas du Berlin School que ça ne peut pas être beau! Et ce n'est pas parce que c'est beau, comme du beau New Age progressif avec une petite twiste de Berlin School, qu'on ne peut pas en parler! MARE NOSTRUM est la dernière fresque qui suit les épisodes de Nox Mystica, 2003, et Vitam Aut Mortem en 2008; 3 albums liés aux activités du festival Trier Roman; Bread and Games. Ce festival Romain est un événement annuel qui se tient dans la ville de Trier en plein cœur de l'été. Au menu, combat de gladiateurs et présentation de la vie militaire et civile des Romains. Il y a aussi le fabuleux Mystic Nights qui se tient dans les catacombes de Kaiserthermen. Peter Mergener et ses invités de cette année; Alquimia, Rüdiger Gleisberg, Michael Wald et Anton Zinkl ont tous collaborés à un album ayant pour thème la mer; MARE NOSTRUM. Visiblement, cet album est assez loin du style Berlin School, même si c'est Peter Mergener qui en est aux commandes. Son style Berliner y anime de bons moments, de même que sa vision cosmique et ses perles de sons qu'il aime faire scintiller au-delà des 58 minutes partagées aussi avec 4 autres musicien-compositeurs. Donnant ainsi cette combinaison de différents styles et de visions qui s'harmonisent en un très bel album d'une MÉ symphonique.

C'est avec des perturbations atmosphériques que Insula Arcana se propose à nos oreilles. Arrogantes railleries de mouettes, gros tonnerres dramatiques et légers fredonnements de voix célestes forment son panorama musical d'où s'élèvent les chants d'un hautbois et cognent des éléments percussifs à vent. Composé par Peter Mergener, ce premier long titre exploite un caractère cinématographique qui rencontre l'univers cosmique de Mergener avec des arpèges en verre délicatement déposés sur des nappes de synthé chloroformique un peu après la 4ième minute. À cette étape, Insula Arcana devient un concept plus musical avec des accords d'une fausse harpe dérivant avec les arpèges entres les nappes de synthé et ce chant de hautbois porteur de frissons. Composé par Rüdiger Gleisberg, Voces in Caeruleis est un passage ambiant tissé par des voix séraphiques et une nappe de synthé dont les tonalités variées apportent un niveau d'émotivité qui se perd dans les résonnances des gongs et une finale aussi taciturne que l’ouverture. Écrite par Michael Wald, la musique de Undae présente aussi un bon 3 minutes d'éléments de tribal ambiant avant de débloquer dans un bel élan de IDM avec Alquimia qui chante dans son langage inventée. Timide avec Insula Arcana, Peter Mergener revient avec les ambiances océaniques de Res Mersae. Ses 3 premières minutes sont imaginées dans des textures d'ambiances aquatiques avec une ligne de synthé sculptant une voix de sirène enchanteresse. Je trouve que l'eau bouillonne un peu trop fort lorsque la voix médite sur son prochain message. Et son dernier nous amènes aux premières années Software avec ces séquences carillonnées sautillant aléatoirement dans un ordre mathématique pourtant bien équilibré. La dernière phase est très électronique et nous amènes sur les ailes des premiers albums solos de PM. Un excellent titre, sauf pour les bouillons d'eau parfois trop forts. Mais pour le reste…Miam!

Aquarium Chant est un bref chant latin de la déesse Alquimia qui a suivi Peter dans la réalisations de ces 3 albums. Un Peter tout à fait fabuleux dans Luceat Aquarum. Des pépites perlées sautillent en ouverture. Sans rythme, cette introduction est en mode préparation pour un rythme latent et graduel dont les impulsions entrainent ces perles pour scintiller dans un décor lunaire et sous un rythme très Software. Ça m'a procuré quelques frissons de nostalgie. De loin le plus beau titre de MARE NOSTRUM, avec Amoenitas Aquae. Medusa suit avec une musique plus en image de Peter Mergener. Pour sa dernière composition dans cet album, il a opté pour un titre ambiant qui est toujours à la portée de cette signature Mergener/Weisser du début des années 80. L'aventure prend un autre niveau avec Siren de Anton Zinkl. Son introduction éclabousse nos oreilles qui pardonnent assez facilement lorsqu'un rythme électronique à impulsions stroboscopiques anime les ambiances. Un violon pleure sur cette ouverture à une musique du monde électronique bien animée par un bon lit de percussions bien alimentée par une faune sonore qui fait bien plus que décorer le parcourt de Siren. La voix magique de Alquimia vient faire son tour à deux reprises, enracinant cette perception d'une musique tribale énigmatique. La vision de Anton Zinkl est progressive et très théâtrale dans une musique d'une richesse incomparable jusqu'ici dans l'album. Stilla et Mare est la seconde et dernière contribution de Michael Wald qui éparpille en ouverture des particules de sons sur des nappes de synthé parfois éthérées mais souvent sibyllines. Le débit suit un rêve arabique avant de proposer un léger rythme animé par un piano et sectionné par un violon dans une finale de musique pour documentaires sur les us et coutumes des vieux peuples des sables. Rüdiger Gleisberg propose de faire mentir les langues qui disent que je n'aime pas la musique d'ambiances dans le très beau Amoenitas Aquae. Les passages au piano flirtant avec un majestueux hautbois et des accords de harpe saccadés et finalement le violon dans une finale sont à donner la chair de poule. Un très beau titre tissé dans l'émotivité et sa passion! C'est à Anton Zinkl que revient la tâche de conclure MARE NOSTRUM. Et il le fait dans une vision philarmonique qui n'abandonne pas la mélodie, ni les effets sonores, genre de battements, qui conclut un album fait pour voir avant tout la musique.

Sylvain Lupari (25/02/21) ***¾**

Disponible chez BCS Music

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