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Writer's pictureSylvain Lupari

MOONSATELLITE: Analog Way (2022) (FR)

Si vous êtes fan de MÉ cosmique, vous trouverez que ces 36 minutes passent trop vite

1 Analog Way Part 01 2:58

2 Analog Way Part 02 5:30

3 Analog Way Part 03 4:02

4 Analog Way Part 04 4:38

5 Analog Way Part 05 4:23

6 Analog Way Part 06 4:58

7 Analog Way Part 07 4:31

8 Analog Way Part 08 5:07

(CD/DDL 36:11)

(Cosmic Music)

C'est dans le lit d'ondes twistées et réverbérantes que le séquenceur tisse un mouvement d'hélice dont le battement circulaire serpente une larmoyante mélodie ambiante du synthétiseur. Dès le départ, Analog Way Part 01 annonce de quoi sera fait ANALOG WAY. Ce nouvel album de MoonSatellite n'apporte rien de nouveau au catalogue de mon cher ami le Loup Solitaire. Du très bon rock cosmique qui emprunte l'autoroute fictive du Cosmos dans des tintes de musique électronique (MÉ) analogue qui étaient l'essence des premières œuvres à dimension interplanétaire de Jean-Michel Jarre. Et ça, oui! Après une 15zaine d'albums et/ou album-téléchargements et 13 ans plus loin que son Sequenzer - Volume 1, le musicien Nantais continue l'amélioration des frontières de la MÉ cosmique dans un mélange de rythmes flottants et de mélodies accrocheuses dans un enchanteur décor lunaire. Pour imager le tout, disons que nos oreilles s'assoient à bord d'une navette spatiale qui part à la découverte de 36 minutes de bonheur pur pour les amateurs de rock cosmique. L'évolution de Analog Way Part 01 nous amène vers une structure de rythme pulsatoire amoureusement mordillé par des harmonies de synthé dont il est difficile de cerner son approche pleureuse ou tout simplement spectral cosmique.

C'est sous des cerceaux de brume se dissolvant et agonisant dans leur texture de bleu acier que les pulsations de Analog Way Part 02 commandent ces rythmes flottant qui sont à la grandeur de ce nouvel album du musicien français qui est disponible autant en CD manufacturé qu'en téléchargement. Parlons du décor sonore et de cette combinaison de sonorités cosmiques des années vintages et d'années plus modernes aux nouveaux synthétiseurs et de leur banque d'échantillonnages. Il donne une onctueuse base de départ aux 8 titres de ANALOG WAY. Le séquenceur met en relief sur ce Analog Way Part 02 une ligne de basse-séquences qui initie ce rythme ambivalent et une ligne d'arpèges mélodieux qui se frôlent dans une structure dominée par cette vision mélancolique comme poltergeist du synthé. Et ces mélodies, aphrodisiaques pour les peines des âmes torturées, sont aussi maitresses des 36 minutes de ce court album. Dans de très bons élans pleins de retenu, le rythme élastique va et vient dans les gémissements de ce synthé dont les dimensions restent toujours à saisir. Ces gémissements et les orchestrations sont très émouvants et nous guident vers de courtes phases de rêveries méditatives. Nous nous arrimons à Analog Way Part 03 et ses séquences qui papillonnent mollement en sautillant sur la pointe de leurs harmonies rythmiques dans un univers plus chtonien dont la responsabilité appartient à de discrètes voix rauques. Ici, même le timbre du synthé est différent avec des nappes qui décrivent des cercles à semi consommés, donnant plus cette impression de dériver que d'avancer. Toujours très émouvantes, les mélodies larmoyantes ornent le décor de Analog Way Part 04 dont la structure de rythme s'accroche à ce mouvement ascensionnel des basse-séquences dans une belle chorégraphie de gracieux mouvements d'une lenteur amorphe.

C'est le prélude au cœur de ANALOG WAY et de son puissant rock cosmique qu'est Analog Way Part 05. On ne peut pas faire plus J-MJarre que sur ce titre avec son rythme se situant sur les frontières du rock et du techno cosmique. Le séquenceur tisse une de ces structures stroboscopiques circulaires qui alimentent les formes de rythme sur cet album, alors que les percussions lorgnent pour une tendance plus technoïde dans un bassin d'effets sonores toujours plus séduisant. Tout en contraste, Analog Way Part 06 s'extirpe de son ouverture atmosphérique et de ses nappes aussi mélodieuses que plaintives par un rythme lourd et lent. Une courte ligne de séquences papillonnantes qui va et vient est à la base de ce rythme qui prend racine via une nappe de basse engourdissante. Une série de basses séquences circulaires étend un long filament de strobes rythmiques qui ceinture la mélodie ambiante couchée sur des nappes de synthé voletant avec une essence chloroformique. La brume cosmique irradie ses charmes sur cette structure de rythme contrastante de ses deux lignes de séquences parallèles qui n'ont jamais cette même envolée au niveau de la vélocité. Un superbe morceau qui dépeint la magie de l'univers MoonSatellite. Ce parcourt de séquences aux élans entrecroisés et aux éphémères apparitions séquencées se poursuit sur Analog Way Part 07 dont le sourd rythme pulsatoire étend ses vibrations dans un titre cosmique rempli d'orchestrations lunaires. Analog Way Part 08 met un terme à cet album assez court de mon ami Lone Wolf avec ce mouvement de séquences légèrement giratoire qui va et vient dans une masse de sons cosmique plus atmosphérique. Ce va et vient hypnotique supporte cette mélodie d'arpèges pleureurs qui couche une dose d'hypnose entre nos oreilles et qui s'accroche aux élans retenus des cliquetis de cymbales semés dans la vastitude d'un Cosmos fidèlement dépeint en musique.

Construit sur la prémices des rythmes lents et évolutifs de 45 et de Medusa, ANALOG WAY vient gratifier la discographie de MoonSatellite d’un autre très bel album de MÉ cosmique. Et si vous êtes familiers avec les univers de Lone Wolf et de Jean-Michel Jarre, vous allez trouver que les 36 minutes de cet album passent cruellement trop vite. Il ne se fait pas mieux dans le genre…

Sylvain Lupari (06/05/22) ****¼*

Disponible au MoonSatellite Bandcamp

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