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Writer's pictureSylvain Lupari

MOONSATELLITE: Medusa (2020) (FR)

Updated: May 6, 2022

Medusa est un album très séduisant de MoonSatellite dont la source de créativité se renouvelle d'album en album

1 Abyss 25:11

2 Escape 22:44

3 13 January 2019 (Live Session) 14:20

4 Medusa (Bonus Track) 11:37

(DDL 73:53)

(Cosmic Rock, French School)

Le souffle est creux comme une brise azurée infiltrant une branche sans bois, ni vie. Il y a une sourde implosion qui dessine des modulations dans la courbe de sons, donnant cet effet de réverbérations continuelles. Des clapotis d'eau coulent avec discrétion, rappelant les ambiances de En attendant Cousteau de Jean-Michel Jarre. Ici aussi les notes tintent sans désir de créer une mélodie. Encore moins de poèmes musicaux. La musique de Abyss porte fièrement le sen de son titre. Des arches sonores s'invitent et flottent avec la grâce des chorégraphies spatiales, initiant un premier léger mouvement de dandinement du séquenceur. Et ce rythme s'entend de loin. Immergé dans la dense toile ambiante de l'ouverture, il est comme cet avion que l'on perd et que l'on revoit sur un radar. Une ligne fantomatique exerce son doit de chanter ces murmures flûtés qui apparaissent quelques 2 minutes plus loin. Abyss prend sa forme lentement, très lentement. Il y a comme une turbulence des sphères au point des 16 minutes, endroit où nos oreilles plongent dans les lourds susurrements réverbérants du vide. À peine transformé, Abyss revient avec une vitesse amplifiée au quart-de-tour. Si les nappes morphiques sont toujours présentes, elles ont moins d'emprise sur le rythme stationnaire du séquenceur qui galope aisément avec une mélodie rythmique. Taciturne et mélancolique, Abyss campe le premier rôle dans ce dernier album de MoonSatellite. Disponible uniquement en téléchargement, MEDUSA entreprend un virage à 180 degré par rapport à 45 en offrant 2 titres bien distincts dans une symphonie électronique, toujours inspirée des œuvres cosmiques de Jean-Michel Jarre, qui couvre les deux pôles de la MÉ. C'est-à-dire la musique ambiante et celle propulsée par un séquenceur aux parfums analogues.

Et c'est dans les effluves de Klaus Schulze que débute Escape. Des graffitis et des formes kaléidoscopes embaument une ouverture attirée par le psychédélisme. Une séquence ondule dans ce tunnel sonore pour en ressortir avec tout l'ascendant sur le déroulement de ce titre qui accélère toujours un peu plus sa cadence. Une ligne de basses séquences ajoutent vitesse et lourdeur. Par la suite, des cliquetis percussifs, un bass-drum, des percussions électroniques et ces tintements de crotales en bois ajoutent autant de charmes et que de vélocité à cette structure serpentée par les lignes oscillatoires et exploratrices d'un synthé responsable de la brume lunaire et des nappes de voix Grégoriennes. C'est de l'excellent rock électronique. Et si j'ai été hautement séduit avec Escape, c'est que je n'avais pas encore entendu 13 January 2019 (Live Session)! Lone Wolf aime bien enregistrer ces sessions d'improvisations, certaines atterrissent même sur sa page YouTube, qui témoignent de toute la passion et la minutie du musicien Lyonnais. 13 January 2019 (Live Session) débute avec ces bips électroniques fuyant le silence, un peu comme Klaus Schulze, pour atterrir sur un nid de réverbérations. Une ombre fuyante s'élève au même moment où le séquenceurs fait convulser une ligne spasmodique que des caresses, autant cosmiques que philharmoniques, amènent dans un univers d'ambiances cosmiques. L'ombre devient alors gigantesque et aussi enveloppante que menaçante avec son aura de réverbérations qui permute pour un délicat paysage cosmique. Cette bulle de ouate reposante s'évapore dans un moment anesthésiant d'où deux lignes de séquences, côte-à-côte, émergent afin de remodeler le rythme initial en un superbe down-tempo cosmique nourri de très bons solos de synthé. L'achat du téléchargement donne accès aussi à la pièce-titre de MEDUSA. Nous sommes plongés ici dans des brumes lunaires avec un rythme doux qui ondule, avec quelques nuances dans les impulsions, sous les voix de nymphes cosmiques. Je dirais que c'est le titre le moins intéressant de l'album. Une remarque en contrepartie qui en dit beaucoup sur la profondeur d'un album hautement séduisant de MoonSatellite dont la source de créativité se renouvelle d'album en album…

Sylvain Lupari (14/06/20) *****

Disponible au MoonSatellite Bandcamp

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