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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MOONSATELLITE: Sessions (2017) (FR)

Je ne suis pas friand de ces séances perdues, mais celle-ci est tout à fait correcte

1 Session #1 7:54

2 Session #2 6:33

3 Session #3 16:34

4 Session #4 7:27

5 Session #5 15:09

6 Session #6 6:35

(DDL 60:14)

(Cosmic French School)

Ceux qui lisent mes chroniques depuis longtemps savent à quel point je suis très frileux vis-à-vis un album qui se veut un ramassis de restes que l'artiste a composé en coup de vent dans différentes sessions d'enregistrements. La prétention veut que ça peut intéresser les fans! Pour moi, j'y perçois plutôt un esprit de mercantilisme. Ainsi mon cher ami Lone Wolf a décidé que ce SESSIONS, un album de titres éparpillés lors de sessions qui remontent avant la refonte de son studio en 2016, avait une valeur artistique qui plairait à ses nombreux adeptes. Et comme à l'opposé, il y a aussi des restes qui auraient dû se retrouver à l'air libre bien avant. Et il y en a sur ce SESSIONS, un délicieux opus de ramassis qui respecte en tous points ces charmes de la MÉ cosmique de l'École de France que MoonSatellite met dans mes oreilles depuis le délicieux Sequenzer - Volume 1, paru en 2009. Et même si les 6 parties s'enchaînent en une longue rivière soniquem avec ses turbulences comme ses moments de quiétude, de plus d'une heure, le musicien Nantais nous avise qu'il n'y a aucun lien entre elles et que les 6 sessions de cet album, offert en téléchargement uniquement, représentent six ambiances différentes qui vont au gré des humeurs de MS.

Des ondes mal vêtues, des échantillonnages de voix émiettées et des bruits de subway ainsi qu'une belle palette d'effets électroniques ouvrent Session #1. La signature de MoonSatellite est reconnaissable entre mille…sauf celle de Jean-Michel Jarre! Un carrousel de séquences, aux tonalités cristallines, miroite avec la grâce d'une ballerine astrale sous une pluie de météorites, amenant ce mouvement ambiant vers une ligne de basse soutenue que nos oreilles égarent avec celle de Jarre dans Les Chants Magnétiques IV. Une mélodie fantôme se cache derrière ce rythme soutenu, titillant nos oreilles affamées de ces mélodies électroniques si Françaises et si romantiques. Elle restera par contre en arrière-plan, laissant tout le charme du chant des séquences initiales rencontrer un mur de voix Elfiques autour de la 5ième minute. Des voix qui ramènent Session #1 à ses origines. Session #2 suit avec une introduction soufflée d'émotion. Des nappes denses et des voix séraphiques s'enchevêtrent dans un tissu sonore qui dégage des parfums orchestraux alors qu'un synthé lance des harmonies qui pleurent comme un concert d'âmes esseulées. Un discret mouvement de séquences se dandine dans ce décor riche d'intensité. Et ce synthé qui pleure toujours! Un autre mouvement du séquenceur s'échappe en mi-parcours, traçant une structure sphéroïdale très mélodique qui s'accroche à une lourde ligne de basse. Et la voilà cette mélodie si attendue. Elle est par contre nostalgique et se pointe avec ce mouvement du séquenceur, comme à la belle époque de Space Art, sous les caresses d'un synthé qui regorge de belles tonalités analogues. C'est à cet instant que mes oreilles se sont rivées à cette confiture des restants de MoonSatellite. Point de regrets à partir de cet instant!

Session #3 nous amène vers une longue introduction chargée d'effets et d'orchestrations cosmiques où le synthé pleure autant qu'il lance des SOS harmoniques. Les nappes d'ambiances étendent des panoramas de solitude où une âme sensible peut facilement s'imaginer être sur les banquises de la Mare Serenitatis et contempler le scintillement des étoiles qui luisent comme des larmes à travers des paupières meurtries par une peine inconsolable. Et c'est la valse! Un très beau et lent mouvement orchestral s'installe autour de la 4ième minute. Et quelque 2 minutes plus loin, il est déraciné tout doucement par une séquence de rythme qui sort ce long Session #3 de son cocon de sérénité. Le rythme est pulsatoire. Planté sur un jeu de deux séquences aux bonds simultanés, il s'enracine avec une multitude d'éléments qui en enrichissent les charmes. Ligne oscillatrice, cliquetis de percussions, percussions électroniques et ces vieilles percussions en boîtes des années Kraftwerk arment ce rythme d'élégances et de raffinements électroniques qui stimulent autant l'envie de s'accrocher que l'enchantement auditif. Les nappes et les splendides solos aériens ajoutent la touche finale à une structure évolutive qui s'accroche autant à son cocon de contemplativité que sa structure de rythme cosmique. Un très beau et long titre comme je les aime! Session #5 est un peu dans la même veine tout en offrant une structure de basse rythmique qui me rappelle celle de P'Cock dans House in the Storm, mais avec une richesse tonale aussi noble que les mystères du cosmos. Session #4 propose une ouverture gorgée de chants Grégoriens avant de plonger dans une phase de rythme truffée de nuances, tant dans les tons que l'embryon rythmique. Comme un décorateur, Lone Wolf ajoute constamment des éléments qui embellissent ce fœtus rythmique qui devient aussi sobre qu'une danse pour marionnettistes reposant ses doigts avec des mouvements basiques. Session #6 termine SESSIONS avec un enchevêtrement de nappes d'un synthé en mode ambiances mélancoliques. À la fois cosmiques, symphoniques et cinématographiques, les nappes gorgées de voix errantes sont poignantes d'émotion et transportent facilement l'auditeur vers un souvenir refoulé, vers des paysages de contemplativité, concluant ainsi un album que MoonSatellite a finalement bien fait de sortir de ses séances de solitude.

Sylvain Lupari (06/06/2017) ***½**

Disponible au MoonSatellite Bandcamp

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