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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Mutagénèse Exploration Spatiale (2018) (FR)

“Exploration Spatiale vogues dans les sphères d'une MÉ qui a précédé ces mouvements séquencés du début des années 70, soit dans une musique ambiante sombre”

1 Pulsar 6:48 2 Proxima Centauri 11:04 3 Dawn 7:25 4 Pioneer 10's Journey 7:20 5 Timescape 18:16 6 Quasar 9:36 Mutagenese Music (DDL 60:28) (Dark Cosmic Ambient EM)

Après un premier album fort convaincant (Errance Planétaire), qui promenait celui qui a fait la découverte de Mutagénèse dans des promenades cosmiques animés du bon vieux Berlin School, le groupe Canadien, établit à Montréal, reprend là où il avait laissé les oreilles ébahies par ce premier album. Nettement plus ambiant, plus tranquille avec de faibles impulsions rythmiques forgées sur de fascinants mouvements entraînants pour les neurones, EXPLORATION SPATIALE est construit autour de tempêtes de vents cosmiques et des désintégrations de micro-planètes qui redeviennent des îlots de parasites interstellaires sifflant et déferlant dans un univers exposé à 1 000 menaces. Ce deuxième album de Mutagenese pousse encore plus la réflexion du groupe montréalais sur les confins de l'espace avec des mouvements lents gonflés d'une faune sonore industrielle où la réalité croise la fiction avec des nappes de voix caramélisées dans des ambiances chthoniennes. Moins accessible, cet album exige une ouverture d'esprit pour une MÉ dont le berceau se situe juste avant l'immortel Phaedra de Tangerine Dream.

Ambiant?! Ce n'est pas cette impression qui se forme entre nos oreilles dès l'ouverture de Pulsar et de sa structure de rythme qu'au final on se dit : Eh oui…Pourquoi pas? Puisqu'assez conforme à plusieurs pièces de musique du même nom dans l'univers de la MÉ! Ce rythme est noué très serré dans une suite de hoquets dont les élans spasmodiques forgent une séquence rythmique que l'on associe à une cavalerie sur un champs de bataille miné. La portée sonore étend ses fragrances analogues dans une riche texture d'où s'échappent une phase d'ambiances tapageuses et une finale où hurle le vide et sa colère. Ce vent souffle ses brises sombres, ténébreuses dans Proxima Centauri où de lents riffs de clavier errent entre deux univers. Le mouvement est lent, très contemplatif et déroule son tapis de sons ambiants avec de délicates oscillations qui dérivent dans une galaxie près de chez vous. Les brises dans Dawn semblent plus creuses, même sibyllines, et soufflent sur une flore de gazouillis cosmiques. Cette ouverture couve un battement dont le pouls mécanique amorce l'éclosion d'une vie sonore. Une vie industrielle avec ses nappes huilées au carbone et ses bruits de machineries qui flirtent avec l'irréel, soit une chorale d'anges déchus qui fredonnent sur les roulements d'une eau vierge qui s'échoue sur une plage d'émeraude. Ambiant, ce rythme éveille assez bien notre attention, puisqu'on remarque son absence lorsque Dawn dérive dans un trou noir avant de renouer avec les éléments de sa genèse sonore. Pioneer 10's Journey est un titre purement ambiant avec une belle palette de tonalités et de couleurs dans les multiples brises et vents d'Orion qui soufflent au travers les obstacles dérivants et les cerceaux rompus de quelques planètes. Mis à part cette délicieuse mélodie lunaire d'une soixantaine de secondes, sculptée dans des séquences ascendantes aux tonalités opalines et enrobées de murmures maternelles, Timescape propose une dérive intense dans un cosmos noir. Les éléments sifflent et rugissent comme ces gros météores et leurs symphonies de détresse lorsqu'ils détruisent tout sur leurs vols non planifiés. Quasar termine ce deuxième album du musicien Montréalais avec une structure de rythme étouffée qui survit péniblement dans une tempête intersidérale.

Si Errance Planétaire se voulait un superbe album de rythmes poussés par un séquenceur créatif, EXPLORATION SPATIALE vogue dans les sphères d'une MÉ qui précédait ces mouvements animés du début des années 70. C'est une MÉ planante où les éléments cosmiques sont présentés avec beaucoup de détail dans la sonorité, tellement que l'on plonge sans le vouloir dans la noirceur du cosmos. C'est une aventure, une exploration cosmique en musique par moments intense et d'autres moments plus oniriques. Pour amateur de musique ambiante et d'ambiances cosmiques…

Sylvain Lupari (26/12/18) *****

Disponible au Mutagénèse Bandcamp

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