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  • Writer's pictureSylvain Lupari

NORD: Dystopia (2021) (FR)

Nord a du talent pour composer et jouer une MÉ qui se tient loin de la complexité

1 Heavy Fog 4:51

2 Electric City 5:18

3 Surviving Instinct 9:36

4 Void 9:14

5 Dark Thoughts 7:42

6 Walking on Clouds 10:56

(DDL 47:41)

(Progressive E-Rock, Berlin School)

Ça fait au-delà de 7 mois que Nord ne nous avait pas fourni un nouvel album-téléchargement. Son dernier, Pictures from a Distorted Mirror date de février dernier. Un truc inhabituel de la part de Sztakics István Attila qui a toujours été régulier comme une horloge. Mais entretemps, l'artiste roumain a réalisé un de ses rêves en montant et participant à un opéra rock en août dernier. Il revient à ses racines avec DYSTOPIA en offrant du vrai bon rock électronique sur une distance de 48 minutes. Un solide album comme seul Nord arrive à faire dans un contexte de production-maison.

C'est à partir de torsades réverbérantes, quasiment borborygmes, que Heavy Fog sort de nos haut-parleurs. Les nappes de synthé et les ombres vampiriques s'accumulent dans cette courte introduction qui flirte avec l'ambiant ténébreux (Dark Ambient). Les premières oscillations rythmiques pulsent au pied de la 90ième seconde. Statique, le rythme fait danser les neurones sous des nappes de synthé aux saveurs de Pink Floyd. Une carrousel d'arpèges flottent à la dérive dans le décor, ajoutant une autre perspective rythmique qui enrichit les 5 minutes de ce premier titre de DYSTOPIA. Divisé en 2 parties, Electric City parvient à faire entendre ses ions se dandiner innocemment sous une épaisse couche d'ambiances électronique. Le titre fini par faire sortir son rythme avec l'arrivée des percussions, quelques 20 secondes après la deuxième minute. Ça devient un intense rock cosmique avec une bonne batterie et de bons effets percussifs alors que le synthé fait rugir sa guitare de ses interstices. C'est près de 2 minutes d'un plaisir auditif soutenu par de très belles percussions et les effets d'écho qui les entourent. Premier long titre de ce nouvel album-téléchargeable de Nord, Surviving Instinct exploite ses presque 10 minutes dans une structure semi-ambiante, semi-rythmique. Son ouverture est nappée de lourdes nappes vampiriques qui étendent leurs ombres avec une vision dramatique. Hormis les bruits électronique cosmiques, on entend de plus en plus des cliquetis imiter la marche du temps. Toujours en mode dandiner pour faire danser mes ions comme dans Halloween, le séquenceur émerge des limbes fredonner par des voix absentes une 20taine de secondes après la 3ième minute. Ce rythme stationnaire sert la cause au synthé et à ses nombreux solos ululant sur un mouvement minimaliste et circulaire. Les grondements qui vont et viennent agissent comme des voiles de menaces qui perdront cet instinct lorsque les solos deviennent hyper mélodieux autour de la 6ième minute. Les percussions sautent dès cet instant sur Surviving Instinct, lui donnant ce troisième élan de rock statique pour faire valoir le synthé et les percussions. Ça demande quelques écoutes mais on finit par apprécier ce titre, ne serait-ce que pour les splendides solos de synthé. Et au final, on trouve une ressemblance avec les rock cosmiques de Michael Garrison.

Et surtout qu'il précède un de ces rocks électroniques comme on en entend que trop rarement. Le séquenceur ne perd pas une seconde en faisant tinter une mélodie diabolique inspirée du thème Halloween de John Carpenter, à quelques nuances près. Le mouvement circulaire affiche une limpidité rythmique qui lui concède plus de vélocité. Le décor de Void respecte l'idéologie derrière son titre avec une nappe réverbérante et les distorsions qui deviennent des ombres écarlates dissimulent des froissements et des effets sonores cosmiques. Alors que le séquenceur semble geler sur la même touche, les ambiances se resserrent et pour faire entendre un peu mieux ces froissement qui sont devenus des effets bizarroïdes. Les percussions allègent la perspective de paranoïa, comme ils entrainent Void vers un gros rock électronique bien tapé par de solides percussions, arrosé par des solos et des effets prismatiques et enfoncé par des ions sauteurs dans des élans spasmodiques. Un des bons E-Rock que j'ai entendu! À découvrir le volume à fond! Sur un mouvement circulaire du séquenceur, Dark Thoughts exploite le côté ambiant ténébreux un peu plus. Les nappes et les lamentations du synthé dosent une vision plus apocalyptique à ce titre qui trouve tout de même sa vision rythmique vers la toute fin. Veut, veut pas, on a l'impression que Void a porté ombrage aux deux autres structures de rythme de ce très bon DYSTOPIA de mon ami Sztakics István Attila. Après Dark Thoughts, c'est au tour de Walking on Clouds qui propose une ouverture aussi éthérée que la vision de son titre avant d'offrir les balbutiements du séquenceur un peu avant la quatrième minute. Le débit est lent, lourd et drapé de nappes de synthé anesthésiantes. Le séquenceur fait tourner deux à trois ligne dans une texture statique qui donne toute la liberté au synthé de faire roucouler de très bons solos de synthé. Certains de ces solos font même soulever le poils de mes bras, signe évident de passion et d'émotion. Quant au séquenceur, il parvient à créer un léger maelstrom qui enracine le rythme dans un état stationnaire avant qu'il laisse partir une fusée, un peu après la 7ième minute, pour rejoindre les percussions qui insuffle un tonus rock à Walking on Clouds.

J'ai arrêté de chercher! Nord a du talent pour composer et jouer une MÉ qui se tient loin de la complexité. DYSTOPIA est un autre solide album qui possède tous les ingrédients pour rassasier les fans de Berlin School, de rock cosmique et de rock électronique sur des rythmes vivants et accrocheurs tout en nous tissant des toiles de synthé qui deviennent solos et mélodies. Bref, il n'y a encore aucune raison pour que je vous dise de vous éloigner de ses albums. De la grosse MÉ que ce DYSTOPIA!

Sylvain Lupari (25/10/21) *****

Disponible au Nord Bandcamp

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