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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PERGE: OUT: The Sessions (2020) (FR)

Malgré sa vision harmonieuse, il reste un album qui demande une certaine écoute afin de se familiariser avec ces senteurs déjà entendues

1 The Colour of Water 14:28

2 Sunlight 9:36

3 Giraffe 7:36

4 The Ghosts of Antarctica 7:40

5 Too Late 14:29

(DDL 53:49)

(Electronic Prog-Rock, New Age)

Venant de loin dans mes haut-parleurs, The Colour of Water prend forme avec des battements de de percussions, entremêlés à des claquements de mains. Le doux piano qui suit, enracine nos souvenirs dans cette ouverture qui se veut un agréable clin d'œil à Alchemy of the Heart que l'on retrouve sur Tyger. On peut avancer sans se tromper que c'est un remixe, et un bon à part ça. La structure évolue dans les mêmes paramètres, sans toutefois effleuré la tension rythmique de la version jouée par Franke, Froese et Haslinger. Il y a du rythme! Tracé comme une esquisse en soie sur les mêmes orientations, The Colour of Water emprunte la même voie mais dans une vision plus harmonieuse et surtout plus joyeuse que le côté taciturne de Alchemy of the Heart. Les ambiances sont aussi plus épurées dans une vision moins électronique. Principalement appuyé sur le piano et le clavier, le rythme suit sa cadence et ressort des phases ambiantes avec plus de vigueur jusqu'à atteindre un genre de Honky-Tonk lié à du Jazz. Et comme dans la version originale, le titre se termine dans une sphère de légères dissonances dont le piano sort vainqueur.

Intoxiqué par les parfums de Tyger, un album de Tangerine Dream que les fans et critiques ont jugés assez durement, OUT: THE SESSIONS vogue dans cet univers en pigeant des idées et en redéfinissant ces contextes afin de créer un album tout autant disparate, mais avec une vision mélodieuse unique au style de Perge. Pardon, de Matthew Stringer. C'est sans son compagnon Graham Getty que Matthew s'est attaqué à cet album-compagnon à Out, The Way We Came In. Il cherche à exploiter encore plus cette sonorité du milieu des années 80 jusqu'à la fin 89.

Sunlight atterrit avec la délicatesse d'une agréable berceuse morphique avec des soupirs d'anges qui volent dans une clairière envahit des brumes du murmure. Ces vols aériens ont ce goût neurasthénique des arias pour synthé de Michel Huygen avec cette sensation qu'ils flottent pour mieux se poser près de notre lobe afin de susurrer les caprices de la divinité. Des tintements clairs et sans oppositions retentissent autour des 5:30 minutes, ajoutant un élément onirique aux brumes sifflantes. Ces tintements deviennent des accords de clavier au douteux goût d'une guitare, où d'un autre instrument à cordes, alimentant ainsi le dernier tiers de Sunlight qui semble refuser ce cadeau rythmique aux essences très Tangerine Dream, toujours de l'ère Tyger, avant de retrouver le fil de son ouverture dans sa finale. Giraffe est un titre séduisant avec une ouverture axée sur le jeu du séquenceur et des multiples lignes de rythme dont les entrecroisements et empilades forgent un carrefour de rythme aussi nerveux que dense et platonique. Cette masse rythmique est aussi composé par des ions sauteurs entêtés, donnant des impressions de dribblage et d’impulsions momentanées. Bref de tout pour séduire les amateurs de séquences. Des solos sifflent et chantent sur cette structure, élaborant des pointes d'intensité et d'errances pour une finale qui arrive un peu trop vite. Un titre fort avec une vision de Vangelis dans les harmonies. Vision qui est nettement plus séduisante dans The Ghosts of Antarctica. Ce très bon titre est un incroyable remix de la pièce-titre de cet album de Vangelis dans une intense vision ambiante, de down-tempo et psybient. Ingénieux, mélodieux et merveilleux! On arrive à Too Late. Et toujours inspiré par Tyger, Matthew jette une délicate spirale qui, amassant tout sur son passage, devient un gros mouvement ascendant pris au piège dans une grosse volute séquencée. Le mouvement s'anobli de séquences circulaires et d'autres plus vives, plus incisives dans un maelstrom où Giraffe est tout près. Des solos de synthé insèrent leurs entortillements fait de sortilèges, alors qu'une première phase d'ambiances restructurent le rythme avec d'oblongs mouvements ondulants où dansent des arpèges entêtés et court une bonne ligne de basse. Nous sommes dans un espace de rock électronique avec des parfums de Tangram dans cette structure qui, après une seconde phase d'ambiances, s'entoure d'un collier de notes résonnantes et carillonnées qui attire la finale de Too Late avec des larmes perlées qui se fanent et se vident dans les vents moroses et leurs bruines métalliques.

Malgré son approche assez harmonieuse, OUT: THE SESSIONS reste un album qui demande quelques écoutes afin de bien se familiariser avec ces structures aux parfums de déjà entendu dans Tyger et qui ont pourtant leurs propres identités dans cet album. Un bel album avec 5 solides titres de MÉ au cœur des années 80.

Sylvain Lupari (24/09/20) *****

Disponible au Perge Bandcamp

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