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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PRZEMYSLAW RUDZ: Cosmological Tales (2010) (FR)

C'est un album bien partagé entre les rythmes et les phases d'ambiances

1 Through the Planck Era 8:19

2 The God Particle's Dance 5:43

3 Let There be Light 14:07

4 Islands of the Universe 21:08

5 We Live Here 6:32

6 Disputable Future 12:03

(CD/DDL 67:55)

(Progressive Berlin School)

C'est avec un énorme fracas d'ondes de synthé métalliques que s'ouvre Through the Planck Era. Des coups de semonces qui frappent et font sursauter et dont les résonnances et résidus étalent un voile de sonorités au-dessus de fines notes scintillantes, pavant la voie à de forts solos de synthé torsadés qui hurlent dans une puissante atmosphère électronique. Après cette intro fracassante, Through the Planck Era flotte entre deux zones de rythmes avec des séquences aux ions sauteurs multidirectionnels. Ils sculptent une cadence en dents de scies qui ondule sous les fins tintements de verre des éclats synthétisés et de lourdes couches d'un mellotron brumeux. À l'intérieur de ses 8 minutes, Through the Planck Era dévoile la dualité musicale qui règne à travers les 6 titres composant COSMOLIGAL TALES, second album de Przemysław Rudź sur le label Generator.pl. Si le musicien avait séduit et gagné l'attrait de nouveaux fans avec Summa Technologia, ce nouveau CD risque de les décevoir car l'approche musicale qu'on y trouve est différente et transcende les zones de confort d'une musique aux mille possibilités.

The God Particle's Dance est ce genre de titre qui accroche instinctivement l'ouïe. Un bon titre qui a tous les éléments pour plaire et qui débute avec une valse de mellotron dont les nappes brumeuses flottent lascivement avec un doux synthé sifflotant son air mélancolique en retrait. Cette douce intro onirique est perturbée par une ligne du séquenceur aux accords qui sautillent avec de bonnes frappent de percussions. L'entrain est spasmodique même si la cadence est soyeusement enveloppée de cette brume mellotronnée. Des solos de synthé se libèrent et s'entortillent autour des séquences sautant par pair avec des arpèges limpides, créant une belle mélodie rythmique qui à son tour est étouffée par le mellotron. Let There be Light présente les premiers moments atmosphériques de cet album. Des phases quasiment velléitaires avec d'insolites sonorités s'entrechoquent dans un Cosmos parfumé de sombres ululements et de pulsations ventousées qui pulsent parmi des chapelets de fines sonorités limpides défilant avec un étrange ricanement métallique. Un curieux univers psychodélico-électronique qui lentement prend une forme plus musicale lorsque de latentes ondes synthétisées enveloppent cette introduction pour la faire valser dans un néant cosmique d'où émerge un délicat mouvement séquencé et ses accords sautillant en double. Ces ions sauteurs se dandinent dans un mouvement zigzagant qui est traqué par des réverbérations et de serpentins du synthé, avant de faire cavalier seul dans une éphémère tranquillité bousculée par de lourdes strates d'un synthé aux orchestrations tranchantes. Let There be Light adopte alors une structure rythmique qui sautille tel une démarche de gangs de rue dans un environnement ponctué d'arpèges qui carillonnent parmi de nombreux solos de synthé.

Islands of the Universe est un intense ballet cosmique qui se terminera comme il a débuté. Un long titre plus atmosphérique qui nous présente une autre facette de P. Rudź. L'intro nous plonge dans un environnement musical submergé d'étranges souffles et réverbérations d'un univers tribal cosmique. Des grondements de tonnerres galactiques et des stries filantes accompagnent cet amalgame d'éléments tribaux, reflétant l'univers de fusion magmatique de Jean-Michel Jarre dans Les Chants Magnétiques. Cette intro atmosphérique fait place à une portion plus mélodieuse où des nappes de synthé tombent par secousses et valsent tels des folichons flocons de neige, rappelant le mirifique Snowflakes are Dancing par Tomita. Ses pads de synthé dansent avec les tendres notes d'un pianiste solitaire avant de fondre dans un vaste souffle qui recouvre le milieu de Islands of the Universe d'un sombre manteau abyssal. Une froide séquence métallisée à la Stuntman de Edgar Froese en émerge. Elle ondule et pulse sous une pluie de stries cosmiques, embrassant l'univers analogue et onirique de Frédéric Mercier dans Songs from France, alors qu'une autre séquence éphémère s'y joint pour pianoter de brefs débits rapides, moulant un intense rythme statique avant que le titre ne replonge dans l'approche tribale et morphique de son intro. Toujours en mode ambiant et mélodieux, We Live Here nous présente une superbe ode pour mélancoliques avec son piano qui étale sa sollicitude sous une pluie battante et les tonnerres lui qui lui sert de compagnon. Très beau et sensible, c'est le genre de musique à faire fondre la glace autour des âmes égarées. Disputable Future clôture ce 2ième album du synthésiste Polonais avec une approche plus rock où les séquences nerveuses et fébriles sont jointes par des percussions débridées, alors que le synthé aux ondulations tempétueuses et aux solos torsadés est appuyé par une lourde guitare rock. Un titre lourd et puissant qui cherche sans doute à rallier les fans un peu déboussolés qui avaient découvert un P. Rudz plus rythmé et mélodieux sur Summa Technologiae.

Quoique fort différent de cet album, j'ai bien aimé l'aventure musicale de COSMOLIGAL TALES. J'y ai découvert un musicien qui, sans renier ses influences, sort de sa zone de confort pour offrir un album où les rythmes encore lourds se mélangent fort bien à des atmosphères autant orageuses qu'oniriques. C'est un album bien divisé entre rythmes et phases d'ambiances avec toute la puissance et la douceur qui anime les deux paradoxes qui cohabitent fort bien sur ce 2ième effort de Przemysław Rudź.

Sylvain Lupari (30/01/11) ***½**

Disponible chez Generator pl

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