top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

RALF WADEPHUL: When Aliens Meet a Drop of Water (2008) (FR)

Updated: Jan 19, 2021

C'est une belle surprise qui surfe sur les souvenirs de Optical Race et navigue entre le rock, le prog et la MÉ symphonique

1 To Earth? Why Not! 1:00

2 Cosmic Cruiser 3:46

3 1st Sunlight 4:43

4 Endless Blue 5:58

5 Into the Thunder 5:27

6 Suffering Sharks 7:09

7 Neptun's Cave 10:53

8 Paradise Island 5:29

9 Praying for Rain 5:14

10 Dancing with the Clouds 4:54

11 Melancholy of Nature 5:09

12 Sunset Raga 3:01

13 Going Home 4:34

Manikin MRCD 7087

(CD 67:17)

(Electronic Rock, TD's tones of the 90's)

Les années Melrose de Tangerine Dream n'ont jamais été mes favorites. J'ai bien aimé une partie de Optical Race, mais j'ai carrément décroché avec Lily on the Beach. Quel est le lien avec Ralf Wadephul? C'est lui qui a remplacé Chris Franke lors de l'écriture de Optical Race et de la tournée américaine qui a suivie à l'automne 1988. C'est de cette époque que repose la moitié des titres du premier album en solo du membre éclair de Tangerine Dream. Paru en 2008 sur l'étiquette Manikin, WHEN ALIENS MEET A DROP OF WATER est séparé en deux volets. Le premier consiste en 8 compositions inédites alors que le deuxième volet est une réponse à Blue DawnEdgar Froese réarrangeait huit compositions que Wadephul a composé en 1988 alors qu'il était en tournée avec Edgar Froese et Paul Hasllinger. Sur son site web, il explique que la façon dont Edgar Froese avait travaillé ses compositions ne reflétait pas sa vision. C'est donc avec appréhension, et après avoir reçu Ich Bin Ein Berliner, que j'ai entrepris la décortication de cet album et franchement j'ai été agréablement surpris. Le musicien Allemand y dilue habilement une MÉ qui respire les ogives rythmiques de Optical Race, mais avec une enveloppe musicale plus intense et plus audacieuse où le gros rock électronique, coulé dans des riffs lourds et tranchants, ainsi que des percussions assommantes et des séquences aux mille bonds rythmiques, transportent des mélodies trempées dans d'intenses approches cinématographiques. Une belle découverte où Ralf Wadephul surfe, sans se cacher, dans les réminiscences de Optical Race et navigue entre le rock, le prog et le symphonique.

Cosmic Cruiser s'empare du souffle anémique de To Earth? Why Not! pour offrir les premières similitudes avec OR. C'est un rock électronique bien calibré qui fait grimacer. Même si les solos sont tranchants, la rythmique reste fragile et trop près des postiches du Dream des années Melrose. C'est avec 1st Sunlight qu'il étend son piège d'attractions musicales. Pourtant la mélodie est simpliste; une belle ligne d'arpèges nacrés de souffles flutés se dandine comme une innocente berceuse, traçant un ver d'oreille qui campe pour un bout de temps dans notre cerveau. Alors que la mélodie ensorcèle le temps, la structure rythmique étend une progression de plus en plus marquée avant d'échoir vers une belle ballade copieusement arrosé de solos de guitares. Au fait, qui joue la guitare sur WHEN ALIENS MEET A DROP OF WATER? Après cette belle petite perle bien innocente, Endless Blue traverse les vagues qui roulent constamment en arrière-plan pour offrir une structure très Dreamienne avec un sax à la Linda Spa qui enveloppe de ses suaves souffles une autre amorce mélodieuse qui se termine avec une rythmique plus solide où se chamaille en duel un sax et une guitare. Into the Thunder suit avec un gros rock électronique lourd. Le rythme est sec, saccadé et suit les frappes de percussions qui s'unissent aux séquences pianotées avec aplomb. Des nappes orchestrales désarçonnent les solos de synthé torsadés qui courent sur un rythme soutenu alors que Into the Thunder augmente sa force et sa vélocité pour offrir une cadence plus vive où les nappes d'orgues, les solos de synthé, les explosions de percussions, les riffs pesants et les solos acuités de guitare plongent le titre au milieu d'un rock électronique symphonique et progressif. Suffering Sharks tempère les ardeurs avec son approche de berceuse lunaire qui roucoule dans un bain d'effets sonores cybernétiques. On dirait une tempête électromagnétique lorsque de fins arpèges tintent comme un message des vieux sous-marins sur une ligne de séquence aux charmes ondulatoires. La mélodie est offerte par un synthé aux lignes traînantes et errantes. Un synthé qui libère des airs de déjà vue alors que le titre prend un virage cinématographique, alliant un rythme débridé qui galope comme un cavalier solitaire sur les plaines de Pluton. Le synthé est très harmonieux avec une sonorité plus près du rock progressif, on pense à Pink Floyd et One of these Days, que de l'électronique pur. C'est un très bon titre avec un rythme en constante progression qui se meurt dans son approche babylonienne.

Ces rythmes et mélodies en perpétuel mouvement sont la force de ce premier album et Neptun's Cave en est grugé de l'intérieur tout au long de ses 11 minutes. C'est un très bon titre avec une portion mélodieuse qui semble sortir tout droit des sessions de Optical Race avec une guitare acoustique qui semble avoir inspiré un ou deux titres sur Lily on the Beach. Le synthé est suave. Il forge une belle mélodie qui respire la joie de vivre. Le rythme est doux, à l'image des ballades du Dream de cette époque. Donc, cette délicate mélodie tombe dans un néant de tonalités et d'accords perdus pour s'éventer sur un maillage de pulsations et percussions qui moule un rythme statique qu'un synthé arrose de doux solos aux étranges enveloppes spectrales. Et graduellement, Neptun's Cave plonge dans un gros rock électronique où des nappes aux tonalités d'orgues et de lourdes orchestrations séquestrent une approche harmonique qui est noyée dans un torrent d'intensité et de décibels. Et la mélodie renait de ce néant dantesque pour nous susurrer cet envoutant refrain qui peine à quitter nos tympans. C'est un très bon titre que votre cerveau se rappellera bien des jours plus loin. Paradise Island est une autre belle ballade électronique supportée par un beau jeu des percussions et des riffs de guitare acoustique. Le rythme reste soutenu et accroche à nos oreilles ses fines variances mélodiques qui sont caressées par un synthé tantôt serein et tantôt belliqueux avec de très bons solos aux formes de guitare et des tonalités biscornues qui vont à l'encontre de la structure harmonique. Praying for Rain présente une structure fortement animée par des séquences folles qui grimpent et descendent sur une ossature désarticulée. La structure du rythme me fait penser un peu à Cat Scan mais la mélodie est quasi inexistante. Des explosions de percussions nous rappellent la genèse du titre alors que le synthé fantomatique se perd dans une structure augmente sans cesse son intensité, mais pas sa forme, pour se conclure dans une enveloppe philarmonique totalement inattendue. Lourd et entraînant, Dancing with the Clouds est une belle ballade ornée de tintements cristallins et de beaux solos de guitare qui copulerait très bien avec Paradise Island alors que Melancholy of Nature copulerait plutôt bien avec Cosmic Cruiser. Sunset Raga est ce qu'il y a de plus ambiosphérique sur WHEN ALIENS MEET A DROP OF WATER avec une approche furtive qui compléterait une trilogie d'harmonies aux tendances cosmiques entreprises par Paradise Island, alors que Going Home est une excellente finale qui glane ici et là les ambiances, les rythmes lourds, les solos de guitare perçants et les approches mélodieuses de cette intéressante trouvaille qu'est WHEN ALIENS MEET A DROP OF WATER; un incontournable si on est un fan fini de Optical Race et ceux qui, comme moi, ont fait la fine oreille un peu trop vite sur cette œuvre riche en musicalité de Ralf Wadephul.

Sylvain Lupari (26/04/13) ***¾**

Disponible chez Groove NL

121 views0 comments

Recent Posts

See All
bottom of page