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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ROBERT KALYOS: Quantico (2021) (FR)

Kalyos nourrit ses 2 bêtes afin d'en extraire habilement le rythme

1 Quantico (Part.1) 27:21

2 Quantico (Part.2) 23:22

3 Particle 7:05

4 Quantico (Part.1) Single Extract 5:24

(DDL 63:12)

(E-Rock, Berlin School)

L'année 2021 fut une année de révélation pour Robert Kalyos avec un premier album, Cosmopolis, qui l'éjectait hors de l'anonymat. Depuis le musicien-synthésiste Italien à réintroduit quelques-uns de ses vieux albums, en plus de l'excellent Hybrid System of Variable Sequences. QUANTICO vient boucler la boucle pour l'année en cours avec un solide album qui démontre son aisance à composer et s'attaquer à de longues pièces musicales. QUANTICO tourne majoritairement autour de 2 longs titres minimalistes que Robert Kalyos alimente afin d'en extraire habilement le rythme. Et tout ce temps, le musicien vise la mélodie et flirte avec la Berlin School.

Une onde de synthé à deux timbres fait onduler ses longilignes oscillations résonnant et meublant un territoire sonore qui serait vierge sans elle. Des filaments écarlates s'invitent après la 2ième minute. Épousant maladroitement ces arabesques sédentaires, ils gravitent en ajoutant un peu de couleurs à l'ouverture de Quantico (Part.1). Ces couleurs se désagrègent en poussières, irradiant les contours de cette valse dont le partenaire est dorénavant cette tonalité de hautbois provenant d'une nappe de synthé. L'intensité tonale atteint son point de confort 30 secondes après la 5ième minute, là où le séquenceur égare une ligne de rythme dont les ions opalescents dansottent pieds nus sur des petites roches. Là aussi le mouvement possède deux timbres, tout en étant convulsif. Une ligne de synthé harmonieuse vient emmitoufler ce frêle mouvement rythmique en appuyant sur sa profondeur orchestrale. Le rythme spasmodique de Quantico (Part.1) fait du surplace tout en valsant dans d'onctueuses orchestrations. Magnétisé que nous sommes, le temps vole 6 minutes au titre lorsqu'une bonne nappe de basse stimule le rythme statique en invitant des percussions à faire des claquettes. Cette ombre étend son amplitude avec un réseau de basse-pulsations qui s'excite dans des harmonies ayant un étrange bouquet d'accordéon. Sautant d'un haut-parleur à l'autre, le rythme progresse sous de larges nappes réverbérantes pour libérer les percussions et les effets percussifs qui sculptent un rock électronique (E-Rock) cerné par des symboles de la techno. Les arpèges et le pouvoir de la MÉ défilent dans des effets stéréos, alimentant encore plus une phase enlevante que le musicien arrose de belles harmonies d'un synthé qui flirte qui flirte avec les thèmes mélodieux de la musique française et avec des envies de faire ses solos. Très bon!

Un gros bourdonnement irradie ses réverbérations afin de créer le ciel obscur qui accueillera Quantico (Part.2). Des beuglements du synthé forment des demi-cercles, créant un effet de tempête sonore dont les woosshh sifflent avec la lourdeur de leur noirceur. Un de ces mugissements actionnent une pulsation qui absorbe les masses réverbérantes pour les faire défiler dans une série de saccades descendant la route du cosmos un pied sur le frein. Les meuglement changent d'orientation pour dessiner des arcs aux couleurs dorés. C'est à cet instant qu'un battement cogne une mesure abstraite qui, uni aux saccades pulsatrices, forment la pierre angulaire de ce qui deviendra le rythme de Quantico (Part.2). C'est un peu avant la 6ième minute, soit après un autre mugissement ayant atteint une maturité mélodieuse, que le rythme naît d'un mouvement alternant du séquenceur. Un ion saute de gauche à droite, solidement appuyé par des basse-pulsations et percussions, dans une dense brume et ses orchestrations aux violons sifflant dans son axe de dérivation. Les élans des orchestrations maintiennent ce rythme dans un état minimaliste jusqu'à la 30ième seconde dans la 11ième minute où une autre structure de rythme transite maladroitement en un autre bon rock électronique spasmodique et nerveux. Flirtant même avec les frontières de la Berlin School, Quantico (Part.2) avance comme Quantico (Part.1) sous des synthés aux orchestrations et mélodies de brume avant de lancer de bons solos sur une structure se démenant de plus en plus. Particles ne perd pas de temps en élaborant un mouvement alternant du séquenceur qui structure un hymne de gang de rues sur un solide rythme entrainant. Des pads de synthé dosent le côté saccadé du rythme alors qu'une autre ligne de rythme en accroît la vélocité. Cette ligne se trouve remplacée par une mélodie sifflotée par un synthé qui reste toujours créatif dans QUANTICO. Lors du 3ième tour, le synthé et la seconde ligne de rythme unissent leurs charmes afin de concrétiser ce Particles dans un bon E-Rock très mélodieux qui peut servir d'hymne emblématoire de la musique de Robert Kalyos. L'achat du téléchargement vient avec un titre caché, soit une version raccourcie sous forme de single de Quantico (Part.1),Quantico (Part.1) Single Extract. Et c'est la partie la plus entraînante qui est offerte.

J'ai bien aimé ce QUANTICO! La façon utilisé par Robert Kalyos afin de bien nourrir ses deux bêtes relève d'une vision cartésienne dont le seul but est d'amener l'auditeur à un paroxysme émotif qui sait faire danser les poils sur nos bras. Intense, tendre, mélodieux et rageur, cet album confirme la place du musicien Italien dans les sphères des artistes dont on entend le prochain album avec impatience. Profitons de celui-ci, et de ses 2 autres en 2021 qui sont tout autant très bons.

Sylvain Lupari (17/11/21) ****½*

Disponible au Robert Kalyos Bandcamp

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