top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

ROBERT LOGAN: Sculptor Galaxy (2017) (FR)

“Splendide surprise inattendue, Sculptor Galaxy est ce genre d’album sans frontières dans un domaine précis que vous devez essayé, au moins une fois!”

1 Sovereign 7:36 2 Climber 4:23 3 Be Tall 3:16 4 Binary Star 5:59 5 The Weaver 6:12 6 Endless Sea 4:02 7 Senescence 2:27 8 Plantal Sequence 4:45 9 Metazoa 5:49 10 Voyager 6:26 Projekt | PRO 345 

(CD/DDL 50:55) (V.F.) (Psychedelic, Tribal, Berlin School)

J'ai découvert Robert Logan avec le duo d'albums qu'il a composé avec Steve Roach l'année dernière. Si chaque album avait une identité très différente, Second Nature était très ambiant alors que Biosonic était de nature tribale avec des rythmes psybient, la vraie nature de l'artiste anglais est plutôt dans le genre ambiant immersif avec un penchant pour des tonalités sculptées autour d'échantillonnages environnants. Se promenant entre 2 alias, Sense Project et Firehand, afin d'élargir sa palette expérimentale, Robert Logan a délivré 6 albums de musique décoratrice d'ambiances depuis 2007. Et voilà que sortie de nulle part arrive ce brillant SCULPTOR GALAXY. Et l'info presse ne fait pas dans la dentelle en soulignant que c'est sans doute cette avenue que Jean-Michel Jarre aurait dû choisir après son étonnant Zoolook en 1984. Quand est-il!?

Des effets réverbérants et d'autres organiques pimentent le rythme incertain de Sovereign. Des échantillonnages de voix déformées ainsi que de lourds riffs de clavier donnent une enveloppe psychédélique à cette structure de rythme édifiée en un genre de stop'n'go dont l'absence de nuances fait tout un contraste avec les effets organiques et les voiles stroboscopiques qui s'ajoutent à une chorale irréelle. Entre ses secousses abruptes et ses répits d'ambiances, Sovereign donne un aperçu des structures de rythmes qui jalonnent cet étonnant opus de Robert Logan. Le mixage est de toute beauté, effectué par Steve Roach, et donne justice à la richesse des tonalités, tant ici que partout dans cet album. Climber attaque nos oreilles avec de puissants cognements qui font lever des lignes de séquences papillonnantes et de séduisants effets percussifs. Encore ici, la structure de rythme est hachurée mais nettement plus vivante avec de bons arrangements et un bon soupçon de Jean-Michel Jarre, notamment pour cette approche de synth-pop bien contrôlée dans son environnement plus progressif. Les échantillonnages de voix reviennent charmer nos attentes dans le rythme coulant de Be Tall, je croirais même entendre chanter le titre de différentes façons. Les effets percussifs sont toujours aussi séduisants et se moulent très bien à d'autres effets qui amène la musique dans une zone de psybient. Et si la basse trace un Groove cosmique avec de bons mouvements lascifs, les percussions en revanche amènent le titre vers un bon rock sorti d'un autre univers. Binary Star débute avec une approche plus électronique qui est guidée par des mouvements fluides et vifs du séquenceur. Cette structure se fond par la suite derrière une autre approche de Groove cosmique avec basse et percussions en plus dans le ton d'un bon mid-tempo. Les collections de voix éraillées et d'effets cosmiques restent toujours dans le domaine d'un Électronica psychédélique. Mais cela se dompte assez bien.

Par contre, The Weaver demande un peu plus d'écoute. En fait, l'évolution de la musique suit à merveille le sens de son titre avec un tissage de séquences qui peu à peu épousent une cohérence mais qui se heurte à un amas d'effets sonores et percussifs. Ça tournoie délicatement et c'est du genre plutôt ambiant progressif. Les échantillonnages de voix, les effets organiques de même que les effets percussifs sont au cœur des charmes de cet album et de Endless Sea qui, effectivement, irait très bien avec le répertoire de Jean-Michel Jarre. Mais un Jarre plus audacieux, car tout est audace ici! Après ce titre tout de même assez enlevant, Senescence détonne avec son délicat piano qui pose ses perles de mélancolie dans les lamentations de ce qui semble être un entre violon et violoncelle. Plantal Sequence sera votre premier coup de cœur! Comme un truc que l'on connait sans jamais être capable de mettre un nom dessus, la musique est comme une meute de gens qui se cherchent dans une superbe chorégraphie harmonique. Ça fait très Steve Roach et en même temps très Berlin School avec une touche d'Alexander Desplats. Un régal! Metazoa est un autre titre qui séduit d'emblée avec une structure très Zoolook, on a même droit à ces coups de mitrailles percussifs, où les échantillonnages de voix forment un bel ensemble harmonique. Un titre assez délirant qui trouve sa force en dehors de nos écouteurs avec un bel effet stéréo. Voyager termine cette fascinante découverte de l'univers d'audace de Robert Logan avec un voyage cosmique où la musique d'ambiances est joliment décorée par un filament de séquences musicales, par des nappes de synthé très intenses et d'autres effets percussifs qui le sont tout autant. Il y a un effet de crescendo ici, que l'on remarque un peu partout au travers les 51 minutes de SCULPTOR GALAXY, qui pousse une MÉ à un nirvana d'intensité qui ne fait aucune concession au monde interlope de Jean-Michel Jarre sur les quais londoniens.

Une superbe production du tandem Logan/Roach qui m'a littéralement porté aux nues de l'étonnement, de l'ébahissement. En plus de ses échantillonnages de voix, qui ne sont pas trop envahissantes mais plutôt originales, des effets percussifs et de ces géniales empreintes organiques, SCULPTOR GALAXY. est d'une intensité qui rivalise avec sa créativité. Chaque titre est une boîte à surprises soniques où l'audace ne se situe pas trop loin de l'accessibilité. Et à bien y penser, le lointain lien avec Zoolook n'est pas vraiment si éloigné que ça… Remarquable, essentiel et un pur délice pour mélomanes.

Sylvain Lupari (29/11/2017)*****

Disponible au Projekt Records Bandcamp

262 views0 comments

Recent Posts

See All
bottom of page