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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Rudy Adrian Sequencer Rarities (2017) (FR)

“Sequencer Rarities est certainement la meilleure des histoires de Sequencer Sketches et un indispensable si on affectionne le style sequencer-based en MÉ”

1 Sisters 6:25

2 Solar Flares 5:59

3 Kinetic Flow 8:42

4 Filter Blue 3:46

5 Wind in the Trees 23:01

6 Summers at Ruby Bay 6:55

(Berlin and Netherlands School)

Un bourdonnement saisit nos oreilles de sa lente agonie. Ces mêmes oreilles entendent des prismes chanter alors que la vibration détache un filet sonore plus éthéré où l'on peut même sentir des voix fredonner entre nos oreilles. Une légère pulsation se pointe. Sautillant comme dans un rodéo sans issu, la structure de Sisters invite alors des percussions et des effets percussifs à rejoindre ce mouvement harmonique dont les saccades éventrent un sac d'éléments cosmiques. Douce et flottante, la structure rythmique de Sisters coule néanmoins à l'encontre d'autres éléments percussifs et des séquences dominatrices plus limpides, donnant ainsi une dimension plus étoffée à ce titre que Rudy Adrian composait en 1998 pour son album Twilight. Par Avion - Sequencer Sketches Vol. 4, réalisé par Groove en 2007 était la dernière fiesta de rythmes séquencés que le synthésiste Néozélandais offrait aux amateurs de Berlin School. Et encore là, l'ami Rudy trouvait le moyen d'y insérer des phases ambiantes qui diluaient quelque peu la vision de sa série d'albums Sequencer Sketches. Serti sur 6 splendides joyaux d'une MÉ qui flirte entre les frontières de la Belin School et du style plus mélodieux de la Netherlands School, SEQUENCER RARITIES est une mine de séquences qui se confrontent dans d'épiques combats où le rythme et la mélodie ne font aucun vainqueur, sinon l'auditeur. Bien que composé entre différentes époques, la musique coule ici comme un long fleuve de rythmes ambiants, mélodiques et entraînants que Ron Boots a fignolé avec son adresse habituelle. Solar Flares suit donc avec les sombres brises égarées de Sisters. Des nappes de voix et d'effets étendent une marée de mélancolie alors que sonnent en arrière-scène des accords mitigés. Le rythme nait de ces matrices rythmiques séquencées des années 70. Plus spécifiquement l'ère de Tangerine Dream avec un Franke et Baumann aux commandes ainsi qu'un Froese et ses mythiques solos harmoniques qui se dissolvent en étrange brume caramélisée. L'approche mélodieuse unique au style d'Adrian complète cette délicieuse musique composée à l'époque de Concerts in the USA en 2003. Des coups de rames dans l'eau et un large voile de matières soniques iridescentes, Kinetic Flow propose une belle introduction d’ambiances mélancoliques avec un synthé très Vangelis qui éparpille sa morosité, tel un saxophoniste à l'âme meurtrie seul dans la nuit. Composé à la même époque de l'album du même nom, 2000, Kinetic Flow est le seul titre qui a déjà paru officiellement dans un album de compilations du magazine mensuel Britannique Sequences. La structure proposée est dans la pure tradition Berlin School avec des séquences hypnotiques qui sautillent comme dans une course de poche à patates, avec des coureurs en forme tout de même, où fluctuent des solos de synthé sous formes harmoniques et où s'ajoute aussi un autre filet de séquences rythmiques éclaboussant d'effets sonores.

Ce rythme rempli de boucles oscillatrices débordent pour structurer Blue Waves, un titre composé en 2005 mais qui sonne drôlement comme Kinetic Flow. Avec ses 23 minutes, Wind in The Trees est la composition la plus récente de SEQUENCER RARITIES. Dans une approche semi improvisée, un délicat piano danse avec les ondes sibyllines qui ornent son introduction. La mélodie est mélancolique avec des notes vigoureuses qui résonnent dans ce voile aux effets d'un bleu astral. Mes vieilles oreilles entendent une chorale séraphique, mais elles peuvent aussi bien être dupées par ces lignes qui se fondent dans une continuité harmonique sculptée maintenant par le synthé. Des séquences bousculent ces paisibles moments avec une structure de rythme qui se veut de plus en plus dans le genre de Phaedra. En apportant de subtiles variances à cette structure de rythme ambiante et qui épouse néanmoins la course d'un train à travers des plaines et des montagnes soniques, Rudy Adrian arrose copieusement l'évolution de Wind in The Trees avec de bons solos qui sont autant harmoniques que libres de tout apport mélodique. Je trouve beaucoup de similitudes entre ce titre, qui a été composé autour de 2007, et la structure des compositions de Par Avion - Sequencer Sketches Vol. 4, notamment avec le titre Bavarian Eagle. Non ce n'est pas Tubular Bells de Mike Oldfield, quoique les notes de piano qui tintent avec éclat dans l'ouverture de Summers at Ruby Bay, et pourtant…Cette plus vieille des compositions dans cet album est ce titre idéale pour expliquer les fondements de la musique minimaliste assistée par un séquenceur. La ritournelle fantôme de cette superbe mélodie du musicien Anglais tournoie sur ses 7 minutes, donnant l'espace nécessaire à Rudy Adrian d'y annexer une multitude de lignes parallèles et contiguës, créant ainsi un immense effet de spirographe dont les boucles hypnotiques sont assiégées par différents effets et autres séquences qui sautillent comme ces gracieuses paires de jambes des danseuses aquatiques. Superbe et envahissant, Summers at Ruby Bay conclut ainsi un très solide album de Rudy Adrian et certainement le meilleur de ses aventures Sequencer Sketches. Un incontournable pour tous les amateurs de MÉ poussée par des séquenceurs, comme ce bon vieux Berlin School.

Sylvain Lupari (31/03/18) ****¾*

Disponible chez Groove NL

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