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  • Writer's pictureSylvain Lupari

SAYER: Terra (2020) (FR)

Du gros E-Rock avec d'intelligentes variations rhythmiques qui nous donne l'impression d'entendre 2 à 3 niveaux de rythmes et/ou de mélodies à chaque titre

1 Hidden Waterfall 6:29

2 Eagle's Flight 8:23

3 Rainforest 7:10

4 Himalayas 7:27

5 Starry Night 5:43

6 Hallowed Ground 7:53

7 Snowfall 9:23

8 Mountain Stream 9:41

9 Highlands 7:03

10 Autumn 7:09

(CD-R/DDL 76:27)

(Melodious E-Rock, Berlin School)

Je me questionne souvent lorsque je lis les informations ou les notes d'un artiste en relation avec sa dernière création. Prenez ce TERRA de Sayer! On y lit que depuis la parution de Oceans, en Mars 2020, il a rencontré un mur. Il a eu de la difficulté à se concentrer afin de composer une musique qui aurait eu un lien avec cet album, ou toute forme de musique. Entre la pandémie de la COVID-19 et les troubles autant sociaux que politiques dans son pays, il n'y avait plus aucune source d'inspiration. Il y a eu quelques tentatives, mais rien à faire. Zéro inspiration. Donc, ça veut dire qu'entre Avril et disons Juillet, la source était tarie! Pfft! Mettons que ça paraît juste pas après avoir écouté l'album. Partons de Hidden Waterfall qui est le titre qui a déclenché le projet TERRA. Son collier d'arpèges laissent fuir quelques accords qui scintillent et ondulent avec grâce. Une nappe de synthé, un brin orchestrale, recouvre l'introduction qui déjà émiette ses dernières trouvailles mélancoliques après 70 secondes. Des séquences bombées remplacent les arpèges dans un même contexte d'harmonie rythmique, alors que le synthé amène une lourde présence plus sibylline qu'orchestrale. L'enveloppe et le séquenceur ont déjà changé de tons! Le séquenceur fait bondir ses ions qui sont lourds et juteux, des percussions arrivent en renfort rythmique tandis que le synthé replace ses émotions avec ce voile qui est devenu un puissant lien mélodique dans Hidden Waterfall. Et juste comme ça, en même pas 4 minutes, le titre est rendu à une 3ième permutation. Plus amplifiée à chaque nouvelle peau, Hidden Waterfall attaque son dernier droit avec plus de puissance et d'émotions pour une finale calquée sur son introduction.

Ce qu'on remarque avec ce titre est la puissance du son. Le synthé domine sur tous les aspects avec des nappes mélodieuses qui sont puissantes et enveloppantes. De plus, il a changé son identité émotive avec plus d’intensité, sans jamais déraillé ni embrasser une autre forme. Et pourtant, nos oreilles ont l'impression d'avoir entendu trois développements dans Hidden Waterfall. C'est TERRA! C'est la magie Sayer! Continuant sur la lancée entreprise avec Future City, le synthésiste Texan propose une dizaine de titres construit sur des rythmes entrainés par un séquenceur et sa palette de tons ainsi que par des percussions qui activent la vitesse des rythmes changeant et des arpèges parfois mélodieux et tantôt rythmiques. Le tout est recouvert par un synthétiseur très créatif au niveau des ambiances et surtout pour la construction des lignes de mélodies et de solos flirtant avec ces lignes. Bref un beau 77 minutes de MÉ servies dans le rock américain unique à Sayer dans cet univers plus enjôleur qu’exploratoire de TERRA, un 18ième album pour le musicien-synthésiste de Sugar Land.

Eagle's Flight offre une ouverture de tons scintillants qui zigzaguent dans une belle vision harmonieuses. Des souffles réverbérants construisent un décor de mystère alors que le séquenceur et les arpèges dansent dans une belle palette de tons. Le séquenceur s'écarte du modèle et restructure un brin la tangente rythmique afin de la rendre circulaire. Ici, la musique et la structure changent de peau avec un rythme progressif qui suit une belle progression pour atteindre le niveau créatif de Jean-Michel Jarre. En plus des ambiances et des effets, le synthé lancent de beaux solos très mélodieux avec un intense parfum de Tangerine Dream. Un vrai beau titre évolutif. Après une ouverture d'usage pour son titre, Rainforest dévoile un beau panorama et un rythme sautillant, toujours scintillant, dans une structure harmonique à la Johannes Schmoelling. Les couleurs rythmiques gèrent une douce évolution avec des écarts bien suivis par des bonnes percussions. Le synthé reste mode mélodie avec de très beaux solos en première ligne et de bons effets vocaux. La mélodie est minimaliste mais tellement accrocheuse… Himalayas est plus en mode rock électronique avec un séquenceur nerveux et fluide dans une ambiance de film de tension. Malgré la vision répétitive du rythme secondaire, il y a une belle évolution dans les contrastes entre les arpèges, qui ont même le temps de faire un clin d'œil à l’hymne Halloween, et les ions sauteurs restent des pouvoirs d'attraction. Starry Night est une belle ballade avec un rythme entraînant. Un rythme divisé entre les séquences sautillantes, des percussions et des arpèges mélodieux. Et plus cet enivrant rythme circulaire avance, et plus Seely greffe des harmonies qui donne ces petits frissons qui nous disent que la musique est tout simplement belle. Peu importe ses sphères!

L'esprit derrière la musique de Hallowed Ground respecte la portée du titre avec une approche digne de film d'épouvante. Une exhalation terrestre jette une aura sombre et intrigante lorsque des accords graves et réverbérant tissent une vision à la The Keep. Une trompette de frayeur gémit en arrière-plan, initiant une approche rythmique molle et organique. Ce rythme rampe sous différents éclats de lumières ternes et d'effets sonores glauques. Des percussions vitaminent cette approche circulaire que le séquenceur appuie avec une ligne de rythme stroboscopique. Le synthé coule des airs spectraux, le signal pour animer une ligne de séquences papillonnantes. Si fort dans TERRA, le synthé signale sa domination ici avec des airs pesants avec une dimension d'épouvante spectrale qui s'accroche aux cercles rotatifs de Hallowed Ground. Un gros titre dans cet album. Et ça se poursuit avec les flocons de neige qui sont plus nerveux et qui tombent plus sèchement dans le Snowfall de Sayer. Le rythme est saccadé et vit à travers deux lignes contiguës et de solides percussions. Le cérémonial des arpèges est mélodieux alors que le synthé s'occupe de la portion harmonique tout en étant responsable de très bons solos et d'effets cosmiques. Mountain Stream propose aussi un décor en harmonie avec le titre. La progression du titre est savoureuse ici avec une première vision New Age qui fond peu à peu dans un décor électronique axée sur les modulations et les dribblage du séquenceur. Le rythme reste ra incontrôlable avec un synthétiseur plus en retrait avec des airs sombres dans un parfum des années Green Desert de TD. Highlands est dans la catégorie des rythmes lourds et lents que je raffole. Le synthé est puissant et créatif avec un étonnant langage informatique, sauf que mes oreilles restent rivées à ce rythme lourd et lent. Synthé nasillard qui simule une chute de neige, plus authentique que dans Snowfall, Autumn évolue doucement avant de nous conduire à une proposition de rythme et mélodie que l'on ne peut refuser. C'est le genre de truc, avec la mélancolie arrimée à un très beau séquenceur, qui nous fait dire que; Maudit qu'il est bon cet album de Sayer! Et c'est donc bien vrai.

C'est du grand rock électronique avec de bonnes et intelligentes variations rythmes qui nous donnent toujours cette impression d'entendre 2 à 3 niveaux rythmiques et/ou mélodiques à chaque titre. C'est difficile de cibler un titre et de l'identifier comme le meilleur, tant ils sont tous bons. Et dire que ça parti avec Hidden Waterfall. Je veux pas être méchant Seely, mais je te souhaite une autre panne d'inspiration 😊

Sylvain Lupari (26/09/20) ****¼*

Disponible au Sayer Bandcamp

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