“Un album rempli de parfums analogues et d'ambiances psychédéliques sur des rythmes motoriques”
1 Algorhythms 10:10 2 Cosmic Revival I 1:25 3 Pixies 11:49 4 Cosmic Revival II 1:38 5 Caravanserai 10:26 6 Cosmic Revival III 1:10 7 Spirit Flash 12:19
(DDL 48:47)
(Berlin School, Krautrock)
Son of Ohm revient remplir nos oreilles de ce bon mélange de Krautrock et d'Électronique dans un 5ième album intitulé PARADIGMA. Impliqué dans ses projets de A à Z, Leonardo Wijma dessine aussi ces belles pochettes qui possèdent toujours une aura psychédélique que l'on retrouve aussi dans sa musique. Produit maison offert sur sa plateforme de téléchargement, PARADIGMA est un album bien réalisé avec une belle tonalité en 24Bits qui nous permet de bien discerner les instruments utilisés, quoiqu'avec la MÉ on ne soit sûr de rien! Ce dernier album de Son of Ohm offre un parcours de charmes qu'il faut amasser au fur et à mesure des 4 longs titres qui déploient des structures de rythmes ambiants avec une différente approche, en lien avec les 3 autres structure, entre chaque. Dans cette nouvelle aventure, celui qui fut autrefois Leonardo propose 7 structures, tous assez bien balancées au niveau temps, qui sont attachées dans une mosaïque remplie des parfums des années vintages, de charmantes tonalités organiques et cosmiques dont les rythmes pulsatoires créent une dépendance que l'on assouvie en découvrant toujours un peu plus les univers de Leonardo Wijma. Algorhythms ne perd pas de temps avant d'atteindre l'inexorable frontière où le psybient, le krautrock et la MÉ cohabitent de tous leurs charmes discordants. Une séduisante tonalité organique du séquenceur forge d'amples oscillations qui font tituber une première ligne de rythme dans un ruisselet ardent d'arpèges vibrionnant de leurs vives oscillations statiques. Une onde de brume recouvre cet étonnant maillage. Des basses séquences roulent en boucles en arrière-plan, alors que des éléments percussifs clopinent comme des sabots de bois un peu ivres. Une bonne basse coule 3 et 4 notes rampantes et la guitare lance ses cercles kaléidoscopiques. Les cercles tournent un petits solos et les effets deviennent le pas du séquenceur, alors que le rythme de Algorhythms devient du bon Berlin School rétro avec un Mellotron et ses parfums de flûtes. Sont-ce des séquences ou des riffs? C’est l'un des charmes de l'univers de Son of Ohm où tout peut prendre les couleurs de son compositeur qui n'hésite jamais à afficher son grand respect pour les boucles tournoyantes et répétitives de Manuel Göttsching. Le rythme décousu, comme un squelette spasmodique, fixé à des séquences percussives, la flûte et ses chants perçants, la guitare et les ondes de brume, le synthé et ses menaces astrales; Leonardo Wijma nous balance un premier titre qui demande un gros exercice à nos tympans tant les tons et leurs couleurs tentent de déjouer deux oreilles qui devraient seulement se concentrer sur l'écoute. Mais peu importe, Algorhythms nous met en confiance avec une MÉ dont les parfums sonores remontent aussi loin que la bonne période de Ashra, des premiers Klaus Schulze et des innovations sur séquenceurs par Baumann & Franke. PARADIGMA propose 4 longs titres entrecoupés par 3 très courts qui sont de brefs épisodes sur le vieux Berlin School cosmique. Cosmic Revival I présente ainsi un synthé qui illumine les astres avec un son très Ashra sur des basses pulsations/séquences en mode rythme ambiant. Pixies se greffe tout en épousant ses cendres astrales. Le rythme est toujours ambiant avec une série de boucles tressées par une fusion de guitare et synthé qui ondulent hypnotiquement sur les nappes d'une ligne de basse vampirique. Un séquenceur s'invite à cette douce transe magnétisante en libérant des ions dont les divergentes couleurs tonales vont très bien avec ce décor cosmique. Un désordre rythmique s'installe avec les balayements de tenaces ondes réverbérantes, entraînant Pixies vers son extinction. Ses derniers souffles sont d'une guitare très Klaus Hoffmann-Hoock et voguent vers le rythme ambiant et pulsatoire de Cosmic Revival II qui propose des chants plus séraphiques de flûtes astrales que dans Cosmic Revival I. Ce court moment prépare l'arrivée du très bon Caravanserai. Un titre qui accroche dès la première écoute. Le rythme est tranquille et pulse à travers de belles harmonies, teintées de parfums arabes, d'un orgue qui profite de la douceur séraphique du séquenceur. Des riffs de guitare tombent, éveillant des pads de synthé qui éclosent avec une couleur irisée. La guitare produit des riffs en série, alors que le décor intensifie sa préférence pour du psychédélisme. Des ondes de réverbérations suivent l'évolution des riffs qui reçoivent aussi l'appui du séquenceur. Un fabuleux rythme motorique s'installe, amenant Caravanserai sur une piste d'hypnose où les légers parfums arabes prennent toute la place par de bons solos harmonieux de synthé (ou guitare) en mode des années 70. Un très bon passage qui retourne à son lit d'ambiances et d'hésitation rythmique de son ouverture. Le clavier et l'orgue font des petites merveilles dans cette phase transitoire où les riffs de guitare deviennent des éléments de support. Cosmic Revival III plane dans des atmosphères cosmiques du temps de l'analogues, avec aussi des filaments un peu organiques (genre gargouillements de batraciens). Le très puissant Spirit Flash débarque alors dans nos tympans! Des derniers souffles et brises de Cosmic Revival III naît une autre onde réverbération d'où sort une pléthore de bruits étranges. Un rythme saccadé, un brin flûte nasillarde, déploie ses effets orchestraux dans un genre de cimetière garni de coups sourds et de chants d'ectoplasmes. Peu à peu, le rythme se nourrit de vivacité lorsque les coups sourds deviennent des coups francs sonnant comme des sabots sur du ciment. Ce rythme délicieusement ensorcelant porte cette série de riffs devenus très mélodieux, alors que les nappes d'orgue grondantes étendent des tapis sonore qui ressemble aux différents chemins dans un columbarium. Des vents hurlent timidement, emportés par ces chants funèbres d'un Mellotron (ou orgue) qui enracine l'approche analogue des 4 longs chantiers musicaux de PARADIGMA. Un très bel album de Son of Ohm, PARADIGMA s'ajoute à une discographie jalonnée de très bons albums du musicien Néerlandais. Pour un peu que l'on aime ces charmes d'une MÉ trempée dans du psybient et animée de rythmes motoriques pour Zombies marinées au THC, cet album est une nécessité. Comme tous les albums de Son Of Ohm en passant! Simplement très bon! Sylvain Lupari 19/04/19 *****
Disponible au Son of Ohm's Bandcamp
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