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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Sonic Research Society: Drifting Forward (2021) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

Un album percutant que l'on découvre et goûte de plus en plus à chaque écoute

1 A Cold Drink in the Sun 4:38

2 Chasing Bits 4:00

3 Promises 6:12

4 Oriental Trails 5:58

5 Nightlight 3:45

6 Lateral Thinking 4:54

7 Drifting Further 3:53

8 Burning Sun 4:29

(CD-R/DDL 37:50)

(Electro-beats Psytronica)

À quoi peut-on s'attendre d'une union musicale entre Godfried Stockman et Christian Fiesel? Rythmes électroniques contemporains versus ambiances chtoniennes! D'un côté Stockman dont les deux albums chez SynGate, Experiment 545 en 2012 et Part of the Industry en 2014 étaient des petits bijoux de rythmes électroniques avec une vision avant-gardiste aiguisée par des instruments à la fine pointe de la technologie. De l'autre côté, Christian Fiesel dont le dernier album Follow me South chez Cyclical Dreams est une ode au Dark Ambient avec un mellotron enveloppant, alors qu'un autre album entendu, Hagen's Delight, visait le style Berlin School. Donc, deux artistes aux antipodes tangibles qui se sont soudés sous le nom de Sonic Research Society. Et à quoi peut-on s'attendre de DRIFTING FORWARD? La réponse se trouve dans un court album d'une incroyable profondeur rythmique stimulée par une faune percussive qui nous tient constamment en éveil….

On sent venir le rythme de A Cold Drink in the Sun de loin. À prime abord sautillant, il galvanise nos oreilles avec une première vision qui fait plutôt psychédélique des années 70, genre Norman Greenbaum et son Spirit in the Sky. Les accords de clavier sont gras avec du jus de basse et défilent en mode pulsatoire sous des ondes de synthé plutôt sobre. C'est la dynamique des percussions qui fait la richesse de A Cold Drink in the Sun! Des cymbales tssitt-tssitt, des accords élastiques, des mélodieux coups métalliques, des petits pas perdus, des effets d'échos de violents coups sur bois et autres éléments adjacents forment une structure d'un genre New-Wave qui me rappellent le second album du groupe Anglais Magazine. Après un départ vaseux, Chasing Bits propose une structure de rythme cousue dans l'improbabilité. Il en va de même pour l'aspect mélodie qui est assumée par une orgue déguisée en accordéon! Au-delà des bips-bips, la faune percussive est trop nombreuse et d'une riche versatilité pour en faire la nomenclature. Mais c'est vivant et entraînant comme une musique de danse industrielle. Un titre plus expérimental, Promises propose une structure de rythme avec des accords dénudés qui courent en zigzag sous une forme sonore en gestation. Un titre qui demande patience et curiosité! Oriental Trails nous ramène à une structure de rythme soutenue par des pulsations caoutchouteuses dans une ambiance psychédélique moderne et industrielle. Son ossature privilégie une vision robotique spasmodique avec des effets de bolo futuriste et des claquements de mains dont l'écho remplit un organigramme rythmique complexe où nous pouvons aussi identifier des gargouillis d'une bête issue d'un croisement entre du bois et de la boue. Dénudé de tous ces artifices, ça serait sans doute de l'Électronica.

Nightlight est un titre tapageur intense structuré sur une faune percussive désassortie. Une mélodie mangeuse d'oreille y est couchée par des arpèges innocents qui sont tout de même ensevelis par des pads de synthé tombant sèchement. Il y a d'immenses effets de crotales digérant ses proies qui rampent parmi ces accords gras et juteux venant d'une lourde basse résonnante qui dessinent une figure stroboscopique. Il y a des percussions lourdes qui s'écrasent dans des effets de glitch. C'est tellement intense que la structure finie par s'écraser quelques secondes pour revenir avec ces accords forgés dans une enclume. La structure de rythme principale de Lateral Thinking respecte l'idée derrière son titre en faisant courir des accords qui montent et descendent avec une fluidité que nous perdons d'oreille dans de denses orchestrations, une ligne de piano et des échantillonnages de vie urbaine. Patience et curiosité aussi ici, mais plus abordable que Promises. Drifting Further est une belle et fascinante ballade dirigée par de sobres accords résonnants qui déambulent en sautillant dans une ambiance aussi irréelle que les paysages d'Alice au pays des merveilles. Burning Sun conclût cet audacieux album de Sonic Research Society avec une structure de rythme à la Pac-Man qui n'arrête pas de bouffer ses trucs tout en contournant ses obstacles.

Je ne conclurais pas ma chronique en disant que ce DRIFTING FORWARD est pour toutes les oreilles. Par contre, c'est un album bourré de rythmes dansables dans une ambiance dynamisée par des percussions et des effets percussifs sortis d'une recherche autant progressive que psychédélique. Il y a du plaisir au pouce-carré dans cet album qui se découvre et se déguste de plus en plus à chaque écoute. Et au final, 38 minutes sont amplement suffisantes pour un album d'une telle ampleur.

Sylvain Lupari (02/10/21) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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