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  • Writer's pictureSylvain Lupari

STEPHEN PARSICK: Moon Musick (2021) (FR)

Stephen Parsick faisant de la musique pour enfants!? Oui! Et il le fait à sa façon

1 Phase One 10:20

2 Phase Two 13:10

3 Phase Three 17:30

4 Phase Four 19:00

(DDL 60:00)

(Ambient Music)

Un nouvel album de Stephen Parsick! C'est le temps de la Doombient Music. Une musique ténébreuse et envahissante qui nous fait souvent visiter les corridors intérieurs de notre propre terreur. Euh…non! MOON MUSICK n'est pas vraiment une nouveauté de l'homme en noir du territoire de la Doombient. C'est un truc vieux d'une 15zaine d’années que le dernier esprit derrière ['ramp] a découvert parmi plusieurs autres enregistrements sur de vieilles cassettes DAT. Initialement, la musique était prévue pour un CD inséré dans un livre illustré pour enfants. Ce livre de contes a été écrit par sa femme et était destiné à l'heure du coucher ou à de la sieste des enfants. L'idée était de faire jouer la musique lorsqu'un parent racontait une histoire de ce livre aux enfants à l'heure du coucher. Les enfants étaient censés s'endormir au son de MOON MUSICK (!!!). Stephen Parsick faisant de la musique pour enfants!?!? Ça sonne étrange non? Et pourtant, il n'y a rien de plus plausible…

Des vagues, de lointains effets de tonnerres et des effets réverbérants pulsent en ouverture de Phase One. Moi aussi je me dis qu'il y a pas un enfant qui va s'endormir avec une musique aussi orientée vers la Doombient de Stephen. Les réverbérations prennent de l'ampleur alors que l'eau s'agite maintenant comme si un rameur désespéré creusait la surface de l'eau au point d'en faire des légers effets de tourbillons océaniques. À ce propos, l'album regorge d'effets sonores donnant une teinte encore plus méfiante à ce conte en musique dont on ne connait pas du tout son histoire. La 4ième minute annonce une lutte à finir entre la noirceur et la luminescence dans une phase intense sibylline dont l'apaisement est prévu 5 minutes plus loin alors que les vagues et clapotis meurent sur les récifs et sous les tonnerres. Et c'est aussi ainsi que Phase Two sort littéralement de l'ombre. C'est sans doute une des rares fois que j'entends la musique de Stephen Parsick avoir une teinte aussi éthérée. On me chuchoterait que c'est un nouvel album de Michael Stearns que j'y croirais. Peu importe, dans un décor où les océans se connectent avec la stratosphère, une filiforme ligne de synthé nimbée d'un bleu acier étire son arche pour devenir cet arc-en-ciel d'où chaque accord qui tombe est comme cette perle d'un clavier irradiant les 13 minutes d'une mélodie à peine perceptible mais ô combien obsédante. La guitare Touch de Markus Reuter dessine la texture de cet arc-en-ciel alors que les notes du piano Rhodes sont ces perles qui sculptent cette très belle mélodie évasive. Des êtres célestes y fredonnent un air absent, flottant et virevoltant sur cette courbe irisée. Un très beau titre inducteur de sommeil. Le courant marin absent et les tonnerres plus que présents, Phase Three s'illumine encore plus que l'ouverture de Phase Two. Le titre progresse en une tranquille ode aux vents et brises creuses avec un brin, un faible brin, de luminosité qui flâne autour des 14 minutes. Les lointains cris des sternes de mer qui ornent sa finale se retrouvent aussi en ouverture de Phase Four. Ce long titre lourd et sans aucune vie rythmique ni mélodique boucle la boucle de cette ouverture des ténèbres de Stephen Parsick sur un univers plus serein et nous rappelle que peu importe les intentions du maître de Doombient, son univers ésotérique restera toujours là où les corridors souterrains de la Terre disparaissent des yeux des hommes, mais pas de leurs oreilles. Et ce, même pour les mi-hommes.

Quel plaisir de renouer avec Stephen Parsick! L’homme est toujours aussi sarcastique et aime brouiller ses pistes. Comme ici où Phase Two est en réalité Phase Three et que les 4 titres peuvent être interchangés, selon notre vision et compréhension des phases d'émerveillements de nos enfants. L'histoire? Sais-pas! Le titre par contre est inspiré d'une simple phrase de Coil : Are you shivering? This is moon musick / in the light of the moon. Traduction; frissonnez-vous? C'est la musique de la Lune/dans la lumière de la Lune. En fin de compte, est-ce possible que mon ami Stephen soit le bonhomme sept-heures? Le Bogeyman!

Sylvain Lupari (15/02/21) ****¼*

Disponible au [´ramp] Bandcamp

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