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  • Writer's pictureSylvain Lupari

VARIOUS DiN: Submission Vol 2 (2018) (FR)

“Cette compilation est un festin de tons, de synthés analogues et modulaires, mais aussi de rythmes étranges comme assez entraînants”

1 Pavane K4816 7:03 (Lyonel Bauchet) 2 Crossing The Range 13:00 (Ian Boddy) 3 After the Rain 10:39 (Ian Boddy) 4 Monument 10:22 (Ian Boddy) 5 The Basement 11:40 (Boddy, Smith & Molloy) 6 Prime Blue 8:04 (Ian Boddy & Erik Wollo) 7 Arclight 11:47 (Arc) 8 Cantata 11:23 (Ian Boddy) 9 Stay 9:11 (Ian Boddy & Markus Reuter)

DiNDDL20 (DDL 93:22) (Experimental, Ambient, England & Berlin Schools) (V.F.)

Et si je vous disais qu'il existe un moyen de s'initier à la musique électronique progressive contemporaine sans vous ruinez, le croiriez-vous? C'est le pari de Ian Boddy qui année après année repousse les limites de sa créativité en innovant sur plusieurs fronts. DiNDDL est une maison de disque virtuelle en parallèle des activités de DiN Records. Conscient que la MÉ est un art dont le moteur réside dans la recherche, Ian Boddy a mis cette division sur pied afin d’exposer des œuvres où les artisans des synthés analogues portent le fruit de leurs recherches où se terrent toujours des filaments d'harmonies aussi évasives que les figures de rythmes et les textures d’ambiances. SUBMISSION Vol 2 est construit selon la même idéologie que Submission Vol 1, soit choisir un titre parmi les albums 11 à 19 qui ont été offert en téléchargement depuis le très bon The Secret Society de Lyonel Bauchet. Mis à part cet album, les neuf autres titres de SUBMISSION Vol 2 ont les projecteurs braqués sur Ian Boddy et la progression de sa carrière en solo, on y retrouve 4 de ses albums, ou en duo où on retrouve aussi 4 albums. Ian Boddy a assemblé le tout en Mai dernier et nous a concocté un album qui remplit nos oreilles avec un festin de tons, provenant de synthés analogues et/ou modulaires, mais aussi un festin de rythmes aussi bizarroïdes. Au final, c'est une splendide compilation.

L'album ouvre justement avec un titre de The Secret Society, Pavane K4816. Selon mes goûts, il ne s'agit pas du meilleur titre de cet album, je lui aurais préféré Dawn, mais Ian Boddy ne veut pas nécessairement choisir le meilleur titre sur chacun de ces albums, il veut créer une mosaïque hétérogène qui respecte les critères de créativité du label. Pavane K4816 est un titre lent. Un genre de ballade expérimentale qui est plutôt mélodieuse dans son cocon bigarré et qui évolue lentement sur sa structure ascendante décorée de souffles ténébreux, de bourdonnements sinistres, de percussions tibétaines et d'autres tonalités non-identifiées. Une brume méphistophélique enveloppe des accords et des riffs de synthé qui semblent perdus dans ce décor avant-gardiste qui reste étonnement mélodieux et vivant. The Secret Society avait été une révélation pour moi en 2011. Par la suite, on plonge dans les évolutions du boss de DiN. Il manque un peu plus de 2 minutes à Crossing the Range, un titre tiré de l'album Strange Attractors qui est paru en 2012 et qui est l'enregistrement du concert magique que le musicien Anglais donnait dans le cadre du festival Awakenings en Avril 2011. Superbe et animé d'un rythme qui explosera comme le meilleur d'Arc, Crossing the Range évolue lentement en jetant entre nos oreilles une panoplie d'éléments dignes des décors hallucinatoires d'Arc et Redshift. C'est une grosse pointure dans cet album, de même qu'Arclight, qui sont en fait 2 albums de pur England School. After the Rain provient aussi d'un album en concert qu'Ian Boddy donnait au Berlin's Basic Electricity en Juin 2012. C'est un extrait d'un long titre expérimental de plus de 40 minutes où Boddy poussait les limites de son système Serge Modular. L'extrait proposé flirte entre des ambiances et des rythmes industriels et cadre fort bien dans cette mosaïque qui a comme but premier de vous faire découvrir les nouveaux horizons de la MÉ et des systèmes modulaires. On ne peut soutirer de plus belles harmonies du métal froissé et tordu qu'ici!

Suivent les 10 premières minutes de Monument, un titre monumental qui vient de l'album Sepulchre et dont la musique provient d'un concert, plus intimiste, donné dans les studios de la radio universitaire américaine, Université de Pennsylvanie, WXPN 88.5 FM. On y entend un Ian Boddy totalement déchaîné qui propose un rythme furieux, tissé par des séquences lourdes et organiques, qui court sous les brises spectrales de synthé. Lourd et attrayant, c'est le pinacle de cet album qui est apparu en début 2013. The Basement est un titre d'expérimentation sonore qui, placé dans un contexte de compilation, arrive à point afin de reposer des oreilles qui saignent devant autant d'agressivité. Enregistré en tout début de carrière, avec son ami Sid Smith, l'album Other Rooms proposait un univers sombre et expérimental où les expériences sonores des années analogues aboutissaient en cocktails sonores aussi étonnants que bizarre et parfois même étrangement hypnotisants. Prime Blue de l'album EC12, aussi enregistré en concert, propose un rock électronique qui évolue sur un beau canevas de séquences et de percussions électroniques où Wollo & Boddy s'échangent des solos de guitares mordants et des solos de synthé plus rêveurs. Erik Wollo est férocement convaincant ici. Arclight est du solide Arc en concert à Liverpool en 2014. Cantata est un des premiers titres d'Ian Boddy qui figurait sur la K7 Images au début des années 80. C'est du rock électronique qui fait très The Doors avec ses nappes aux tonalités d'orgue. On reconnait l'essence du début du style England School avec un rythme constant et hypnotique où s'accumulent des multi-lignes de synthé et/ou de clavier dans une texture sombre et chthonienne. Une des essences du modèle Anglais. Stay nous provient d'un album plus contemporain, soit Stay qui est apparu l'années dernière. En duo avec Markus Reuter, le titre concluait cet album avec une texture sombre et pleine de bourdonnements lourds qui traverse une zone de quiétude.

Voilà! Vous avez l'essentiel des 7 dernières années des aventures du label DiNDDL. Comme vous pouvez constater, il y a de tout dans cette compilation qui excède les 90 minutes d'une MÉ créative et appétissante pour ceux qui veulent toujours en avoir plus. C'est aussi le meilleur moyen pour initier les oreilles friandes d'un univers de tonalités disparates et non-identifiables qui ne font pas juste que flotter. Non! Il y a des rythmes lourds et vifs dans cette compilation qui se veut aussi un superbe voyage dans les années électroniques d'Ian Boddy et de son label.

Sylvain Lupari (12 Juin 2018) ***½**

Disponible au DinDDL Bandcamp

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