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  • Writer's pictureSylvain Lupari

VOLKER RAPP: Dune Spots (2021) (FR)

C'est une alternative musicale étonnante qui sied bien à la froideur d'Arrakis

1 Prolog 4:21

2 Korona 6:58

3 Arrakis- Carthag 7:09

4 Arrakis-Arrakeen 6:36

5 Arrakis-Stilgar Tabr 6:39

6 Arrakis- Southpole 6:15

7 Giedi Prime- Harkon City 4:48

8 Caladan 7:46

9 Kaitan 7:09

10 Epilog 3:50

(DDL 61:37)

(OST, Tribal EM)

Dune! La version contemporaine de Denis Villeneuve a créé un beau remous dans l'actualité artistique de 2021. Le film, les images et la vision du réalisateur canadien était enveloppé dans une très belle trame sonore de Hans Zimmer. Parallèlement, d'autres artistes s'inspirèrent du film afin d'élaborer leur propre vision musicale inspirée de l'histoire, dont Volker Rapp. C'est le lendemain du visionnement du film culte que l'idée s'est frayé un chemin dans l'imagination du musicien Allemand. Ici l'idée n'est pas de revoir la musique de Zimmer, mais de plutôt offrir une musique inspirée des Cycles de Dune en y collant les visions du film de Villeneuve. Volker a puisé dans une bibliothèque de 150.000 sons et s'est servi d'équipements de pointe de Native Instrument comme le NI Absynth et son exceptionnel potentiel sonore, le Reaktor Prism, le Pharlight pour son potentiel de voix, le Action Strikes pour ses énormes percussions cinématiques et quelques autres de ces logiciels de synthés complémentaires. Et en 30 minutes, celui qui nous a offert l'excellent Carbon Dioxide CO2 en 2020, avait une très bonne idée de ce qu'allait devenir DUNE SPOTS. Plus ambiant qu'animé, ce nouvel album téléchargement de Rapp est divisé entre ces nombreuses textures de voix et celles de ces élans orchestraux qui surgissent brusquement. Au niveau production, on a cette impression que chaque titre fait mourir ses dernières secondes dans l'introduction du suivant. Une écoute en continu dans un téléchargement en MP3 peu agacer, mais je crois que Volker voulait ça comme tel…

C'est dans un grand éclat dramatique que Prolog fait sursauter nos oreilles. Les notes de piano tombent en laissant leurs résonnances sur une structure d'ambiances remplie de voix et des chants tribaux du peuple de Arrakis, ainsi que de poussières étincelantes et de percussions cinématographiques qui tambourinent un puissant rythme stationnaire. Korona respire de sa finale et propose une structure méditative avec un séduisant chevrotement sonore qui se transforme en un archet séduisant les cordes de son violon en de fines saccades. Les chants Arrakis dominent ce titre, comme la grande majorité des titres sur cette nouvelle vision musicale des Cycles de Dunes de Volker Rapp, alors que les ambiances sont bousculées par des explosions spontanées des percussions et des orchestrations. Je dois admettre que les échantillonnages de voix sont impeccables avec des nuances autant passionnels qu'austères sur des structures exploitant ces effets de surprises avec des détonations orchestrales. Et c'est de cette façon que Arrakis- Carthag sort de son silence. Ses ambiances sont sur la défensive, épiant une quelconque invasion rythmique, avec des bourdonnements suspendus, comme ces sirènes annonçant un danger. Plus le titre avance, et plus il est nourri de ces soudain moments d'intensité passagère. Arrakis-Arrakeen est une petite perle avec un downtempo bien encadré par une superbe ligne de basse aussi sensuelle que romantique. Les voix, les orchestrations et cette alliage saxophone-violon nous amène sur des butes de roches sous la pleine Lune d'Arrakis. Structure indécise avec des multiples roulements de percussions, Arrakis-Stilgar Tabr est un titre ambiant tributaire d'une bonne dose d'intensité cinématographique qui met en valeur tout le potentiel du Pharlight.

L'ouverture de Arrakis- Southpole peut érafler les tympans avec une nappe de tonalités sacrifiées dans un moulin industriel. Un fin rythme pulsatoire émerge de cette agonie tonale, zigzagant sous des chants berbères et des attaques de drones musicaux. Il en résulte en un titre intense avec un bon mouvement en slalom du séquenceur qui façonne le premier rythme électronique de DUNE SPOTS. Giedi Prime- Harkon City propose un superbe rock électronique avec de violentes percussions, et d'autres qui remplissent les blancs, et des arrangements saccadés sur une texture de danse de la guerre. Des chants claniques déjantés, des lamentations de shamans et un chant de gorge occupent l'aspect voix d'un titre qu'on veut réentendre encore. Caladan est un titre ambiant cinématographique avec une trompette perdue dans cet univers de science-fiction. Ça fait un peu Blade Runner lorsque nos yeux sont confrontés à ce décor dystopique d'un univers en décrépitude et où l'inégalité des classes sociales est toujours d'actualité. C'est ainsi qu'on glisse sur Kaitan et ses accords gras qui résonnent entre les parois rocheuses. Un peu comme dans Arrakis- Carthag, les ambiances nous mettent sur la défensive avec des voix légèrement plus célestes. Epilog termine cette trame sonore parallèle à celle de Hans Zimmer avec un pianiste mélancolique qui dépose ses notes glaciales résonnant de violence. Le second tour est plus mélodieux. Sa vision dramatique est nourrie de fascinantes orchestrations qui parfois font traîner leurs misérables cordes sur ce piano dont l'air d'aller le guide vers un succulent downtempo avec ce petit côté industriel qui donne à Epilog d'être aussi beau et musical que laid et atypique. Incroyablement attachant!

On y croit! Sans avoir passé des heures à composer une musique aussi riche, chaleureuse et texturale que celle de Hans Zimmer, Volker Rapp apporte à Dune une vision musicale qui sied bien aux froideurs des différentes prises de vue du film de Denis Villeneuve. Et il faut savoir ajuster notre écoute car, et comme Vangelis, le musicien Allemand exploite les explosions orchestrales à volonté, scindant les phases méditatives d'un album qui n'est pas conçu dans ce style. Mais plutôt dans une atmosphère tribale qui rend justice au peuple de Arrakis. Définitivement, ce DUNE SPOTS est une étonnante alternative musicale à ce grand film dont on attend la 2ième partie avec impatience.

Sylvain Lupari (23/01/22) *****

Disponible au Volker Rapp Bandcamp

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