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  • Writer's pictureSylvain Lupari

WAVESTAR: Moonwind (1987/1998/2012) (FR)

“Cette fusion entre les styles Kitaro, Tangerine Dream et même Pink Floyd produit ici des parfums soniques et des hymnes électroniques totalement envoûtants”

1 Voyager 12:13 2 Edge of Morning 9:18 3 Cabala 8:56 4 Troll Valley 7:32 5 Moonwind 8:19 6 Chase the Evening 19:53 7 For the Wales 13:36 BONUS TRACKS 8 Jabular 9:25 9 Lunar Shadows 5:02 Groove 010

(CD 79:52 / DDL 94:20) (E-rock from the Jive years)

Voilà un album qui m'a complètement passé sous le radar. Ça faisait des lunes que j'avais entendu parler de Wavestar. Lors de mes explorations nocturnes et de mes chats sur Napster au début des années 2000 (petit rappel ici: Au Canada il y avait très peu d'informations et de matériels concernant la MÉ), j'avais entendu parler de ce groupe avec énormément d'enthousiasme. Certains de mes nouveaux amis Internet insistaient même pour dire que c'était le meilleur album de MÉ fait en Angleterre. Le premier surtout à faire les palmarès Anglais et à avoir reçu de très bonnes critiques. J'ai commandé chez Groove. Je n'ai pas passé la première écoute. Voyager m'apparaissait comme une pâle imitation de Tangerine Dream et le style très Kitaro dans Edge of Morning ne m'a pas vraiment accroché. Dans le cadre de la 20ième émission radiophonique du Murmure du Son, j'entreprends une petite exploration de la England School. Je pense à des artistes tel que Mark Shreeve, Ian Boddy et Andy Pickford. Et là, une connaissance du vaste réseau Internet me rappelle à l'ordre et me dit: Tu as oublié Wavestar. J'explique mes premières tentatives! Devant son insistance et surtout un message sur mon Facebook concernant MOONWIND (quelquefois les astres s'alignent drôlement), je retente l'aventure mais cette fois-ci avec une approche plus professionnelle; il en va de la crédibilité de notre émission de radio. Je me mets donc en mode écoute! Et là j'ai compris pourquoi cet album était devenu un incontournable pour les fans Anglais de MÉ et peut-être même le tremplin de la England School.

Une délicate ligne de flûte tombe comme une goutte de son dans l'océan sans sons. Des effets électroniques, un peu comme des claquements, résonnent dans la pièce. Et la ligne de flûte devient une mélodie errante qui siffle dans le cosmos. Des nappes de voix étendent leur voile de sérénité alors que le chant flûté celui des charmes ésotériques. Des explosions et des effets de brume entourent cette introduction de Voyager qui, subtilement, dessine une approche un brin dramatique avec des nappes de brumes qui deviennent des émotions orchestrales. Je dois admettre que cette lente introduction très ambiante de Voyager est plus séduisante aujourd'hui qu'à l'époque où je cherchais des rythmes endiablés ou des structures de séquences à la Poland. Un délicat ruisselet de séquences brille derrière les 5 minutes de Voyager. Le mouvement galope et les séquences grasses zigzaguent, montent et descendent avec grâce. Avec fluidité. C'est enlevant. C'est séduisant. Le rythme devient fureur avec un mélange de tonalités dans les séquences et l'ajout des percussions. Les nappes de synthé qui tombent rappellent cette période faste du Dream et de sa tournée 86. Ce qui m'avait agacé en 1999 m'agace encore, mais un peu moins aujourd'hui; le synthé et ses fragiles harmonies flûtées qui sonnent tellement comme du Kitaro. Elles sont omniprésentes. Mais au-delà de cela, il faut saluer le très bon travail de la stéréo et le jeu des séquences et percussions. Les nuances et les subtils décalages entre les frappes sont des éléments de séduction qui rappellent tellement le travail de Chris Franke. Et ça sonne tellement comme la période de Underwater Sunlight. Mais avec de longs solos torsadés de synthé, un truc assez rare de cette période du MIDI, qui survolent, planent et décorent un rythme électronique aussi endiablé que très accrocheur. Je viens d'accrocher à MOONWIND. Certes il y a toujours ces ambiantes harmonies à la Silk Road de Kitaro sur Edge of Morning, mais ma blonde adore. J'ai fini par succomber! Cabala est un solide rock électronique avec un maillage de séquences et percussions où flottent de brèves harmonies flûtées mais surtout de très bons solos de synthé. C'est l'atout majeur, selon mes goûts, de ce MOONWIND. Troll Valley est un titre bourré d'atmosphères lugubres empruntées aux charmes noirs de Let The Night Last Forever de Walter Christian Rothe. C'est très genre angoissant. Comme une musique de film de peur où des esprits courent après notre âme dans de longs corridors sans fin. J'ai adoré ce titre qui m'avait totalement échappé en 1999.

La pièce-titre? Ah... que c'est beau. C'est un beau blues cosmique qui fait plein de références à Pink Floyd, tant dans Dark Side of the Moon que dans Wish you Were Here. Les solos, on dirait un mélange de guitare et de synthé, flottent avec une belle lascivité sur un rythme lourd, lent et mou. Ça sonne tellement Pink Floyd, notamment avec ces délicates nappes de synthé où on croirait que Rick Wright fait partie de Wavestar, que ça ne peut faire autrement que charmé...ou irrité. C'est selon. Les commentaires reçus lors de l'enregistrement de l'émission vont dans ces deux sens. Moi j'ai trouvé ça très bon. Mais pas autant que ma Lise qui a vraiment adorée. Lorsque les harmonies pleureuses de Kitaro rencontre les rythmes séquencés de Tangerine Dream, ça donne Chase the Evening qui est un long titre dans la plus pure des traditions des années 70, mais avec une tonalité des années 80. L'intro est très ambiosphérique avec d'enveloppantes nappes de synthé gorgées de bruine et de prisme. Des accords sombres et résonnants de menace y tombent, ajoutant un brin d'angoisse où nous avons le sentiment de se faire avaler par le cosmos. Une ligne de séquences s'évade. Le mouvement du rythme est fluide et dessine des lignes parallèles qui s'effleurent avec de subtils décalages dans les touches de séquences. Ça fait comme d'innombrables montagnes russes où il manque quelque rails. C'est très bon. Plein de bons solos. Et c'est le cœur des influences de la England School. Et ça se termine avec de longs solos plaintifs qui pleurent dans une finale très ambiosphérique où tintent ces carillons dont la présence s'est évanouie dans cette tornade de rythme qui a mangé le cœur de Chase the Evening. For the Wales est plus ambiosphérique. C'est un long mouvement plutôt cosmique avec d'évanescentes lignes de synthé et où dansent d'innocents arpèges dans les sourdes et lentes impulsions d'un clavier aux parfums de rock progressif. Album mythique, et avec raisons, MOONWIND a connu quelques éditions. Celle de Groove est la meilleure selon mes oreilles. Une version téléchargeable est apparue à la fin 2012 et présente un titre dans la lignée de Cabala, soit le fougueux Jabular, ainsi qu'un titre plus ambiant, plus genre cosmique à la Kitaro, Lunar Shadows. Ce ne sont pas des nécessités et je trouve que le son fait très rétro. Comme s'il manquait quelque chose.

Je dois des excuses à ceux qui m'ont vanté ce MOONWIND de Wavestar. Ça pris une couple d'écoutes, mais finalement j'ai trouvé ça très bon. Étonnement, la fusion Kitaro, Tangerine Dream et Pink Floyd dégage des parfums soniques qui sont totalement envoûtants. Il y a ces solos aussi. Ce retour aux sources de la MÉ rempli nos oreilles de cette magie des années 70. Bref, une belle surprise que j'ai découvert sur le tard…Mais il n'y jamais trop tard! N'est-ce pas?

Sylvain Lupari (23/05/13) *****

Disponible chez Groove nl.

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