Sylvain Lupari
AGEBJÖRN & ÖGREN: Artefact (2021) (FR)
“C'est un bon 65 minutes d'une MÉ cosmique intelligente qui a tout pour plaire”

1 Extravehicular Activity 2:48
2 Passing the Gates 6:12
3 The Plain 5:59
4 The Storm that Passed 5:47
5 Flight Over the Sea 5:18
6 Static Air 4:39
7 Octapod 3:49
8 Monitoring the Zooids 6:59
9 The Hall of Crystals 5:19
10 Interplanetary Threat 1:09
11 Space Travel 8:10
12 Final Sight 8:33
(CD/HQ-DDL 64:46)
(Cosmic EM, EDM, IDM)
Lorsque je reçois un album du label Spotted Peccary, je ne sais jamais sur quoi je vais tomber, mais je sais que ça sera bon! J'avais déjà entendu le duo Johan Agebjörn et Mikael Ögren avec We Never Came to the White Sea en 2017, toujours sur le label américain. ARTEFACT lui est assez différent! Articulée autour d'une histoire de Arthur C. Clarke, Rendezvous with Rama, la musique à cette vision cosmique qui s'appuie sur les influences de Jean-Michel Jarre et Moonbooter. Et ça devient plus probant à mesure que l'on évolue dans cette trame sonore non-officielle. Les vents et ses bourrasques projettent des essences digne des œuvres cosmiques du musicien Français. Chaque titre explore des paysages sonores cosmiques dans une fusion organique et céleste, surtout au niveau des voix qui peuvent être célestes, comme parlées dans des échantillonnages de la NASA. Les structures bougent constamment avec des visions rythmiques assez diversifiées qui restent cependant dans le giron de l'Électronica et de l'EDM. Un très bel album avec des moments forts qui nous rappelle que Spotted Peccary aime patauger dans tout, en autant que ça soit bon. Et ce l'est!
Des explosions sourdes et des tintements du clocher de village grondent en ouverture de Extravehicular Activity. Une ombre intimidante bourdonne et résonne, comme ces machines venues de loin pour envahir et dominer une espèce. En lieu et place, un collier d'arpèges suspendus se met à scintiller dans une chorégraphie harmonieuse. La première structure de rythme sur Passing the Gates consiste en un genre de tambours udu flottant et résonnant avec des effets de voix. Une basse pulsation redresse le rythme en phase Techno morphique qu'une ligne de basse recouvre d'une présence affamée. Minimaliste et riche, cette structure de rythme collige de bons effets sonores pour les faire irradier dans des phases plus ambiantes, alors que d'autres phases vivantes laissent toujours Passing the Gates dans un Techno pour Zombies égarés en route pour du Chill-Out ambiant. Il y a une fascinante musicalité qui se dégage de imagination des deux musiciens sur ARTEFACT. L'impact sonore et l'aménagement des espaces ambiants est aussi songé que Carbon Based Lifeforms, pour le souci des détails et cette faune organique, et Solar Fields pour les orchestrations et les crescendo qui stimule l'écoute lors de ces phases ambiantes, comme sur The Plain. Les vents cosmiques sont toujours bourdonnants et les effets de chorales cosmiques créent des paysages sonores plus près de la Terre que du Cosmos. C'est l'illusion que donne l'introduction de The Storm that Passed avant que la musique nous dégourdissent les jambes avec un synth-pop à la mélodie éthérée. Des boucles oscillatrices roulent dans les vents forts de Flight Over the Sea. Des pads de synthé bloqués dans l'engrenage du rythme dégagent une mélodie qui coule avec un effet de saccade. Cet effet de flûte disco inattendu invite des séquences gargouillantes à imiter le rythme ambiant, lorsque Flight Over the Sea se retrouve embourbé dans un Électronica et sa robe EDM, sans oublier l'aspect Lounge et Jazz du clavier. Static Air est dans le genre de Moonbooter dans sa série COSMO. Un titre qui partage ses effets de voix du genre NASA sur un rythme Électronica spasmodique.
On sursaute avec la violence des accords de synthé à la tonalité très Jean-Michel Jarre qui crèvent l'ouverture ambiante de Octapod. Ce qui suit est comme une guerre d'arpèges et d'accords dans une ambiance de festival des sons et effets sonores d'une durée de 2 minutes. Plus ou moins! Les brises cosmiques, comme des vents creux ululant constituent l'essentiel de ce décor qui survie à ce gros 120 secondes d'Électronica annexée à du IDM. Plus on avance dans ARTEFACT, et plus Agebjörn & Ögren impressionne avec une vision cosmique qui fait très J-MJ. Prenons Monitoring the Zooids et ces lignes de mélodies se balançant comme des lignes de violons sous les éclats de gros accords résonnants. Des