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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Brainwork Ten (2008) (FR)

Updated: Sep 28, 2023

Un pur délice musical pour les fans de Berlin School, le vintage comme le moderne

1 Traffic 14:06

2 Atlantica 16:53

3 Pacifica 21:03

4 Beauty of Sadness 20:08

(CD 72:20) (Berlin School)

Brainwork est sans l'ombre d'un doute un des artistes les plus méconnus de la scène de la MÉ, exception faite de son Allemagne natal. J'ai encore les empreintes sonores de Soundclips, un des meilleurs cd de musique électronique (MÉ) en 2006. TEN est son 10ième album. Un album hommage à la Berlin School et ses créateurs; Klaus Schulze, Tangerine Dream et Ashra Temple. Un pur délice musical pour les fans de Berlin School, tant de la vieille génération que celle des années plus digitales.

Une belle nébulosité astrale recouvre l'ouverture de Traffic. Le synthé libère ainsi un armada de nappes inspirées par les parfums analogues. Dans un design morphique, elles flottent mollement avec une délicate membrane de radioactivité électronique. Elles valsent et entrecroisent leurs ailes soniques dans une chorégraphie anesthésiante où s'accumulent ces bips et ces chants de chauve-souris électronique. Cette introduction monte en intensité pour s'agripper à une structure de rythme analogue, digne de Klaus Schulze. Une structure séquencée avec des à-coups spasmodiques et des éléments percussifs concentrés en un noyau statique. Cette fiévreuse agitation est finalement avalée par ces nappes dont les tonalités de l'orgue sont réminiscences des années Blackdance. Traffic frappe alors une intense phase ambiante où, gourmand avec son apparence lugubre, le clavier lance une série d'accords gras et résonnants sur ce noyau percé et dont le flux semble éternel. La 10ième minute voit Traffic renaitre de ses séquences. Mais le mouvement reste statique jusqu'à ce qu'il disparaisse dans une finale égale à l'ouverture. Atlantica ne diffère pas trop de Traffic avec une ouverture atmosphérique tapageuse remplie de saccades réverbérantes et d'interférences statiques et de filaments torsadés qui déchirent un cosmos néantisé, créant trou noir d'où émerge un mouvement rotatif. Un lourd mouvement séquencé rempli de 3 accords, de pulsations sourdes et de percussions de verres crée un début de tourbillon envoûtant. Une ligne de basse grimpe sur ce rythme, jetant profondeur et stimuli pour y danser. Et lorsque les percussions tombent autour de la 4ième minute, le double de Brainwork, soit Element 4, s'empare du rythme pour en faire un techno contemporain. Minimaliste, le rythme de Atlantica sert maintenant la cause d'Uwe Saher qui le décore à son goût, incluant ces orchestrations saccadées qui finissent par contrecarrer la voracité rythmique. Un arrêt temporaire, comme il s'en produira encore quelques-uns afin de bien huiler ce rythme infernal. Un titre féroce qui sera suivi des deux perles de TEN.

Avec Pacifica et Beauty of Sadness nous entrons dans un univers musical Berlin School des plus romantiques. Des accords hésitants sautillent en un mouvement circulaire séquencé dont l'environnement stéréophonique donne un aspect plutôt lyrique. Ça me fait penser beaucoup à Exhibitions of Dreams de Remy ou encore Dreams de Klaus Schulze. Une bonne ligne de basse ajoute de la profondeur à ce rythme atmosphérique, alors que des accords tournant à contrecourant suivent quelques tours plus loin. Ce doux mouvement hypnotique ajoute des strates légèrement spectrales. Tranquillement Pacifica se vêt d'une belle structure minimalisme, accroissant son champs de sonorités diversifiées. Notamment d'une guitare électronique qui modifie la structure en la rendant plus rêveuse, rappelant les charmes de Claustrophony sur Dreams surtout avec l'ajout des percussions. Des percussions plus innovatrices, avec des effets de queues de crotales, et plus incisives, accélérant sensiblement une cadence déjà envoûtante et superbement suggestive. Un superbe morceau. Et alors que l'on se sent, l'on se sait conquis, Uwe Sawer nous balance en pleine âme le splendide Beauty of Sadness. Une musique aussi poétique que son titre avec une intro charmante. Des notes carillonnées gambadent librement dans une ambiance de Cendrillon dans un univers de verre. Cette tendresse nous amène vers des sommets émotionnels avec un synthé mélodieux aux valses retenues qui parcourt un mouvement amplifié d'une basse hésitante. Un superbe synthé mellotronné échappe de courtes odes magiques. Des odes empreintes d'une tendresse nostalgique que l'on voudrait éternelle et qui danse innocemment dans les couloirs de nos pensées, de notre tristesse mélancolique qui parcourt les méandres de nos souffrances qui nous on fait grandir, nous on fait pleurer. La beauté de la tristesse, tel que vue par Brainwork ne se décrit pas. Elle se vit en écoutant ce magnifique titre qui sera pour longtemps le témoin de nos songes les plus douloureux. Un superbe titre! Je sais je l'ai déjà dit. Une superbe finale donc qui est à l'image d'un album qui s'écoutera encore dans 10 ans. Bravo Uwe pour nous faire vivre ces émotions au travers ta musique.

Sylvain Lupari (19/05/08) ****¾*

Disponible au Brainwork.com

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